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La course pour racketter les hommes d'affaires
Publié dans Business News le 31 - 08 - 2015

A l'actualité cette semaine, les informations que vous n'avez pas vues dans vos médias. La Cour des comptes dévoile le nom du candidat à la présidentielle bénéficiaire d'un financement de deux pays étrangers de l'ordre d'un million de dinars, via une association qu'il préside et les antennes diplomatiques et de coopération des pays donateurs. Non, la Cour des comptes n'a divulgué aucun nom, en dépit de la gravité des faits reprochés et de la polémique.
L'autre information que vous n'avez pas lue cette semaine, la démission en toute dignité de l'ensemble des membres de l'Instance Vérité et Dignité, suite au scandale révélé par l'un d'eux. Leur légitimité devrait être remise en doute par toute personne convoquée dans leurs locaux, aussi coupable soit-elle. Mais non, point de démission à l'IVD, il n'y a eu qu'un limogeage. Celui qui a osé être digne en dénonçant la comédie de justice suivie par son instance.
Les membres de l'IVD pourront continuer à bénéficier de leurs voitures, de leurs bons d'essence, de leurs 3500 dinars de salaire et des voyages à l'étranger. Ils pourront continuer à bénéficier des largesses de leur cheffe. Elle est belle la planque, pourquoi s'en priver ? Les médias qui protestent ? Qu'ils protestent, et alors ? Ce sont des médias à la solde du pouvoir qui veulent renouer avec la dictature. C'est bien Jean-Louis Barrault qui a dit “La dictature, c'est ‘ferme ta gueule' ; la démocratie, c'est ‘cause toujours'.” ? Jean-Louis est comédien et metteur en scène et, actuellement en Tunisie, on vit bien une comédie de démocratie mise en scène par des entités qui n'ont même pas la décence et la dignité de disparaitre de la scène après que leur jeu ait été démasqué.

Pendant que certains s'approprient et parlent de démocratie et de liberté d'expression sans l'appliquer dans leur propre échoppe, d'autres appliquent, autant que faire se peut, les principes démocratiques alors qu'ils sont accusés d'appartenir à la famille despotique. A l'actualité cette semaine, le débat polémique autour de la Loi de la réconciliation nationale.
Les uns parlent de « Lui, il vole et toi, tu paies », les autres parlent de nécessité d'aller de l'avant et de conclure cette réconciliation avec les hommes d'affaires pour que l'économie puisse redémarrer.
On peut gloser jusqu'à demain des arguments des uns et des autres, de la nécessité que cette loi ne soit pas votée comme le réclament les uns et de l'urgence que cette loi passe, comme le demandent les autres.
Entre les deux, le citoyen lambda ne sait plus où donner de la tête et qui croire. Faire confiance aux premiers qui paraissent être démocrates, intègres et patriotes, alors que les urnes les ont rejetés ou faire confiance aux seconds, choisis par le peuples, mais qu'on accuse d'être des voleurs, dictateurs et traitres ?

Pour pouvoir expliquer au citoyen lambda les tenants et aboutissants de cette loi, il vaudrait mieux simplifier les choses. Bien qu'il soit difficile d'entendre quiconque avec tout le brouhaha que l'opposition entretient autour de cette loi.
Mais en dépit du bruit entretenu, le citoyen lambda peut constater de lui-même certains points et ne pas se laisser manipuler par des personnes aigries à l'instar des Abbou, Daïmi et Kahlaoui.
D'un côté, nous avons la loi de la justice transitionnelle qui est supposée traiter le dossier de la réconciliation. Ici, on exige que l'homme d'affaires passe par l'Instance Vérité et Dignité (avec toutes ses casseroles), reconnait les faits par écrit et paie un montant forfaitaire des sommes qu'il aurait dérobées sous la dictature. Sihem Ben Sedrine, présidente de l'IVD, a déclaré en personne : « Qu'il rembourse ce qu'il peut, ce n'est pas grave, peut-être qu'il a dépensé le reste ! » (cliquer ici pour voir comment elle propose elle-même de pardonner aux voleurs, sans qu'ils n'aient à payer la globalité des sommes détournées). Une fois la reddition des comptes et une partie du montant dérobé rendu à l'Etat, via l'IVD, l'homme d'affaires est blanchi et tous ses procès tombent à l'eau. Cette opération menée par l'IVD (et uniquement l'IVD sans aucun observateur externe) n'a pas de délai limite, elle peut durer autant que la vie de l'IVD, c'est-à-dire quatre ans et au grand maximum cinq ans.
De l'autre côté, dans la loi proposée par la présidence, on exige que l'homme d'affaires passe par une commission (composée entre autres par deux membres de l'IVD), reconnait les faits par écrit et paie le montant global des sommes dérobées (et non un montant forfaitaire), en plus des bénéfices générés, auxquels on ajoute 5%. Une fois la reddition des comptes et le montant dérobé rendu à l'Etat, moyennant les intérêts, l'homme d'affaires est blanchi et tous ses procès tombent à l'eau. Cette opération menée par la présidence du gouvernement (contrôlée par d'autres parties dont l'IVD), a un délai limite de trois mois prorogeable une fois. Elle ne peut donc durer au-delà de six mois.

