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Imed Hammami : Le manque de médicaments n'est qu'une impression !
Publié dans Business News le 26 - 07 - 2018

Pour Imed Hammami, le calvaire quotidien de plusieurs malades et les alertes des médecins et pharmaciens sur l'absence et le manque de certains médicaments ne serait qu'«une impression». Le ministre de la Santé compare la pénurie de médicaments au manque de lait et minimise une situation sur laquelle alertent de nombreux professionnels du secteur. Alors qu'il semble vouloir dire que «tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes», dans les faits, la situation est tout autre…

Depuis quelques mois, citoyens et professionnels de la santé - pharmaciens et médecins de plusieurs spécialités - évoquent leurs difficultés à trouver certains médicaments. Si au départ, le ministère avait reconnu la pénurie, il finit pourtant par sombrer dans le déni.
Depuis le conseil ministériel restreint du 11 juin et le budget débloqué à la Pharmacie centrale pour régler ses fournisseurs, le ministère adopte une nouvelle position et multiplie les communiqués pour minimiser l'ampleur d'une quelconque pénurie dans les médicaments.

C'est dans cette lignée que s'inscrit l'interview accordée ce jeudi 26 juillet 2018 par le ministre de la Santé Imed Hammami à la journaliste Amina Ben Doua dans l'émission Midi Show sur Mosaïque Fm. A entendre le ministre, le manque de médicaments serait « une illusion » uniquement alimentée par des «statuts Facebook alarmistes ». «Je ne suis pas ici pour changer une impression générale» a déclaré le ministre, reconnaissant tout de même ne pas avoir trouvé un médicament dont lui-même avait besoin. Mais, pas d'inquiétude pour Imed Hammami qui assure que «[s]on chauffeur trouve toujours ce qu'[il] cherche dans la première officine».
Pour Imed Hammami, l'affaire est plus simple qu'il n'y parait : « il y de l'exagération dans cette pénurie » et « aucune autorité officielle, organisation ou structure publique ou privée, n'a communiqué une liste de médicaments manquants ». Quid du Syndicat des pharmaciens, qui avait alerté contre un manque dans 30 médicaments ? Pour le ministre, pas de liste, donc rien d'officiel. Voilà qui est simple !

Si le ministre admet tout de même l'existence d'une pénurie touchant certains médicaments, il affirme cependant que ceci ne concerne que le pansement gastrique (Gaviscon), outre 6 autres génériques, et dément tout manque dans les pilules contraceptives comme dénoncé par nombreux spécialistes et utilisatrices. Imed Hammami refuse, par ailleurs, de communiquer sur les médicaments « réellement » manquants afin de ne pas servir la cause des mafias et des réseaux de contrebande. Une contrebande qui s'élèverait à plus de 400 MD selon les estimations du ministère qui affirme que les affaires de corruption dévoilées sont entre les mains de la justice.

Dans cette interview, le ministre de la Santé ajoute que « depuis février, des statuts alarmistes sont publiés sur les réseaux sociaux dénonçant un manque de stock de médicaments ainsi que l'arrêt d'opérations chirurgicales ou tout autre acte médical à cause de l'absence de certains médicaments. Jusqu'à aujourd'hui, rien ne s'est arrêté, tous les hôpitaux et tous les services hospitaliers continuent de travailler et la catastrophe annoncée n'a pas eu lieu», note-t-il. Et d'ajouter : «Pourquoi ne pas publier de documents officiels ou envoyer des courriers au ministère ou même aux médias pour établir une liste de médicaments manquants ? Tout simplement parce qu'on va leur dire que tel générique existe et qu'il suffit de changer la prescription des médecins pour obtenir les médicaments nécessaires ».

Quant aux raisons derrière cette pénurie, Imed Hammami précise que le problème réside plutôt dans la distribution des médicaments et dans les lourdeurs administratives. Selon lui, il s'agit « d'un problème structurel qui date de plus d'une quinzaine d'années », outre le fait que les habitudes des Tunisiens ont énormément changé.
«Aujourd'hui, la problématique du médicament réside dans les caisses sociales, la contrebande, le changement de mode de vie, les nouvelles maladies, les nouvelles attentes des Tunisiens, les nouvelles habitudes de prescription, les graves maladies qui pullulent, la diversité des maladies, … Tout ceci demande une nouvelle stratégie, notamment en terme d'industrie pharmaceutique et de commerce extérieur, ainsi qu'un budget supplémentaire. Il faut que la santé et les médicaments, en se référant à l'article 38 de la Constitution, deviennent une question de sécurité nationale : le ministère de la Santé doit devenir un ministère régalien ayant les moyens nécessaires», a-t-il expliqué tout en admettant que le CMR du 11 juin 2018 ait eu une importance capitale : le dossier étant devenu une priorité du gouvernement alors qu'il n'était qu'une priorité du ministère de la Santé.
Se référant à l'affaire de la dernière ampoule de l'anesthésique local Xylocaine de l'hôpital de l'Ariana, le ministre de la Santé a tenu à préciser que le médicament manquant allait être livré dans deux jours et ne méritait pas toute la polémique qu'il a suscitée. Imed Hammami a surtout expliqué que la livraison a été interrompue en 2018 à cause des entraves de la commission des marchés publics qui avait bloqué ce marché. «C'est la raison du manque de médicaments en Tunisie, a-t-il martelé, malgré le développement du mode de vie du Tunisien, nous sommes en train de recourir à une loi qui date des années 50 en termes de marchés publics ».
Le ministre ajoute par ailleurs : «Les problèmes des caisses sociales se sont répercutés sur la Cnam ensuite sur la Pharmacie centrale qui a été dans l'incapacité de payer ses fournisseurs. A tout ceci s'ajoutent les problèmes de la contrebande de médicaments qui passe inaperçue devant les autres problématiques».

Pour Imed Hammami, la situation n'est pas aussi alarmante puisque « la réserve de médicaments de août sera meilleure que celle de juillet 2018, grâce à l'amélioration de l'image de la Pharmacie centrale. Elle est actuellement de plus 3 mois alors qu'elle n'était de 2 mois et 19 jours, il y a quelques mois. Le ministère ambitionne qu'elle devient de six mois fin 2018 pour atteindre 1 an à l'horizon 2020 ».

Malgré l'énergie déployée par le ministre pour tenter de rassurer, son discours n'a fait que jeter de l'huile sur le feu. Les commentaires sur Facebook ont fusé pour dénoncer « le manque de sérieux d'un ministre totalement dans le déni ».
«Il y a un grand manque de médicaments et notamment dans les régions, malgré tout ce que dit le ministre», a confié à Business News, il y a quelques jours, un pharmacien. Chaque jour des médicaments manquants sont recensés par des pharmaciens et des médecins. Il y a deux jours, le chirurgien cardio-vasculaire thoracique, Mohamed Nejib Zargouni a publié une liste non exhaustive de médicaments manquants à la pharmacie interne de la part de l'équipe des médecins anesthésistes de la clinique Pasteur. Une pénurie qui l'empêche de faire des opérations à cœur ouvert à la clinique jusqu'à nouvel ordre, avait-il dénoncé…


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