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Braquages, vols : petite délinquance deviendra grande
Publié dans Business News le 15 - 12 - 2017

Si le crime organisé n'est pas perceptible tous les jours, il laisse pourtant ici et là, des signes qui ne trompent pas. Des menaces verbales d'un gardien de parking abusif, aux vols de voitures avec agression grave, en passant par les cambriolages et séquestrations, le quotidien des Tunisiens est de plus en plus cru, violent.

Il est à peine 23h à Tunis, nous sommes sur l'Avenue Hédi Nouira dans le quartier Ennsar 2, une zone à forte densité de la capitale, réputée pour sa grande avenue marchande et ses belles villas. Trois individus à bord d'une Fiat grise, tournent en rond depuis des heures, soudain ils s'arrêtent. L'un d'eux descend pour parler à un jeune homme garé sur le bas-côté, il lui fait signe de baisser la vitre pour lui parler. Le jeune homme peut confiant, l'abaisse d'un centimètre, mais visiblement l'individu voulait plus d'accès, il insiste, tout en prenant un air offensé pour le manque de confiance accordé. Parallèlement, ces deux accompagnateurs, à bord de la Fiat, avaient procédé au barrage de la route, ou presque, car aussitôt le jeune homme se soit rendu compte que ces derniers allaient finir par le bloquer, il engageait un démarrage sec et prenait la fuite après que la taule de sa voiture a été violement touchée par les coups du malfrat qui tentait de la lui voler.

Il s'agit là d'une technique de vol de voiture dont beaucoup ont fait les frais ces derniers mois, des crimes commis pour la plus part, dans des quartiers réputés calmes. « Désormais, que vous soyez à la Marsa, ou à El Omrane, il sera judicieux d'enclencher la fermeture automatique des portières » conseillait une victime il y a quelques semaines dans un statut Facebook rédigé post-agression.

Après le travail, beaucoup de Tunisiens adoptent l'after-work comme moyen pour décompresser. Quelques bières plus tard, deux amis sortent d'un bar du centre-ville, prennent leur voiture et se dirigent vers la maison de l'un d'entre eux. A ce moment de l'histoire, ils ne savent pas encore qu'ils sont traqués par un petit groupe d'individus qui les ont probablement repérés de là où ils étaient partis. Arrivés devant la maison, nos deux amis se saluent, l'un d'eux ouvre la portière, descend et se retrouve instantanément pris dans un déluge de coups violents. Inutile de dire que son ami en a pris également pas mal avant de laisser sa voiture aux bandits.

Si pour beaucoup, la violence a spectaculairement augmenté depuis la révolution, pour d'autres, nombreux aussi, avant, sous la dictature, elle existait sauf qu'elle ne se voyait pas. Le deuxième groupe est à côté de la vérité. Les chiffres le prouvent. Il s'agit d'un processus global enclenché il y a quelques années et dont les conséquences en Tunisie se sont traduites par de fortes tensions sociales et un relatif délabrement de l'Etat. Comme si cela ne suffisait pas, vinrent également les attentats et l'insécurité. Chaque semaine, des dizaines de vidéos de scènes violentes déferlent sur Facebook. Cet instrument que les jeunes tunisiens disaient utile pendant la révolution, sert aujourd'hui, dans le meilleur des cas, à dénoncer ou à la délation.
« La nuit du vendredi 8 décembre, mes parents ont été victimes d'agression et de cambriolage dans leur domicile à Mahdia ». Ce message posté par une jeune tunisienne, « Yomna », a beaucoup ému le week-end passé. La jeune femme y raconte que trois malfrats ont pénétré dans la maison à 22h, ont tabassé, ligoté et séquestré ses parents durant plus de 5h, pendant qu'ils fouillaient l'habitation à la recherche d'objets de valeur.
Son père, septuagénaire est actuellement hospitalisé suite à un trauma thoracique (côtes fracturées et pneumothorax). « Son état est jugé stable. Il sera gardé une semaine au minimum au service de réanimation de l'hôpital ». Durant cet épisode de violence extrême, la mère de Yomna a elle aussi été blessée, à la tête. Dans son message la jeune femme explique que la police est encore aujourd'hui à la recherche de suspects.

Contacté par Business News, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khelifa Chibani, nous a fourni les chiffres des crimes commis sur le territoire national durant les 10 premiers mois de l'année 2017 (du 1er janvier à la fin octobre 2017).
En première position, les vols. Il y a eu 40.863 procès-verbaux rédigés entre les services de police et de la Garde nationale. Les agressions elles, sont au nombre de 36.110. Si l'on considère que le total des affaires criminelles s'élève à 162.630, les vols représentent donc, 25% de l'activité criminelle du pays. En fournissant ces chiffres M. Chibani nous a expliqué qu'il fallait faire la part des choses entre le nombre réel de crimes et le ressenti du citoyen étant donné la médiatisation à outrance de certaines affaires à caractère violent.

Le flux de témoignages faisant état d'agressions ou de cambriolages ne se tarit pas. Un nouveau message dénonçant un cambriolage avec séquestration, a été publié jeudi, par le réalisateur Moncef Lemkecher. Son statut décrit les faits comme suit :
« Trois voleurs en cagoule ont fait irruption dans la maison de mon cousin à 2h du matin. Ils ont d'abord attaqué ses parents (80 et 86 ans) en les faisant tomber par terre. Lorsque leur fils a fait irruption dans la pièce ils ont tiré des couteaux et ont menacé ses géniteurs. Le cauchemar a duré 1 h 30 pendant lesquelles, ils ont tout ouvert, tout vidé ! Une nuit de terreur». Dans le texte M. Lemkecher a aussi déploré le fait que la maison située à Mutuelleville, « est à seulement 200 mètres du poste de police de la Rue Jugurtha ! ».

Face à cette recrudescence des violences, les services de police ne peuvent que constater l'ampleur des dégâts. Lorsque les habitants d'une quelconque citée doivent, dans leur quotidien, subir des préjudices d'ordre moral ou physique, la petite « malavita », n'est pas très loin !
Ces phénomènes qui ont toujours existé, ont pris une toute autre proportion ces derniers mois et années, ajoutant à cela de fortes tensions sociales, il en résulte que le « chaos » guette de nouveau Tunis. « Armez-vous et barricadez-vous, ça commence… », écrivait Moncef Lemkecher il y a 24 heures.


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