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Un remaniement qui vient d'un autre continent !
Publié dans Business News le 08 - 01 - 2016

On ne parle que de remaniement. Entre critiques des arrivants et bilan des sortants, le remaniement ministériel opéré par Habib Essid a été largement critiqué par les observateurs. Critiqué non seulement au niveau des individuels pour chaque nouveau ministre mais aussi au niveau global dans le sens où ce remaniement ne porterait « aucune vision ».

Après moins d'un an de la constitution du gouvernement Essid dans sa première version, le chef du gouvernement a décidé d'opérer un remaniement d'envergure dans son équipe. Les changements opérés ont été violemment critiqués par plusieurs analystes. En plus de la critique qui concerne les ministres un à un, on reproche à Habib Essid d'avoir privilégié les équilibres politiques et les luttes d'influence en désignant ses nouveaux ministres. Certains ont même déclaré que Habib Essid a simplement cherché à satisfaire tout le monde à travers ce remaniement. En analysant la nouvelle composition gouvernementale, certains y ont vu la patte de Carthage et n'hésitent pas à dire que les nouvelles nominations sont directement pilotées par Béji Caïd Essebsi.

Samir Dilou, élu d'Ennahdha à l'ARP, était présent le 8 janvier 2016 sur le plateau de Midi Show su Mosaïque FM pour commenter le remaniement ministériel. Ainsi, il a évoqué les pourparlers entre le parti et Habib Essid avant le remaniement en expliquant qu'il n'y a pas de réelle surprise à part le remplacement du ministre de l'Intérieur, Najem Gharsalli. Il a cependant ajouté : « Nous ne nous sommes opposés à aucun nom et nous n'avons insisté sur aucun nom ». Samir Dilou a ajouté que son parti n'a pas demandé à Habib Essid d'évincer des ministres et qu'il n'a pas proposé de noms pour le ministère de l'Intérieur. M. Dilou est revenu plus tard sur l'éviction du ministre des Affaires religieuses et son remplacement par Mohamed Khalil. Il a insisté sur le fait que son parti n'a ni demandé le départ de l'ancien ministre ni proposé le nom de son remplaçant. « Nous n'avons fait que critiquer certaines politiques de l'ancien ministre » a-t-il ajouté.

Boujmeâa Remili, représentant Nidaa Tounes à la même émission, a déclaré que le parti vit une crise de leadership et qu'il n'avait pas « le cadre adéquat pour être consulté de manière formelle sur le remaniement ministériel ». La faute à cela, selon lui, revient à Nidaa Tounes et à sa situation actuelle en référence à la crise du parti qui l'a, d'ores et déjà, scindé en deux. Pourtant, cette crise et le fait que les structures de Nidaa Tounes n'aient pas été consultées n'empêche pas le parti d'être d'accord avec ce remaniement. Il est clair que ce remaniement n'aurait pas pu avoir lieu sans l'accord préalable de Béji Caïd Essebsi et de la présidence de la République. Par conséquent, les représentants de Nidaa Tounes ne peuvent que le saluer.

Zied Lakhdhar, du Front populaire, a quant a lui déclaré ne pas être surpris par la composition de ce nouveau gouvernement car « le remaniement a été fait selon la même logique que la composition première du gouvernement ». Il ajoute plus tard que ce remaniement « obéit à la volonté du président de la République qui garde une relation solide avec la situation de son parti ». Pour lui ce remaniement obéit aussi aux pressions politiques aussi bien dans les nominations que dans les évictions en plus de la prise en compte de certains intérêts dans le pays, ceux des lobbies économiques et financiers. Pour illustrer ceci, Zied Lakhdhar prend pour exemple l'éviction du ministre des Affaires sociales, Ammar Yonbaï, en disant qu'il n'est certainement pas le plus incompétent des ministres. Pour lui, les ministres qui ont été limogés ne sont pas ceux qui sont en échec. Par conséquent, le remaniement ne s'est pas fait sur la base d'une évaluation objective et précise mais pour réaliser certains équilibres et pour contenter certaines parties.

Pour sa part, le secrétaire général du parti Al Massar n'y a pas été de main morte non plus. Dans une déclaration à la TAP le 7 janvier 2016, il déclare que le remaniement n'a ni « vision », ni « programme » et qu'il obéit à la logique des quotas entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi. Il ajoute ensuite que le parti Ennahdha a mis la main sur des portefeuilles importants qui sont l'Intérieur, la Justice et l'Energie. Il précise également que l'éviction de l'ancien ministre des Affaires religieuses, Othman Battikh, a eu lieu sous la pression d'Ennahdha. Il a également déploré l'éviction de la Latifa Lakhdhar du ministère de l'Intérieur et de Majdouline Cherni du secrétariat d'Etat aux blessés de la révolution.

De manière globale, ce remaniement renforce le caractère politique de ce gouvernement puisque les deux principaux partis de la coalition au pouvoir, Ennahdha et Nidaa Tounes, y ont renforcé leurs positions. Pour le cas de Nidaa Tounes, la déconfiture du parti a favorisé la main mise de Béji Caïd Essebsi sur les choix du parti concernant la composition gouvernementale. Comme l'a dit Boujemâa Remili, l'absence de structures claires et de leadership incontesté renforce l'autorité du fondateur du parti en tant que seul leader incontesté de ce mouvement politique. Il ne faut pas, également, occulter le fait que Habib Essid reste le chef du gouvernement coopté par Nidaa Tounes. Dans le cas d'Ennahdha, le renforcement des positions vient du fait que pas moins de trois ministres sont soupçonnés de connivence avec ce parti : Mongi Marzouk, ministre de l'Energie et des Mines, Amor Ben Mansour, ministre de la Justice et Hédi Majdoub, ministre de l'Intérieur.

Il parait clair, à la lecture de ce remaniement, que ce n'est pas le critère du rendement et de l'efficacité qui ont été pris en considération avant les changements. Plusieurs ministres reconduits à la tête de leurs portefeuilles, sont fortement décriés par les professionnels du secteur dont ils ont la charge. Par ailleurs, les modifications ayant touché la structure même du gouvernement paraissent obscures. Par exemple, la création d'un ministère chargé des affaires locales pourrait marcher sur les platebandes du ministère du développement qui a en charge de s'intéresser à la situation des régions. La séparation du portefeuille de l'Industrie de celui de l'énergie et des mines n'a pas été expliquée non plus.

Le remaniement ministériel a généralement pour objectif de réaffirmer la politique gouvernementale et de donner une nouvelle impulsion à son action. Avec le remaniement opéré par Habib Essid, il n'y a pas de changement de cap ni de renouvellement dans l'action. L'idée de départ d'évaluer les ministres et de les changer au besoin s'est heurtée à la réalité politique et aux calculs de salons. Par conséquent, ce gouvernement, son chef et ses nouveaux ministres sont critiqués avant même d'avoir commencé à exercer.


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