Quelle différence y a-t-il entre la première loi, applicable par l'IVD et promue par l'opposition et la seconde, applicable par la présidence du gouvernement, et dénoncée par la même opposition ?
La différence essentielle est dans les délais, la première (celle des prétendus « intègres ») traine jusqu'à cinq ans, la seconde est accélérée et ne peut durer au-delà de six mois. Aussi bien dans la première que dans la seconde, les « voleurs » sont pardonnés ! Mieux, dans la loi promue par les soi-disant « intègres », les membres de l'IVD agissent sans contrôle, contrairement à la loi de la présidence de la République.
Mieux encore, la première accepte que les « voleurs » rendent une partie du butin, alors que la seconde exige que l'on rende tout le butin et le bénéfice que ce butin a généré !
Encore mieux, les prétendus « intègres » ont été attrapés la main dans le sac de manquement à l'intégrité, alors que les seconds qu'on accable de tous les maux attendent encore qu'on présente une quelconque preuve contre eux.
Dans les démocraties qui se respectent, les lois ne passent pas directement à l'assemblée. Il faut qu'il y ait un débat public au préalable. La loi de la justice transitionnelle a été votée en 2013 dans une extrême urgence, après la publication (par les autoproclamés « démocrates » et « intègres ») du fameux et fumeux Livre noir. La loi de la réconciliation nationale a été présentée à la presse, par ceux qu'on présente comme étant « despotes » et « voleurs », pour lancer le débat avant même qu'elle ne soit présentée à l'assemblée. Et, depuis, on voit le débat et même la polémique.

Pourquoi donc y a-t-il polémique et pourquoi parle-t-on de « lui, il vole et toi, tu paies ? », alors que les deux lois se valent en matière de « blanchiment » des hommes d'affaires ayant détourné de l'argent public ?
L'autre actualité de la semaine est la tentative de racket échouée opérée par les « journalistes » Catherine Graciet et Eric Laurent. L'histoire se passe en France et la personne à racketter est le Roi du Maroc, Mohammed VI.
Je ne saurai m'empêcher de faire un lien entre cette histoire franco-marocaine et ce qui se passe en Tunisie. Des hommes d'affaires qui ont fait l'objet de rackets ou tentatives de racket depuis la révolution, il y en aurait eu plusieurs, mais très peu ont osé briser le silence. Feu Aziz Miled en sait quelque chose et il est parti avec ses secrets. Par peur, par lâcheté, par calcul, par espoir, la loi de l'omerta a prévalu. Depuis la révolution, seuls trois hommes d'affaires sont passés par la case prison, Khaled Kobbi, Sami Fehri et Jilani Daboussi. Et encore, le second c'est beaucoup plus pour sa casquette d'homme de médias que d'homme d'affaires. Il y a quelques semaines, à peine, une grosse affaire (vite étouffée) a touché un ancien ministre suspecté de tentative de racket d'un homme d'affaires.
Graciet a voulu racketter Mohammed VI. Tout étant relatif, et chacun sa proie, je ne m'interdis pas de suspecter certains contradicteurs de la loi de la réconciliation de chercher à racketter les hommes d'affaires tunisiens. Ils ont besoin de quelques années pour leur entreprise d'où cette campagne farouche pour contrer la Loi de la réconciliation qui a le mérite d'accélérer le processus et de ne pas laisser trainer la démarche.
C'est un procès d'intention ? Les suspicions sont tellement lourdes, tellement bavardes qu'on ne saurait s'empêcher de penser à cela.


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