« Le gouvernement ne peut être limogé qu'en suivant le seul mécanisme constitutionnel possible : une motion de censure justifiée et signée par 73 élus. Cette motion doit contenir le nom du prochain chef du gouvernement et devra obtenir un vote à la majorité absolue (109) ». C'est ce qu'a déclaré ce samedi 26 mai 2018, dans un post Facebook, le député Machrouû Tounes, Sahbi Ben Fredj. Sahbi Ben Fredj a, en outre, évoqué l'éventualité que Hafedh Caïd Essebsi s'entête à demander le départ de Youssef Chahed et qu'Ennahdha change sa position en rejoignant le camp des Caïd Essebsi père et fils. « Dans ce cas de figure, il faudra que Caïd Essebsi fils rédige la motion de censure à l'encontre du gouvernement qui est présidé par son parti, qu'il recueille les signatures des députés de son bloc, de ceux de l'UPL et en « emprunte » à Ennahdha, pour arriver aux 73 requis ».
Sahbi Ben Fredj explique également que « le père et le fils » devraient ainsi négocier avec Rached Ghannouchi afin de désigner le prochain chef du gouvernement, dont le nom doit être présenté dans la motion de censure. « Et c'est ainsi qu'Ennahdha deviendra un partenaire dans la nomination du prochain chef du gouvernement et que Béji Caïd Essebsi perdra l'une de ses plus importantes prérogatives garantie par la constitution ».
Le député Machrouû Tounes n'a pas manqué de relever la situation alambiquée dans laquelle se trouvera Hafedh Caïd Essebsi : « Le fils sera tenu de présenter au vote une motion de censure, à l'encontre du gouvernement de son parti, du gouvernement présidé par un nidaiste. Il devra demander à ses élus de voter la défiance à l'égard du gouvernement de leur parti et d'humilier l'un des leurs ».
Sahbi Ben Fredj conclut son post en ces termes : « Tous les Tunisiens sauront alors que le père, après avoir offert Nidaa Tounes au fils, aura réussi à lui offrir tout le gouvernement dans l'espérance que ce soit la dernière étape avant le grand prix : la présidence de la République ».