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Car l'étron finit toujours par flotter…
Publié dans Business News le 18 - 12 - 2017

La victoire de Yassine Ayari aux élections partielles en Allemagne et le charivari à Afek Tounes et son retrait du gouvernement et du pacte de Carthage, deux faits qui se sont déroulés cette semaine. A première vue, ils paraissent n'avoir aucun rapport logique l'un avec l'autre alors qu'ils sont fortement corrélés.

Si le premier événement a provoqué plus d'émoi, les uns parlant de gifle les autres de farce, cela n'est dû qu'à des facteurs conjoncturels et politiciens. Parmi ces facteurs, l'antipathie populaire que génère Yassine Ayari (personnage du folklore révolutionnariste et qui s'est fait connaitre par le mensonge qu'il a lui-même reconnu, par la suite, arguant de son intention de mobiliser les jeunes, de « l'homme qui a dit non » et qui a coûté la vie à des Tunisiens qui sont descendus dans la rue se croyant protégés par Rachid Ammar quand l'auteur du mensonge se prélassait lui-même à Paris) qui a accidentellement remporté le siège allemand avec moins de 270 voix. Mais aussi l'antipathie à l'égard de Nidaa Tounes, le grand perdant affiché, dans sa forme actuelle de conglomérat d'opportunistes mercenaires ne cherchant dans leur adhésion au parti qu'une protection eu égard à leurs accointances mafieuses avec Chafik Jarraya aujourd'hui à la question.
Ces facteurs conjoncturels, quoique importants en tant que symptômes du malaise, ne doivent cependant pas occulter l'origine du malaise tunisien aujourd'hui.

L'alliance contre nature Ennahdha et Nidaa qui a généré la fiction politique du pacte de Carthage et le syndrome Hafedh Caïd Essebsi sont ces boulets que l'on traine mais que toute une nébuleuse politique et médiatique cherche à escamoter.
Ainsi les éléments de langage auxquels est réduit aujourd'hui le discours politique ambiant focalisent sur la négation, ou au moins, sur la relativisation de ces deux éléments constituant le pêché originel de notre vie politique qui la condamne à ces soubresauts et à une fragilité, finalement, congénitale.

De la sorte, le débat sur l'alliance contre- nature Ennahdha/Nidaa et sur le rapport à l'islam politique devient pour les tenants du discours officiel un débat anachronique et même anti-patriotique, le rapprochement ayant été motivé par les intérêts du pays et la question du rapport à l'islam politique ayant été tranchée par la constitution (sic) . Si les islamistes utilisent à l'envi cette antienne, étant les premiers à en profiter pour se banaliser et se fondre dans une masse qui a exprimé majoritairement son refus de ce qu'ils sont aux élections de 2014, certains « progressistes » ont aussi adopté cette rengaine. Ce ne sont pas uniquement les coalisés avec Ennahdha, qui justifient ce que leurs électeurs ont qualifié de félonie, mais même parmi certains « progressistes indépendants » qui par opportunisme ou naïveté défendent aujourd'hui la thèse que Ennahdha a fait ses aggiornamentos traitant par la même ceux qui évoquent encore le problème « idéologique » d'éradicateurs, de durs et même d'anarchistes.

De la sorte aussi, « le problème Hafedh » est nié. S'il est très vrai que, d'un certain angle, Hafedh Caïd Essebsi n'est qu'un symptôme trahissant la déréliction morale, l'opportunisme des anciens plantons de Ben Ali (qui ont profité de la gabegie et de la perte de sens généralisée pour devenir généraux dans cette armée mexicaine qu'est devenu Nidaa Tounes) et le manque de toute éthique politique, il n'en reste pas moins que Hafedh Caïd Essebsi est un problème en soi. Son manque de tout ce qui peut faire un chef de parti : le background politique, le charisme (a ce jour on ne lui connait aucune interview télé ou radio , lui le chef du parti théoriquement majoritaire), l'instruction, l'intelligence… donne une portée dramatique à une genèse non moins dramatique. Le « silence » du père qui a adoubé le fils, qui n'a jamais passé l'épreuve des élections, qui révèle un dévoiement patrimonial persistant dans la perception du pouvoir est une faute éthique en somme.
Hafedh Caïd Essebsi est aujourd'hui l'instrument des fossoyeurs de Nidaa Tounes. Par son manque d'envergure et par l'attelage de Rastignacs du pauvre dont il s'est entouré et surtout par les accointances avec le monde de la corruption dans lesquels il a plongé le parti en y confirmant des personnages comme Toubel, Bsaiess et Saïdi dont les rapports avec Chafik Jarraya sont notoirement connus.. Ceci, même si Hafedh Caïd Essebsi lui-même, qui n'a pas profité des largesses de Jarraya, considérait ce dernier comme un fardeau l'empêchant de gouverner seul son parti.

