Graphique du jour : Afin d'endiguer la chute du dinar vis-à-vis de l'euro et du dollar, 8 sources de devises possibles à considérer : 1- Exporter plus 2- Importer moins 3- Augmenter les recettes touristiques 4- Encourager les transferts des Tunisiens résidents à l'étranger 5- Favoriser les investissements directs étrangers et l'investissement en portefeuille (bourse) 6- Rapatrier les dividendes des investissements Tunisiens à l'étranger 7- Créer et taxer les zones franches en devises étrangères 8- S'endetter en devises à des taux faibles
Chacun de ces chapitres nécessite en soi une littérature sur les blocages et les dysfonctionnements que la Tunisie connait hélas à son détriment. Pourtant des débuts de solutions de court terme existent et le champs du possible est aussi vaste que notre capacité de réflexion collective.
Allez on se lance : Point 1 : Deux mesures rapides et efficaces à entreprendre, à savoir : zéro tolérance en matière d'arrêt de production de phosphates ou d'énergie (gaz et pétrole) en appliquant la loi sur les sites sensibles et une reprise immédiate d'une main de fer du port de Radès (STAM, douanes...) qui représente 60% de nos exportations. Point 2 : Sans revenir aux lois des années 70 de feu Hédi Nouira qui interdisait l'importation de produits fabriqués en Tunisie, on devrait cibler certains pays (Chine, Turquie,...) à qui on n'exporte quasiment rien en érigeant des barrières non tarifaires (barrières sociales, environnementales, qualité, certifications, ...) et certains produits sur lesquels on pourrait faire un moratoire (certaines molécules pharmaceutiques fabriquées localement...) et ce sans entraver l'équipement des usines ni la liberté de choix des consommateurs finaux. Point 3 : Profiter vite de l'annonce de l'accord avec l'Europe sur l'open sky qui concerne les aéroports proches des zones touristiques pour les alottements de l'été 2018 et, pourquoi pas, dès cet hiver pour les last minute, mais aussi cibler l'Europe d'une manière agressive qui connait une embellie économique, tout en raffermissant nos positions sur les marchés russe et algérien et pourquoi pas chinois. Point 4 : Entreprendre une campagne sérieuse afin de rassurer notre colonie tunisienne en France notamment (60% des effectifs des TRE), en donnant des gages de respects et de qualité de services au niveau des douanes, de l'administration et services consulaires mais aussi en proposant des idées d'investissements concrètes et sécurisées autre que dans l'immobilier, plutôt dans le système productif (agriculture, services à valeurs ajoutée...). Point 5 : Replacer la Tunisie sur la carte de l'investissement mondial en misant sur nos points forts d'abord (secteurs de l'automobile, aéronautique, confection courtes séries et plastique technique), en encourageant la cotraitance, mais aussi en revoyant certaines lois en les assouplissant concernant les placements boursiers et prises de participations à la BVMT par des étrangers. Point 6 : Inciter par la BCT et encourager les investisseurs tunisiens à rapatrier les dividendes de leurs investissements à l'étranger et qui sont non négligeables. Point 7 : Créer dans les zones frontalières telles que Ben Guerdène côté Libye ou Hizoua côté Sud-Ouest ou encore Sakiet Sidi Youssef côté Nord-Ouest des zones franches ou on traite avec des devises étrangères et l'Etat pourrait taxer (un flat de 10% par exemple) toutes les transactions concernant des produits licites (électroménagers, tabac, alcool,...). Ceci permettra de récupérer une part non négligeable des devises dont disposent les contrebandiers et une manière de les intégrer dans l'économie formelle. Point 8 : Eviter de s'endetter d'une manière classique auprès des fonds de type FMI et prospecter auprès des nombreux fonds privés ou souverains nouveaux avec des intermédiaires tunisiens très spécialisés dans ce domaine et ils existent !
D'autres idées pour des quick win sont envisageables. Le mode d'implémentation est le mode projet : Créer très vite une task force qui veille à l'identification des blocages, à proposer des initiatives immédiates, à faire le suivi des actions à entreprendre avec comme objectif général soutenir le dinar sur le plan économique en concertation avec le travail monétaire que mène la banque centrale de Tunisie dans la même visée.