L'ancien inspecteur général de la sûreté nationale, Taoufik Bouaoun, a indiqué, ce jeudi 17 mars 2016, sur Mosaïque Fm, que le mythe de Daech s'est brisé contre le mur de Ben Guerdène. Il a déclaré que les terroristes avaient l'intention d'occuper des terres tunisiennes et se sont heurtés à une nation solide. « La Tunisie n'est pas Tora Bora, Reqqah ou le Tounistan, la Tunisie est une nation forte » a affirmé Taoufik Bouaoun ajoutant que les forces armées tunisiennes ont fait preuve d'un courage exceptionnel et d'une préparation adéquate pour faire avorter cette attaque en moins d'une heure et demi.
« Nous avons perdu 8 agents de notre élite et une fille à la fleur de l'âge, leur sang fera pousser l'arbre de l'harmonie entre les Tunisiens » a déclaré Taoufik Bouaoun, « la Tunisie est un drapeau, un hymne, un gouvernement et un peuple. Nous ne sommes pas un Etat de tribus mais un Etat nation » a il précisé. Taoufik Bouaoun a expliqué que l'image forte que l'on doit dégager de cet évènement est le soldat avec son arme avec derrière lui une cinquantaine de citoyens de tous bords que le combat pour leur pays a uni.
Il a expliqué, que si quelques manquements ont pu être enregistrés, l'opération de Ben Guerdène a été un franc succès. « Il ne faut pas oublier que chaque terroriste qui pointe une arme sur une institution de l'Etat a derrière lui une cellule entière composée d'au moins quatre personnes, la moyenne est donc de deux cent personnes impliquées dans l'attaque de Ben Guerdène » a indiqué l'ancien inspecteur général.
Il a aussi estimé qu'une des erreurs qui a été commise ces dernières années, est l'éviction de réelles compétences du ministère de l'Intérieur, « chose que l'actuel chef du gouvernement Habib Essid tente de rectifier », aussi la libération de certains prisonniers et une mauvaise évaluation de la situation « on nous disait que le terrorisme est un épouvantail » a affirmé Taoufik Bouaoun.
« Aujourd'hui le Tunisien a cette conscience du danger, il est lui-même concerné et rapporte tout mouvement suspect et Ben Guerdène en a donné la leçon » a-t-il ajouté.
L'ancien inspecteur a enfin insisté sur la nécessité d'une réforme religieuse dans l'éducation et sur l'importance de l'enseignement d'une nouvelle orientation de la pensée. « Il faut enseigner la philosophie, mettre les élèves sur les bancs d'Aristote et de Platon, leur inculquer le doute de Descartes et la pensée de Kant, Spinoza et Hegel. Il faut laisser à nos enfants un héritage qui contient notre Soulemya, Ismail Hattab, Daghbeji, Lotfi Bouchnak, Douagi mais aussi Jabran Khalil Jabran et bien d'autres » a expliqué Taoufik Bouaoun, soulignant que tout commence par l'enracinement de l'amour de la nation, de l'appartenance et de la fierté chez les enfants de ce pays et saluant les efforts du gouvernement pour aller dans ce sens.
« Celui qui prend les armes contre son pays et tue ses enfants on lui répond par les balles. Et ceux qui rentrent des zones de tension c'est à la justice de prendre les mesures qui s'imposent dans leur cas » a-t-il conclu.