En marge de sa visite au Caire pour la présidence du conseil de la Ligue arabe dans sa 146ème session, le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui a accordé une interview au journal égyptien Al Ahram, publiée samedi 10 septemebre 2016, au cours de laquelle il est revenu sur plusieurs questions faisant le point de l'actualité. Le chef de la diplomatie tunisienne a assuré que les relations bilatérales entre la Tunisie et l'Egypte sont exceptionnelles, plus particulièrement depuis les élections de 2014, affirmant qu'il existe une coopération entre les deux pays pour la lutte contre le terrorisme au niveau des ministères concernés. Cependant, l'objectif étant de renforcer cette coopération, tenant compte que ce fléau menace les deux pays.
Revenant sur l'alerte lancée par le ministre de la Défense français concernant l'éventuel retour des terroristes provenant de la Libye vers la Tunisie et l'Egypte, M. Jhinaoui a affirmé qu'il y a un dialogue continu avec les Français à ce sujet. « Cette menace est tout à fait ordinaire, et nous avons pris toute les précautions nécessaires contre toute tentative d'infiltration sur le territoire tunisien », précisant qu'il y a une étroite collaboration entre la Tunisie et la France. Et d'ajouter que la Tunisie demeure sur sa position contre toute intervention militaire en Libye, et que ceci ne peut avoir lieu qu'après une demande officielle des parties légitimes en Libye.
Concernant les relations de la Tunisie avec la Syrie, le ministre tunisien a affirmé que la rupture des relations diplomatiques était une erreur. « Un diplomate ne procède pas à la rupture des relations, d'autant plus s'il veut faire partie de la solution politique. Nous avons actuellement une représentation diplomatique en Syrie et nous observons ce qui s'y passe. Toutefois, la reprise totale des relations diplomatiques ne se fera que si toutes les parties s'orientent vers une solution politique ».
Dans un autre contexte, M. Jhinaoui a indiqué que l'augmentation du nombre des ministres appartenant au mouvement Ennahdha, ne peut affecter la politique étrangère de la Tunisie et que le nouveau gouvernement s'inscrit dans le cadre de l'initiative lancée par le président de la République, non pour l'échec de l'ancien gouvernement, mais pour la lenteur enregistrée dans la mise en place des réformes.
