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Commerce parallèle : Quand Mohsen Hassen jette un pavé dans la mare
Publié dans Business News le 23 - 02 - 2016

Au moment où le débat bat son plein sur les moyens de lutte contre le commerce parallèle en Tunisie, le ministre du Commerce, Mohsen Hassen, a lancé une véritable « bombe » dans la mare en annonçant sa disposition à ouvrir le dialogue avec les plus grands contrebandiers avec l'objectif d'intégrer ceux qui le désirent au circuit officiel, notamment en les aidant par les idées de projets, le financement et la commercialisation.


Le ministre du Commerce, fraîchement débarqué à La Kasbah, a rappelé, lors d'une récente interview, la semaine dernière, la création de la Commission nationale de suivi des prix, de la garantie de la périodicité de l'approvisionnement du marché et de la lutte contre la contrebande et le commerce parallèle et qui aura comme mission de combattre ce fléau et de réduire la part de l'économie parallèle, d'ici 2020, à 20%, de l'ensemble de l'économie nationale, au lieu du taux actuel dépassant plus de 50%.

Il a précisé, également en réponse à une question, que les services sécuritaires et douaniers possèdent une liste bien détaillée et actualisée des acteurs majeurs dans ce domaine.
Cette baisse sera possible, selon M. Hassen, à travers plusieurs décisions, à l'instar de la mise en place de zones franches et l'intensification des contrôles aux points de passages frontaliers et à l'intérieur du pays.

Or, devant le tollé soulevé par cette proposition, considérée comme insolite et inopportune, le ministre du Commerce a dû se raviser par le biais d'un post publié, aujourd'hui mardi 23 février 2016 sur la page officielle de son compte Facebook.
Sur son compte Facebook, le ministre du Commerce, Mohsen Hassan, a tenu à clarifier ses propos publiés dans certains médias relatifs à l'ouverture de négociations avec les barons de la contrebande.

Mohsen Hassan, précise, dans ce texte, que ses propos ont été déformés en soulignant qu'il demeure partisan d'une approche prônant la nécessité de trouver une solution globale pour lutter contre la contrebande. Une approche impliquant tous les facteurs adéquats, à savoir, ceux sécuritaires, militaires et socio-économiques.

Le ministre du Commerce précise encore dans le même post que son département s'engage à soutenir et à accompagner les contrebandiers qui ne sont pas impliqués dans le terrorisme ni dans des affaires de droit commun. Pour lui, ceux-là devront s'investir dans les secteurs réguliers afin de s'intégrer à l'économie nationale en s'acquittant de leur devoir fiscal.
Mohsen Hassen fait remarquer, à la fin de son texte, que cette solution a été adoptée dans d'autres cas comme au niveau des frontières américano-mexicaines ou hispano-marocaines.

Selon une étude effectué en 2015 par la Banque mondiale (BM), il ressort que le commerce parallèle aux frontières terrestres tunisiennes entraîne des pertes fiscales pour l'Etat tunisien, évaluées à 1,2 milliard de dinars, dont 500 millions de dinars sont des droits de douane.
Les auteurs de l'étude estiment que la lutte contre la contrebande en Tunisie, phénomène qui s'est, d'ailleurs, répandu après la révolution, doit passer, notamment, par une révision des prix et une libéralisation de certains produits, l'objectif étant de réduire les écarts entre les tarifs appliqués en Tunisie et ceux adoptés dans les territoires voisins, en l'occurrence, la Libye et l'Algérie.

La même étude a recommandé aux autorités tunisiennes de renforcer le contrôle en modernisant les moyens adoptés avec l'objectif de limiter l'impact du commerce illicite sur l'économie et améliorer les conditions de vie des populations vivant dans les zones frontalières.
Les résultats ont fait état d'une valeur de commerce transfrontalier entre la Tunisie et ses voisins libyen et algérien, dépassant les 1,8 milliard de dinars, soit -5% du total des importations officielles. Ce chiffre représente plus de la moitié du commerce officiel avec la Libye et il est supérieur au commerce avec l'Algérie, a noté l'étude.

D'après la même étude, l'importance de ce commerce transfrontalier s'explique par les niveaux de subventions appliquées des deux côtés des frontières et aussi par la quasi-absence de la pression fiscale à la consommation, notamment en Libye.
Les enquêtes de terrain à la frontière libyenne ont fait ressortir des différentiels des prix majeurs entre la Tunisie et la Libye, notamment pour des produits comme l'huile de maïs, les bananes, les pommes, l'essence, le mazout, et les climatiseurs.

Plus concrètement et à titre d'exemple, le litre d'essence et de mazout est vendu en Tunisie respectivement, au moment de l'étude, à 1,57 et 1,7 dinars alors qu'on pouvait les acheter en Libye à seulement 0,19 dinar !
L'étude montre que l'ensemble des marchandises est revendu en Tunisie, pour une valeur annuelle de près de 600 millions de dinars. Elle a indiqué que la plus-value du commerce de carburant dépasse de loin celle des autres produits, estimée à une moyenne annuelle de 44 millions de dinars.

Du côté de la frontière algérienne, les enquêtes de terrain ont montré que, là aussi, le principal produit de commerce illégal demeure, de loin, le carburant.
Selon des témoignages recueillis par les enquêteurs de la Banque mondiale, plus de 3000 camionnettes traversent, quotidiennement, la frontière tuniso-algérienne, sachant que 60% de ces véhicules sont chargés de carburant et de mazout.
L'étude fait état, dans ce cadre, d'écarts des prix concernant, notamment, les produits alimentaires (fromages, café torréfié, thé, jus, boisson gazeuse), les boissons alcoolisées, les carburants (essence, mazout), le fer rond à béton, les électroménagers et le tabac.
Pour les carburants, le litre d'essence était vendu à 1,57 dinar en Tunisie contre 0,23 dinar en Libye et le litre de mazout coûte 1,17 dinar en Tunisie contre 0,2 dinar en Algérie.

Quant au profil des praticiens du commerce transfrontalier, l'étude a montré que 47% de ces personnes exerçant à la frontière libyenne sont des ouvriers journaliers.
Un pourcentage de 55% de la population interrogée a formulé le souhait d'abandonner cette activité exercée actuellement.

Pour ce qui est de la frontière tuniso-algérienne, 56% des personnes exerçant ce type de commerce (commerce parallèle) se considèrent comme commerçants et 31% se disent ouvriers journaliers. Ainsi, 50% des personnes interrogées sur le futur de leur métier, souhaitent continuer leur activité commerciale et revendiquent une amélioration des conditions d'échange commercial entre les deux pays, alors que 20% espèrent changer de métiers.

Les experts et les spécialistes s'accordent à dire que le commerce parallèle constitue un véritable fléau hautement nuisible pour l'économie nationale et pour les recettes de l'Etat, mais personne ne peut nier le rôle, relativement positif, qu'il est en train de jouer dans les régions frontalières, dans le sens où il représente le véritable moteur économique et social.
Les mêmes analystes assurent qu'en l'absence d'investissements publics dans les régions reculées, la contrebande offre des sources de revenus et freine l'exode rural, « l'Etat ne pouvant pas tout laisser faire, mais ne pouvant pas, non plus, tout arrêter », expliquent les mêmes experts.


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