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Accord de Carthage : trois menteurs et un président
Publié dans Business News le 13 - 03 - 2018

La réunion de l'Accord de Carthage s'est tenue comme prévu mardi 13 mars 2018. A l'issue de la rencontre présidée par Béji Caïd Essebsi, les signataires présents ont tenu des déclarations plutôt contradictoires.

La langue de bois a de beaux jours devant elle. Le président Béji Caïd Essebsi, en bon ex du barreau qu'il est, a le mérite d'en être un champion. Au fil des jours, et au vu de la météo politique du moment, le président de la République sait manier le discours qu'il faut et entretenir le suspense nécessaire. Cela commence par les tous petits gestes invisibles. A la dernière réunion, la poignée de main avec Rached Ghannouchi fut furtive. Celle du mardi 13 mars 2018 fut assez chaleureuse en revanche et c'est Samir Taïeb qui a eu droit, aujourd'hui, à la poignée furtive (vidéo).
Le discours du président a brillé par une belle langue de bois où il a plutôt cherché à ménager la chèvre et le chou. Tout le monde est beau, tout le monde est gentil, chacun a eu droit à son petit bonbon et sa petite fessée. « Rien ne peut se faire sans UGTT et sans UTICA. Nidaa a été le premier à nous soumettre un projet et Ennahdha a envoyé le sien hier en retard. » De ce discours présidentiel, on ne saura grand-chose à part que le président ne parle pas et ne rencontre pas dans les antichambres, qu'il subit et entend plein de ragots etc…

Des ragots, justement, il y en a à la pelle. La réunion du mardi 13 mars 2018 servira, à elle seule, à en propager un bon lot. Car si l'intervention de Béji Caïd Essebsi a été diffusée par vidéo et communiquée au public, il en a été autrement pour les autres intervenants.
Médias et observateurs devaient donc « quémander » leurs déclarations et chercher, tous seuls, la « vérité » et ce qui s'est réellement dit durant cette réunion. Et la première question, pendue à toutes les lèvres, est celle relative au remaniement ministériel : ce gouvernement sera-t-il ou non reconduit? Le chef du gouvernement, désigné par ce même Accord de Carthage il y a 18 mois, restera-t-il ou pas ? A ces deux questions, pourtant toutes simples, les réponses divergent.
Rached Ghannouchi, leader d'Ennahdha, dit que la question du remaniement n'a même pas été abordée. Hafedh Caïd Essebsi, directeur exécutif de Nidaa, répond : « Nous ne voulons pas d'un remaniement de forme, mais de fond ». Quant à Noureddine Taboubi, patron de la centrale syndicale, il y va franchement sans langue de bois aucune : « Le sort du gouvernement sera scellé la semaine prochaine ». Il n'exclut carrément pas que le chef du gouvernement prenne le chemin du départ si l'on suit sa déclaration sur Jawhara FM.
Que conclure à partir de ces trois déclarations ? Chacun présente la vérité à sa manière et cache ce qui ne l'arrange pas. Le mensonge par omission, ça les connait tous les trois !
Comment dès lors voulez-vous que les Tunisiens continuent à avoir confiance en leurs gouvernants et comment voulez-vous que le gouvernement continue à travailler sereinement, alors qu'il ne sait pas s'il reste comme l'a dit Ghannouchi, s'il part comme l'a dit Taboubi ou s'il reste sur deux chaises comme l'a déclaré Caïd Essebsi.
Cela dit, la conclusion pourrait être tirée de la déclaration du président de la centrale patronale, Samir Majoul qui était, pour sa part, franc et pragmatique. « L'Accord de Carthage doit évoluer vers un Accord de Carthage économique en prenant en considération la situation difficile du pays. Nous avons besoin de décisions, d'un système économique qui soutient l'investissement et d'un système politique qui appuie l'économie. Le remaniement, on peut le faire tous les jours ! », indique-t-il avec grande assurance. Cependant selon lui, si un ministre ne réussit pas, on le remplace par une autre compétence capable de réussir. « Il n'y a pas de politique, syndicaliste et économiste. La Tunisie est pour tous, et si on veut nous mettre à l'écart, ils ne réussiront jamais. Nous plaidons pour un gouvernement de compétences indépendantes, non partisanes et qui ne soient pas concernées par des élections » !

Cette position du président de l'UTICA a le mérite d'être directe et sans ambiguïté. M. Majoul qui a pris l'habitude des déclarations foudroyantes, n'a pas dérogé à la règle en poursuivant sur la même lancée, en pointant le cœur du problème, tout en préservant la place de l'UTICA sur l'échiquier national.
Le reste des parties en dehors de l'Accord est resté dans sa position classique et critique. Et c'est sans grande surprise que le secrétaire général de Machouû Tounes, Mohsen Marzouk, accuse l'alliance Ennahdha-Nidaa d'être la source de tous les problèmes. Même propos tenus par le député du Front populaire, Mongi Rahoui, qui a estimé que les partis au pouvoir n'ont pas de solutions à la crise du pays, faisant porter toute la responsabilité à Ennahdha et Nidaa.

En tout état de cause, ce n'est pas cette réunion qui répondra aux différentes questions des Tunisiens et leurs appréhensions. Le destin de Youssef Chahed, ainsi, que de toute son équipe gouvernementale, n'est toujours pas scellé. Plusieurs scénarios sont possibles, et en l'absence d'une décision claire et ferme, chacun y va du sien dans les lectures et les interprétations.
Des calculs partisans, des intérêts étroits, tous les acteurs et protagonistes possèdent une vision propre des choses, sauf qu'aucun ne possède de vision claire pour l'avenir de la Tunisie et pour sa situation économique qui empire de jour en jour. La semaine prochaine, sera, certainement, riche en rebondissements, et on saura, exactement, à qui revient le dernier mot.


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