Le mouvement de gouverneurs opéré dimanche 29 octobre 2017 n'a pas beaucoup étonné vu qu'il est des plus ordinaires. Sauf en ce qui concerne Omar Mansour dont le limogeage semble intriguer plus d'un. Le gouverneur de Tunis et ancien ministre de la Justice bénéficie d'une belle popularité et semble être l'homme qu'il faut au poste qu'il faut. Il était même question, à un certain moment, de le voir de nouveau ministre et il était pressenti à l'Intérieur. Quelles sont les raisons de son limogeage et sera-t-il appelé à d'autres fonctions ?
D'après les informations obtenues par Business News, M. Mansour s'occupe beaucoup plus de sa propre image que du travail du gouvernorat. « Il fait du show et multiplie les bourdes », nous confie un haut cadre de l'Etat qui précise que son limogeage était prévu depuis plusieurs semaines. Il est vrai que, contrairement à ses pairs, Omar Mansour multiplie les apparitions médiatiques, parfois sans raison aucune et alors qu'il ne faisait que son travail ordinaire. Parmi les bourdes signalées, celle de la plaque commémorative de Chokri Belaïd qui a provoqué l'indignation de Béji Caïd Essebsi lui-même. On se rappelle comment le nom de BCE était gravé en caractères plus gros que le martyr, ce qui a été considéré comme étant une flagornerie exagérée et un manque de respect total au défunt.
On ne peut en effet nier que Omar Mansour est bien chouchouté par les médias et y figure souvent en bonne place, pour un oui et pour un non. La dernière en date est cette visite d'un quartier populaire du Kram qui a fortement buzzé sur les réseaux sociaux puisqu'il y a rencontré des membres des anciens LPR. D'après nos sources, il serait au courant de son probable limogeage et ce n'est pas par hasard qu'il y est allé, afin de donner l'impression qu'il y a un lien de cause à effet. Il y a quelques jours à peine, c'est devant les caméras qu'il présidait une opération de destruction, par des trax, de produits de contrefaçon sur l'avenue principale de Tunis. Quelques mois plus tôt, c'est le même stratagème utilisé pour détruire des constructions anarchiques, voire même de petites visites nocturnes à bord de moto dans des quartiers de Tunis. Au sommet de l'Etat, cette communication à outrance ne suffit pas pour maintenir un gouverneur à son poste, tant que l'essentiel (sa mission réelle et le travail qu'on lui demande) n'est pas effectué comme il se doit.
Sera-t-il nommé ailleurs ? Nos sources n'excluent rien, mais estiment que ceci est improbable. « Il a démissionné de son poste de magistrat et, de toute façon, il s'approche de l'âge de la retraite (il aura 60 ans en janvier prochain NDLR) ». Ce qui lui reste à faire ? Fort possible qu'il devienne avocat et, vu sa popularité, il a de fortes chances de réussir. Il n'est pas impossible non plus qu'il fasse de la politique mettant ainsi à profit cette même popularité. On rappelle que Omar Mansour s'est bien distingué en s'attaquant au commerce et aux constructions anarchiques quand il a été nommé gouverneur de l'Ariana, poste qu'il a occupé avant d'être nommé ministre de la Justice, puis gouverneur de Tunis. Auparavant, il était magistrat avec des postes de haut rang : doyen des juges d'instruction de 2000 à 2008 et procureur de la République entre 2008 et 2014.