Invité sur les ondes d'Express FM ce mercredi 24 janvier 2018, L'ambassadeur de l'Union européenne à Tunis, Patrice Bergamini, a exprimé son soulagement de voir la Tunisie sortir de la liste noire des paradis fiscaux. « Il fallait absolument s'en sortir, la Tunisie n'est pas une terre de blanchiment d'argent ni un paradis fiscal, la seule raison qui explique ce blacklistage c'est que certains documents exigés de la Tunisie par les membres de l'Union Européenne sont arrivés en retard (4 décembre 2017) alors qu'ils étaient demandés depuis le 31 janvier 2017. Nous ne sanctionnons que les pays qui encouragent le détournement et le blanchissement d'argent » a indiqué l'ambassadeur. Pour Patrice Bergamini, l'Union Européenne ne reproche pas à la Tunisie de mener une politique d'attractivité d'investissement à travers notamment la mise en place d'une fiscalité avantageuse. « Il faut cependant vérifier que les hommes d'affaires qui délocalisent créent de la croissance et offrent des emplois pour les jeunes et non uniquement pour éviter de payer les impôts, tout l'enjeu est dans redistribution de la richesse nationale » a affirmé l'ambassadeur.
L'ambassadeur appelle également à une concurrence saine et transparente entre les entreprises en Tunisie et en Europe, et incite les deux entités à coopérer davantage en rapprochant notamment leurs législations sur cette question. Enfin, Patrice Bergamini a indiqué que les négociations progressaient dans le sens d'une sortie de la « liste grise » (pays et juridictions coopératifs qui doivent respecter leurs engagements) vers une liste blanche. « Un point permanent au ministère des Finances a été créé pour discuter de plusieurs sujets dont notamment la mise en œuvre des conventions internationales et les échanges d'informations sur le plan bancaire, la volonté politique est là, c'est l essentiel » a conclu l'ambassadeur.