Le département des études et de la documentation de l'UGTT a rendu publique, le 3 août 2015, une évaluation préliminaire du projet de Loi de finances 2015. Ainsi, l'UGTT commence par exprimer sa déception et son étonnement du fait de ne pas avoir été consultée pour exprimer son avis sur la LFC 2015 malgré la promesse du ministre des Finances. L'UGTT est également exaspérée de ne pas avoir reçu de réponse à la lettre de son secrétaire général, Houcine Abasssi, concernant une demande d'obtenir une copie de la LFC 2015. Ensuite, la centrale syndicale s'étonne de la non-consultation du conseil national de la fiscalité.
Concernant le projet de loi, l'UGTT déplore le fait qu'il ne comporte pas de réformes de fond et se contente de mesures palliatives. La centrale indique que la LFC 2015 ne contient pas le souffle réformateur voulu par les électeurs alors que le gouvernement a eu le temps nécessaire pour préparer le projet de loi. L'UGTT cite certains exemples de cette absence de réformes dont la réforme fiscale et l'allégement des charges fiscales sur les travailleurs, la lutte contre la contrebande et le commerce parallèle malgré leur lien avec le terrorisme et l'amélioration du pouvoir d'achat des agents étatiques en programmant les augmentations de salaires méritées. L'UGTT ajoute également le lancement de mesures pour réformer le système douanier pour augmenter les recettes de l'Etat et limiter la contrebande et l'évasion fiscale.
Par ailleurs, l'UGTT exprime sa « vigoureuse indignation » de voir le gouvernement reculer sur sa promesse d'améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs en levant l'imposition sur les revenus annuels inférieurs à 5.000 dinars. La centrale est également « étonnée » de la baisse des finances publiques de 1.100 millions de dinars ce qui montre l'absence de volonté de prélever les dus fiscaux et douaniers en privilégiant les mesures d'austérité. L'UGTT constate également l'absence de mesures susceptibles de limiter l'évasion fiscale ainsi que l'absence de décision pour pousser le rythme de réalisation des projets publics (le taux de réalisation des budgets de développement ne passe pas 19% en mai 2015). L'UGTT remarque également l'absence de méthodes d'évaluation des mesures exceptionnelles prises en faveur de certains secteurs tout en soulignant une grande générosité envers les chefs d'entreprise en comparaison aux mesures sociales ce qui élargit le fossé fiscal et favorise l'iniquité. Selon la centrale syndicale, les mesures destinées à promouvoir l'investissement et l'emploi sont des mesures traditionnelles qui ont montré leur inefficacité et la lourdeur de leur coût sur les caisses sociales. L'UGTT présente également d'autres remarques concernant le secteur touristique tout en saluant certaines mesures jugées positives comme le fait de retirer les charges des prêts d'habitation de l'assiette fiscale.