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Les jeux de la mort défient les Tunisiens
Publié dans Business News le 17 - 08 - 2018

Nul ne peut aujourd'hui nier l'impact des réseaux sociaux sur notre quotidien. Omniprésents dans la quasi totalité des aspects de sa vie, ces réseaux ne cessent de prendre de l'ampleur contribuant à la création de phénomènes sociaux appelés défis. Simple imitation ou moyen d'assouvir de besoins psychiques, il n'est, donc, pas présomptueux de dire que l'emprise de ces défis, souvent dangereux, qui se sont propagés ces dernières années sur la toile, se fait de plus en plus ressentir.


A l'ère de l'éclosion des nouvelles technologies, l'accès à Internet est devenu plus facile et plus fréquent. La vulgarisation et la popularisation de Facebook, Twitter, Instagram, Whatsapp, Snapchat et plein d'autres moyens virtuels de communication et d'échange entre les internautes ont représenté un terrain favorable à l'émergence des défis à travers ces réseaux. Des défis allant du plus simple comme le « Mannequin challenge » jusqu'au plus dangereux comme le morbide « Blue Whale challenge » ou « le challenge de la baleine bleue ».
D'une manière générale, le concept consiste essentiellement à effectuer le défi et appeler, par la suite, ses amis et ses connaissances à faire pareil. De ce fait, le nombre des challengeurs, ayant un réel engouement pour le défi, monte rapidement en flèche. Certains défis sont banals comme le « Mannequin challenge » sorti en 2016 et dont le concept consiste à se filmer en tenant une position figée et de préférence improbable où encore le « Kiki challenge » sorti cet été. Ce défi consiste essentiellement en une chorégraphie dansée par des stars ainsi que des anonymes sur le rythme d'une chanson célèbre. Plusieurs internautes ont succombé à cette tendance et ont posté leurs performances sur Instagram et Facebook. Néanmoins, le « Kiki challenge » a pris une grave tournure quand ces internautes ont commencé à descendre d'une voiture en marche et à se filmer en dansant sur la route à travers la porte ouverte du véhicule.

D'autres défis sont lancés pour la bonne cause notamment le « Ice bucket challenge » qui a envahi la toile en 2014 gagnant une immense popularité grâce au calibre et à l'influence des personnalités qui y ont participé. Ce défi, dont l'objectif est caritatif et philanthrope, consiste à se verser un seau d'eau glacée sur la tête afin de médiatiser la lutte contre la sclérose latérale amyotrophique (SLA), et à appeler des personnes à faire un don pour lutter contre cette maladie.

Toutefois, les défis ont un côté obscure qui se manifeste notamment dans la dangerosité de leurs répercussions. Le « Necknomination » issu de l'expression anglophone « neck your drink » (boire son verre cul sec) et « nomination » qui revient à désigner quelqu'un, a fait des ravages depuis sa sortie en 2016. Le jeu qui s'est vite répandu consiste à se filmer en train de boire cul sec une bouteille d'alcool fort, diffuser la vidéo sur les réseaux sociaux et nommer 3 amis à en faire autant. Un défi extrêmement grave car cela peut aboutir à augmenter la tension artérielle ainsi que les risques d'accidents vasculaires d'autant plus que le défi se fait également en conduisant ou en sautant par les fenêtres.

En Tunisie, des cas de challengeurs ont été recensés. Malheureusement, ces challengeurs ont opté pour des défis plus fatals tels que le « challenge de la baleine bleue » inventé par des Russes en 2016 ou encore plus récemment, le « Momo challenge » sur Whatsapp où les enfants sont encouragés à relever divers défis pour rencontrer Momo. Momo, compte malveillant sur Whatsapp, menace ces enfants de révéler des données personnelles les incitant à se donner la mort s'ils ignorent les directives qu'il leur dicte.
L'idée est que le joueur est appelé à effectuer des tâches secrètes et personnalisées, devenues vecteurs d'addiction et de violence, inconscient de la manipulation que ces défis exercent sur lui. Quand un défi est validé, le joueur peut passer à un niveau plus élevé et relever une autre tâche plus dangereuse que la précédente jusqu'au suicide du joueur après l'avoir affaibli psychologiquement.

Trois cas de suicide d'enfants et d'adolescents en Tunisie ont eu lieu à cause du défi de la Baleine bleue malgré les mesures du ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance qui a mis en place un programme de prévention destiné aux enfants et aux parents depuis décembre 2017.
Ainsi, les efforts des autorités se sont poursuivis où le ministère des Technologies de l'information et de l'Economie numérique a œuvré pour la fermeture de ces applications. En outre, consternée, l'Agence nationale de la sécurité informatique (Ansi) a mis en garde contre ces jeux morbides appelant les parents à plus de vigilance et de surveillance de l'activité de leurs enfants sur le web.

D'un point de vue psychologique, outre la vulnérabilité des personnes plus susceptibles de se faire influencer par ces tendances virales, les personnes qui se prêtent à ces défis cherchent l'acceptabilité sociale en imitant les autres. Avoir un centre d'intérêt commun leur permet de créer des liens et alimenter leur sentiment d'appartenance à la communauté surtout à l'âge sensible de l'enfance et de l'adolescence où l'individu est à la recherche de soi et à forger sa personnalité. Contacté par Business News, Ghaith Souissi, coach mental et émotionnel et expert en développement personnel, a précisé que la raison derrière la propagation de ces défis est la quête de validation de son entourage et le besoin d'affirmer son identité.
« Le motif primordial est la peur de la solitude. Quand l'individu voit que son entourage s'adonne à ce type de défis et qu'il est incapable d'en faire, il se sentira isolé et perd son estime de soi. Il fait tout, alors, pour se sentir semblable aux autres. D'habitude, les personnes qui ont une personnalité forte et arrivent à accepter les divergences entre eux et les autres sont assez confiantes pour ne pas s'enliser dans cette vague d'imitation. Cependant, la majorité a une pulsion de se conformer aux autres par peur de sortir de la zone de confort qui leur accorde un sentiment de sécurité ».

Outre les campagnes de sensibilisation, les mesures préventives notamment le dialogue au sein des familles ainsi que l'attention aux changements inquiétants de comportements de l'enfant et de l'adolescent, des prémices d'anxiété ou de dépression restent les moyens les plus efficaces pour contrer ce fléau. L'intervention d'une personne de confiance qui connait l'enfant depuis son jeune âge pourrait être également bénéfique pour la préservation de sa santé psychique et mentale et prévenir son enlisement dans ces attitudes devenues de nos jours de plus en plus compulsives.


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