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Au vu des indices l'accablant, Marzouki demeure le principal suspect
Publié dans Business News le 21 - 08 - 2015

48 heures après la publication de son rapport, et en dépit de la grosse polémique, la Cour des comptes (CC) continue à taire le nom du candidat à la présidentielle qui a bénéficié d'un financement d'un million de dinars de deux pays étrangers et à taire les noms de ces deux pays. Pire, la CC ne semble pas mesurer la gravité des faits si l'on en témoigne par les propos de la présidente de chambre, Fadhila Gargouri. Pour elle, « ce contrôle a pour objectif d'inciter le législateur à prendre les mesures nécessaires pour protéger les élections à l'avenir et exercer un contrôle effectif sur les associations. » Or, il s'agit là d'une affaire de souveraineté où l'on a deux pays qui s'immiscent dans des affaires intérieures de la Tunisie et non d'un délit mineur duquel on doit simplement retenir la leçon et passer l'éponge.

Autre élément donné à un journaliste par une magistrate à la Cour des comptes, on parle de suspicion de financement d'une association et non d'un financement avéré. Or le rapport est sans ambigüité dans ce passage relatif au financement du million de dinars, la CC ne mentionne en aucun moment le mot « suspicion ».
Pour faire taire les médias, la CC affirme que l'affaire a été traduite devant la justice et qu'elle ne va plus pouvoir se prononcer dessus. Or, ce n'est pas cette affaire du million de dinars qui a été traduite devant la justice, mais celle des 4,6 MDT. Et cette dernière n'est pas vraiment une affaire puisque le concerné aurait déjà prouvé l'origine de ses fonds versés de l'étranger.
Pourquoi donc la CC se tait et pourquoi a-t-elle cité, tout au long de son rapport, plusieurs dépassements et abus avec les noms des candidats et les chiffres et s'est tue dans le dossier le plus grave du rapport ?

Pendant que la polémique enfle, les leaders politiques des partis au pouvoir se prélassent, sous le soleil, des vacances estivales. Les médias et les militants politiques ne l'entendent pas de cette oreille et cherchent à connaitre le bénéficiaire de ce financement de pays étrangers. Les suspicions se dirigeaient vers Moncef Marzouki et des enquêtes journalistiques étaient en cours dans plusieurs rédactions, jusqu'à ce que Tunisie Telegraph, relayé par le journal public La Presse News, étale le nom sur la scène publique. Les deux médias sont immédiatement menacés et traités de tous les noms par les deux leaders du CPR, Adnène Mansar et Imed Daïmi. Fidèle à sa tradition, ce dernier tombe carrément dans l'insulte et l'invective, question d'intimider les autres journalistes pour ne plus évoquer l'ancien président. Il aurait été pourtant plus simple pour le SG du CPR de dévoiler les comptes de campagne et les états financiers 2014 du parti, pour montrer que leur président n'a pas bénéficié de sources financières étrangères.
Les médias peuvent-ils dès lors citer le nom de Moncef Marzouki, alors que les preuves formelles n'existent pas et que la CC se tait ? Ce qu'il faut signaler, c'est que les médias sont eux-mêmes sous la pression de l'opinion publique qui tient à connaitre la vérité.
Faute de transparence de la part de la CC et du CPR, nous sommes acculés à recueillir les indices. Et il y en a suffisamment pour accabler Moncef Marzouki, sans pour autant l'accuser d'une manière formelle.

Le premier de ces indices est à tirer du rapport de la CC qui indique en page 41 que Moncef Marzouki a atteint 130.394 dinars de dépenses en liquide, non autorisées. Il est le premier de la liste, loin devant Hamma Hammami avec 40.785 dinars. Par dépenses en liquide non autorisées, on entend toute dépense supérieure à 500 dinars. Rappelons que la législation exige que les sommes supérieures à 500 dinars soient honorées par chèque.

Deuxième indice tiré du rapport de la CC, Moncef Marzouki a obtenu 11 financements de particuliers, sans mention du numéro de la carte d'identité dont 8 sans même la mention du nom du donateur. Il est vrai qu'il y a plusieurs candidats qui ont été épinglés pour cette même raison mais seul Moncef Marzouki a été signalé pour des montants identiques avec des donateurs anonymes 8 fois.

