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Libertés individuelles, la riposte intégriste s'organise !
Publié dans Business News le 21 - 06 - 2018

Le 12 juin 2018 le rapport de la commission des libertés individuelles et de l'égalité a été publié et présenté au président de la République, Béji Caïd Essebsi, initiateur du projet. Comme prévu, ce rapport a vite fait de mettre en rogne les extrémistes religieux. Dans des déclarations plus « subtiles » les unes que les autres, certains « défenseurs des bonnes mœurs » ont fustigé, dans un langage très « fin » ce qu'ils ont qualifié pour certains de catastrophe !

« Ce rapport est une catastrophe et menace les fondements même de la vie en société ! Où sont les imams, où sont les milliers de personnes qui inondent les mosquées, où sont les conservateurs ! Même pour ceux qui boivent de l'alcool et se droguent, la religion reste une ligne rouge à ne pas franchir en Tunisie. Ce rapport préconise, partant de la définition de la douleur, de punir la circoncision et quant à ceux qui postent une vidéo ou une chanson à polémique, ils sont menacés de prison, d'une amende de 10 mille dinars et d'être privés de la fonction publique comme leur droit électoral. Ces gens ont pris de l'argent pour parler de sujets qui n'ont rien à avoir avec la vraie problématique des Tunisiens, qu'est la croissance. Avons-nous fait une révolution pour qu'une conasse malade vienne inciter aux bisous dans les ruelles. Ce rapport vient inciter à la débauche et critiquer les bonnes mœurs, Bochra Belhadj Hmida est connue pour réfléchir avec son dessous de ceinture, même les animaux respectent mieux leurs codes que nous ! », a lancé Halima Maalej, la tristement célèbre ancienne égérie des Ligues de protection de la révolution.

Celle qui avait un jour déclaré que notre confrère, le journaliste Sofiène Chourabi, « parce qu'il ne jeûne pas pendant le Ramadan » avait eu ce qu'il méritait en disparaissant en Libye, ose aujourd'hui donner des leçons d'éthique et critiquer un rapport qui défend les libertés individuelles les plus élémentaires.
Halima Maalej a appelé à la mobilisation pour lutter contre un rapport « qui prêche l'immoralité » se retenant probablement cette fois de dire le réel fond de sa pensée.
Une réserve qui n'a posé aucun problème au controversé Adel Almi, à qui il ne manque que le cheval et l'épée. Lui, connu pour arpenter les rues à la chasse de ces « dépravés » de non-jeûneurs, a carrément appelé à tuer les membres de la commission des libertés. Dans un post relayé, et ostentatoirement assumé, sur les réseaux sociaux, il a appelé à lapider sur la place publique Bochra Belhadj Hmida et ses collègues, en toute impunité…

Le « parti » Ettahrir a souligné, pour sa part, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, que des propositions telles que l'abolition de la dot dans le mariage, la liberté de choisir son nom de famille ou l'égalité dans l'héritage, sont une atteinte délibérée à la parole divine. Il a estimé que l'œuvre de la commission des libertés fait partie d'une série de diktats occidentaux, tels que la levée des réserves sur l'accord de la CEDAW en 2011 pour reconnaître l'homosexualité et l'adultère sous le prétexte d'une loi nommée loi de lutte contre les violences faites aux femmes ! « Nous affirmons que ce crime qu'ils veulent imposer est catégoriquement rejeté par les gens, contraire à leur foi et que toute transgression de sa croyance ne sera jamais acceptée par le peuple de ce pays musulman », a poursuivi le parti. « Nous allons fermement nous opposer aux propositions de cette commission et lutter contre ces lois pour les remplacer par celles issues de la doctrine de la oumma dans le cadre du califat préconisée par le prophète », a ajouté Ettahrir.

La coordination nationale de la défense du Coran, de la constitution, du développement et de la justice a tenu, de son côté, une conférence de presse dédiée à l'analyse du rapport sous le thème « l'initiative de la zizanie, une agression portée à l'identité et une menace à la paix sociale ». L'ancien ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khadmi a déclaré lors de cette conférence, que si le rapport de la commission des libertés est un appel légitime à la réflexion, ses recommandations, qui sont essentiellement axées sur des questions faisant référence à l'identité et à l'aspect religieux tranchées dans la constitution, et son timing sont inopportuns au vu du contexte où les préoccupations et les priorités des tunisiens sont autres que celles évoquées par la commission. « Ce rapport a également outrepassé toutes les spécialités scientifiques, dont celles liées à la chariâa, alors qu'il aborde des questions liées à la religion et celles liées à la sociologie, au droit civil et au droit constitutionnel », a-t-il précisé.
Dans un langage plus posé, Noureddine Khadmi a estimé qu'aucun membre de la commission des libertés n'a d'expertise légitime et reconnue pour aborder des questions issues du coran, dont l'égalité dans l'héritage, sujettes à interprétation avec des connaissances pointues en théologie.
« Je défie pacifiquement et avec tout le respect que je leur doit, ces personnes dont les spécialités n'ont rien à avoir avec celles requises pour les sujets qu'ils ont traité. Je pointe aussi l'exclusion de l'institution de la Zitouna même si on a prétendu le contraire. Il est vrai que certains membres de la Zitouna ont été consultés mais leurs déclarations restent personnelles et n'engagent pas officiellement l'institution qui analyse en ce moment même ce rapport pour annoncer sa position sur le sujet », a-t-il poursuivi.
L'ancien ministre a appelé le mufti de la République à exprimer sa propre position quant au rapport de la commission des libertés, soulignant l'absence de toute réaction officielle à ce sujet et l'aspect non-participatif de cette initiative à tendance idéologique et élitiste et donc pas démocratique. « Ce rapport est clivant entre ce qui est légitime et ce qui ne l'est pas et risque de diviser ainsi les institutions de l'Etat et la société. Il comporte aussi des erreurs scientifiques manifestes dans la mesure où les experts, dans de nombreux domaines reliés à l'analyse et à l'explication des textes sacrés, n'ont pas été consultés », a-t-il indiqué.

Le rapport de la commission des libertés, jugé révolutionnaire par les défenseurs des Droits de l'Homme et tous ceux à qui il tient à cœur de respecter l'intégrité de tout individu va diviser, cela ne fait aucun doute. Comme tout sujet se rapportant à la liberté, il fera face à la résistance des dogmes religieux comme cela a été le cas partout dans le monde. Il n'en est pas moins que ce rapport est un pas important vers la consécration d'un Etat de droit, où chaque individu est respecté et peut évoluer dans un environnement où il ne se sent, d'aucune manière, opprimé par des lois obsolètes et injustement justifiées par la religion.
La liberté des uns contre le conservatisme des autres, voilà un défi auquel, encore aujourd'hui sont confrontés les pays démocratiques. La Tunisie s'inscrit dans cette lignée et ce n'est déjà pas mal, quoi qu'en disent les esprit étriqués…


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