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L'énigme Hannibal TV : des salariés sur le carreau et des propriétaires dans la nature
Publié dans Business News le 09 - 08 - 2018

Trois ans sans cotisations sociales, deux mois sans salaires, limogeage de trente journalistes et un propriétaire à l'identité inconnue ! Depuis sa vente par son fondateur Larbi Nasra, Hannibal TV ne cesse de péricliter. Les autorités sont aux abonnés absents et les organisations nationales sont désabusées. Et le pire reste à venir.

Les journalistes de Hannibal TV n'ont plus que leurs yeux pour pleurer et ne savent plus à quel saint se vouer. Cela fait deux mois qu'ils n'ont pas été payés, trois ans que leurs cotisations sociales n'ont pas été versées à la CNSS et on vient de leur annoncer la décision de limogeage d'une trentaine de salariés. A moins de quinze jours de l'aïd, cela en fait trop. D'après les témoignages de plusieurs journalistes de la première chaîne TV privée tunisienne, la direction leur a demandé de passer venir « négocier » leurs soldes de tout compte.
Au vu de la crise qui frappe l'ensemble des médias (ou presque), tous genres confondus, ce qui se passe à Hannibal n'a rien d'exceptionnel. Ce n'est pas le premier média qui souffre de difficultés financières ou qui a mis la clé sous la porte. Avant Hannibal, il y a eu les quotidiens Attounissia, Assarih et Adhamir, l'hebdomadaire El Fejr (du parti islamiste Ennahdha), la chaîne de télévision TNN, les radios Kelma et Châambi, et la liste est bien longue. Il y a même des patrons de presse qui sont passés par la case prison (et qui y sont encore) pour chèques impayés, lesquels chèques ont été émis au profit de fournisseurs de leur entreprise médiatique.

Le souci avec Hannibal TV n'est pas exclusivement financier et lié à la crise économique qui traverse le secteur, mais surtout avec l'identité des propriétaires. Aussi étrange que cela paraisse, très rares sont les personnes qui connaissent qui possède vraiment cette chaîne.
Trois organisations nationales, dont une publique, ont du mal à répondre faute d'infirmations précises et fiables. C'est le cas du syndicat national des journalistes, de la centrale syndicale UGTT et du gendarme de l'audiovisuel Haica. Tous les trois ont été interrogés sur l'identité des propriétaires et tous les trois ont dû botter en touche.
Mieux encore, Ghassen Ksibi, chargé de l'information de l'UGTT, a publié un post Facebook ce jeudi 9 août 2018 dans lequel il appelle à ouvrir une enquête pour connaitre l'identité des propriétaires. Il affirme carrément que le ministère de l'Industrie n'a trouvé aucune trace des nouveaux propriétaires après la vente de la chaîne par Larbi Nasra. Il s'interroge sur le rôle de la Haica et quand la vérité va être dévoilée.
Interrogé par Business News, un membre de la Haica nous rappelle que le cahier des charges auquel est soumise la chaîne remonte à l'époque de Ben Ali et que le nouveau cahier des charges n'a pas été signé. Il affirme que la vente de la chaîne par les nouveaux propriétaires est totalement illégale dans les trois ans suivant son acquisition chez M. Nasra.
Comment vit la chaîne ? On l'ignore, nous affirme notre interlocuteur, car les recettes publicitaires actuelles ne suffisent pas à couvrir les charges, ceci est évident.

Essayant de mener l'enquête par les voies officielles, la Haica a transmis il y a quelques mois un courrier à la Banque centrale de Tunisie pour connaitre l'identité des donneurs d'ordre de la location de la fréquence satellite des différentes chaînes TV qui exercent en Tunisie.
Sauf que la BCT a également botté en touche en refusant de donner ces informations capitales à la Haica, bien que celle-ci soit bien plus qu'une institution publique, c'est un organe carrément constitutionnel ! « La BCT a refusé de nous répondre sur les sources de financement de certains médias », a alors déclaré Hichem Snoussi, membre de la Haica.
Balayant d'un revers de main toutes les conventions liées à la transparence et au rôle même de la Haica et la loi qui la régit, la Banque centrale de Tunisie a répondu : « La loi ne vous autorise pas à consulter les comptes des médias ». Ce qui est totalement faux, d'ailleurs, car les cahiers des charges de la Haica exigent que les chaînes de télévision et les stations de radio déposent, chaque année, leurs états financiers ! S'il est vrai que la loi ne prévoit pas ce que doit faire la Haica au cas où ces médias ne respectent pas la loi, la BCT aurait pu faire un acte à inscrire en jurisprudence en fournissant ces informations à l'autorité régulant les médias. Il s'agit, après tout, d'entreprises de l'Etat entre elles et cela ne peut que servir la démocratie et la transparence dans le pays et lutte contre l'argent sale.

A l'issue de la conférence de presse, tenue aujourd'hui, jeudi 9 août 2018, rassemblant la partie syndicale représentée essentiellement par le SNJT, le syndicat de base de Hannibal TV ainsi que par le syndicat général de l'information, les mouvements de protestation semblent s'orienter vers une escalade.
D'ailleurs, un nouveau sit-in a été entamé devant le siège de la chaîne. Les syndicalistes ont également appelé le ministère public à ouvrir une enquête afin de dévoiler les véritables sources de financement de Hannibal TV. Ils ont relevé ainsi des soupçons de blanchiment d'argent.
Un autre appel a été, en outre, lancé à la Haica exhortant l'instance à clarifier les ambiguïtés autour du propriétaire officiel de la chaîne. Certains employés ont, par ailleurs, exprimé leur volonté de recourir à la justice en déposant une plainte à l'encontre de Hannibal TV.

Qui détient donc la vérité à ce propos ? Si ni les journalistes, ni les autorités ne savent qui est derrière la chaîne, qui le sait ? Ce genre de pratiques est-il possible dans un pays qui se respecte ?
Des questions qui demeurent encore sans réponse. En attendant, les salariés de Hannibal TV sont devenus comme cette patate chaude rejetée par les différentes organisations nationales censées les défendre et les protéger, à savoir l'Etat lui-même, la Haica, le SNJT et l'UGTT.


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