Troisième indice, en pleine campagne électorale, Adnène Mansar s'est déplacé à l'étranger. C'était le 29 novembre 2014. A l'époque, Business News a révélé l'histoire de ce voyage en exclusivité, précisant que le directeur de campagne de M. Marzouki est parti vers le Qatar et qu'il allait partir ensuite vers la Turquie. A son retour en Tunisie, M. Mansar nous confirme le voyage (nous l'avons appelé alors qu'il venait d'atterrir), démentant catégoriquement être allé au Qatar, mais confirmant qu'il était en Turquie. Pourquoi est-il parti en pleine campagne ? M. Mansar répond que c'était un voyage privé.

Quatrième indice, Adnène Mansar déclare le vendredi 21 août 2015 chez Myriam Belkadhi sur Mosaïque FM, qu'il n'y a pas d'associations qui travaillent au profit de son parti.
M. Mansar ne ment pas, mais il joue sur les mots, car il y a bel et bien une association (au moins une) qui a travaillé pour le compte de Moncef Marzouki. Cette association s'appelle « Pour la Tunisie. Les amis du Dr Moncef Marzouki ». On peut cliquer ici pour voir une photo de M. Mansar à côté d'une affiche portant les couleurs de cette association. Cette association a pour secrétaire général Zied Alouani (cliquer ici pour voir une vidéo où il la présente) et pour secrétaire général adjoint Sonia Zakraoui (cliquer ici pour voir sa photo aux côtés de M. Mansar). Cette association a organisé le samedi 11 octobre 2014 une table ronde à laquelle ont participé des personnalités tunisiennes et étrangères travaillant dans des institutions étrangères. On citera Adel Selmi de l'INRA et Michaël Ayari de l'International Crisis Group (cliquer ici pour voir leur photo à cette table ronde). On précisera que parmi les invités à cette table ronde, il y a le fameux Vincent Geisser (cliquer ici pour voir l'article que BN lui a consacré en décembre 2014 en pleine campagne) qui, officiellement, est un salarié du ministère français des Affaires étrangères. Nous n'avons pas sa photo à cette table ronde et on ignore s'il y était ou pas, mais on sait qu'il y était invité. Le même Geisser s'est fendu aujourd'hui d'un article pour attaquer ceux qui accablent son « ami » Moncef Marzouki après la publication du rapport de la Cour des comptes.
Nous avons épluché les JORT pour trouver une trace légale de cette association « Pour la Tunisie. Les amis du Dr Moncef Marzouki » et nous n'avons trouvé aucune annonce attestant de sa création. Comment se fait-il que de hauts cadres de l'Etat assistent à une table ronde d'une association fantôme sur le papier et réelle sur le terrain ? C'est peut-être vrai (et on dit bien peut-être) que M. Mansar dit que Marzouki ne préside aucune association mais, pourtant, il faut bien constater que cette assocition porte bien son nom comme en témoignent les images. Ici aussi, il donne l'air de jouer sur les mots.Il ne préside pas l'association, mais il lui donne son nom !

Le cinquième indice est d'ordre stratégique. Dans son intervention sur Mosaïque et dans son post FB, Adnène Mansar a orienté ses flèches vers trois candidats à la présidentielle, à savoir Slim Riahi, Noureddine Hached et Mehrez Boussayane , comme étant les candidats qui président également des associations. Or, et c'est une question de bon sens, pourquoi deux pays étrangers soutiendraient-ils des candidats qui n'avaient aucune chance de gagner et à qui aucun institut de sondage n'attribuait un pourcentage à deux chiffres dans les intentions de vote ? Jusqu'à nouvel ordre, on ne mise que sur des chevaux supposés être gagnants.

Ajoutons à tout cela, l'aspect récidiviste des irrégularités financières du CPR. En effet, le parti de Moncef Marzouki a été épinglé sévèrement à deux reprises par la CC. En 2011, déjà, c'est la CC qui a révélé l'histoire du registre perdu. En juin dernier, la CC a épinglé le même CPR pour plusieurs abus durant les législatives.
En dernier lieu, à ces trois rapports de la CC s'ajoute celui de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) qui a épinglé le CPR et Moncef Marzouki et qui a été accusée par Adnène Mansar de partialité et de politisation de son rapport.

Au vu de tout cela, et sans que l'on puisse affirmer avec certitude que Moncef Marzouki a bénéficié d'un financement d'un pays étranger, via une association qu'il préside ou qui porte son nom, il y a suffisamment d'indices accablants.
Pour faire taire les suspicions, il n'y a qu'une solution, la transparence. Il suffit que la CC donne les noms ou que Adnène Mansar donne son rapport de campagne détaillé et que Imed Daïmi diffuse ses états financiers détaillés pour l'année 2014. A moins que la justice ne prenne le dossier en charge…


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