L'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (ATIDE) a tenu, vendredi 26 décembre 2014, une conférence de presse où elle a présenté son rapport concernant le second tour de l'élection présidentielle en Tunisie. La conférence sous le thème « Consécration de la notion de la citoyenneté en dépit d'une Compétition déloyale et d'une régression de la transparence », a été organisée avec la participation de La Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), L'Ordre national des avocats tunisiens (ONAT) et La Ligue des électrices tunisiennes (LET). L'ATIDE a ainsi relevé que la campagne électorale, du 9 au 19 décembre 2014, a été marquée par une compétition déloyale. Le déroulement de la campagne été donc inégal entre les deux candidats et d'une région à une autre. Le second tour n'a pas été exempt d'infractions présumées liées aux dépenses de campagne et à une couverture médiatique inégale. L'ATIDE a également observé d'autres dépassements relatifs à l'exploitation des enfants et des élèves et l'utilisation des lieux de culte à des fins de campagne électorale. L'absence d'une campagne à l'étranger, a été notée, en dépit du nombre important d'électeurs dans les six circonscriptions en dehors du sol tunisien. D'un autre coté, l'association a relevé de nombreuses violations du silence électoral par les deux candidats, telles que le maintien des affiches et de la propagande dans de nombreux endroits et dans toutes les circonscriptions. Pendant la période du silence électoral, des inscriptions murales menaçant de recourir à la violence, allant jusqu'à des menaces d'incendie ainsi que des menaces directes à l'encontre des observateurs, ont été notées. Par ailleurs, une nette amélioration des prestations de l'ISIE a été enregistrée, notamment au niveau de la logistique de l'administration électorale : meilleure formation des agents, ouverture à temps de la plupart des centres, mise à disposition du matériel électoral, rapidité d'intervention des agents en cas de problème et le remplacement d'un grand nombre d'agents des bureaux de vote. Toutefois, l'ATIDE dénonce la décision d'exclure les observateurs des cours des centres de vote, s'interrogeant sur les raisons ayant poussé l'ISIE à prendre une telle mesure. Cette décision a eu un impact négatif sur l'intégrité du processus d'observation et son exhaustivité, apprend-on. D'autre part, l'ATIDE a relevé, en Tunisie et à l'étranger, plusieurs infractions catégorisées comme suit : -Violation du droit de vote -Violation de la liberté de vote -Violation de l'intégrité du processus électoral -Violation du secret de vote -Violation du principe de vote personnel (accompagnement non réglementaire) -Violation du principe de transparence -Infractions de nature organisationnelle