Malgré la patence du problème, la parole officielle s'évertue à le nier. Les premiers tenants de celle-là, les nidaistes pour de prosaïques motifs « alimentaires » et leurs acolytes les islamistes, pour des motifs aussi peu glorieux quoique plus machiavéliques car les islamistes n'auraient pu rêver un « partenaire » aussi friable et qui dans sa friabilité croit dur comme fer qu'il a besoin d'un tuteur avec une confortable assise partisane et populaire. La parole officielle n'est cependant pas la seule à essayer de nier ou de minimiser « le problème Hafedh ». Ainsi, tous ceux qui voudront garder des rapports cordiaux avec le président de la République, pour pouvoir prétendre aux honneurs de la République ou même à ses strapontins, participeront a la dédramatisation « du problème Hafedh » et botteront toujours en touche si une question y relative leur est posée assenant que le problème n'est pas Hafedh mais les « autres » !

Cependant, tous ces efforts de peinturlurage de l'édifice menaçant de ruine ont démontré cette semaine, comme ils l'ont fait à toutes les stations importantes et clivantes, du reste, leur vanité.
Le consensus des deux grands partis au pouvoir a échoué même à récolter 300 voix sur les 26.000 inscrits en Allemagne ! le candidat de Nidaa Tounes n'a pas récolté les voix des nidaistes de 2014 sans parler des voix des nahdhaouis que leur instance dirigeante « la choura » a appelé à soutenir le candidat de Nidaa ! Le pêché originel saute ainsi à la figure des tenants de la feuille de vigne révélant l'artificialité du consensus et son manque total de sens.
Les Tunisiens qui ont voté en masse en 2014 pour Nidaa juste pour évincer Ennahdha du paysage, ne vont pas voter pour le candidat d'un parti qui les a trahis en s'acoquinant avec Ennahdha, ce parti réactionnaire. Surtout que ce candidat est soutenu par Ghannouchi lui-même dans le cadre de l'entente devenue stratégique entre les dirigeants de ces deux partis.
Les nahdhouis tunisiens résidant en Allemagne ne vont pas non plus voter pour le candidat de ce parti qu'ils abhorrent pour sa « mécréance » et dont ils ont essayé de torpiller le candidat a la présidentielle en 2014 en votant pour Moncef Marzouk.

Le rapport donc a l'islam politique de Ennahdha et le rapport de ce dernier aux autres composantes de l'échiquier politique et social n'a pas été tranché par la constitution et le consensus entre les deux partis Ennahdha et Nidaa est loin d'être accepté par les Tunisiens dont le taux de participation aux élections partielles en Allemagne dit tout le désenchantement devant cette perte de sens du combat.
En renonçant à son programme clivant par rapport au projet islamiste, Nidaa a perdu son âme et ses électeurs; il en est de même pour Ennahdha mais dans de moindres proportions, ses dirigeants étant plus habiles que les bras cassés de Nidaa et disposant d'un fond de commerce inépuisable : la religion et l'identité menacées.
Aussi, une grande partie des votants utiles qui ont fait la victoire de Nidaa et qui ont voté pour lui en se pinçant le nez pour ne pas sentir les relents du lumpen-RCD, constitué de gauchistes progressistes et modernistes, ne pourront plus en aucun cas voter pour un parti mené par un héritier fantoche entoure de bsaiess, saidi, toubel. Cette partie de l'électorat a vu ce qui lui restait de liens avec Nidaa Tounes rompue le jour ou elle a vu les manœuvres de ce parti avec ses dirigeants sus cités , pour faire capoter la campagne anti corruption du gouvernement Chahed étrennée par le dossier Jarraya dans lequel leur noms reviennent à de multiples reprises.

La défaite de Nidaa, qui n'est pas non plus une victoire de l'opposition , le vainqueur n'ayant récolté que le score honteux de 263 voix, est en fait la défaite de ces villages Potemkine que la parole officielle voulait nous donner à voir : derrière ces rutilantes façades en carton-pâte la réalité fait de la résistance…la post-vérité qu'a voulu imposer ce faux consensus, un consensus qui ne répond qu'aux intérêts immédiats d'une poignée de dirigeants des deux partis, s'est retrouvée battue par la tenace réalité qui ne changera pas juste en étant niée !
Et si l'étron a refait surface de cette manière farcesque lors de l'élection de Yassine Ayari, qui ne changera en somme rien, sa remontée doit alerter plus sérieusement lors du retrait du parti Afek du gouvernement. Cette fragilité gouvernementale, qui vient tout juste de subir l'épisode retrait d'Al Jomhouri, est un corollaire plus dramatique de ces faux semblants qui veulent étayer notre système politique. Un faux consensus sans socle commun des valeurs, une union nationale factice, un pacte de Carthage qui n'est devenu qu'un repaire des menacés par la justice qui cherchent protection. Un décor en carton-pâte en somme juste pour justifier les deux injustifiables et leur donner de l'épaisseur réelle : l'alliance contre-nature et cynique entre Ennahdha et Nidaa et son pendant la chefferie de Hafedh Caïd Essebsi et son attelage interlope.
Tout le système actuel n'a en fait aujourd'hui de consistance que de couvrir et essayer de donner un sens à ces deux incongruités. Rien n'y est durablement constructible donc et rien ne sera qu'apparence tant qu'on n'aura pas regardé le pêché originel en face !


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