La propagation du choléra en Algérie a suscité l'inquiétude des Tunisiens, surtout compte tenu du risque lié aux inondations qui ont touché la Tunisie ces derniers jours. En effet, 41 cas confirmés de choléra, dont 2 décès, ont été recensés en Algérie, dans 4 wilayas touchées. Pour rassurer les Tunisiens, Mohamed Rabhi, directeur de l'hygiène et de la protection de l'environnement au ministère de la Santé, est intervenu ce dimanche 26 août 2018 au micro de Haifa Ben Amor dans l'émission Sbeh Elkhir Weekend sur Mosaïque Fm.
Mohamed Rabhi a expliqué que «même s'il s'agissait d'un seul cas, la Tunisie doit être prête à faire face à cette épidémie du fait de la proximité, des sources d'eaux qui proviennent de ce pays voisin, du tourisme, etc.». Et d'ajouter : «Dans les stratégies de prévention, il y a déjà des scénarios mis en place et qui sont activés au besoin. Pour faire face aux cas spéciaux, les programmes que nous avons au niveau des frontières sont activés très rapidement».
Mohamed Rabhi s'est dit conscient que «le choléra est une maladie grave, dont le nom même génère la panique des citoyens. Elle est extrêmement contagieuse puisque le malade produit des centaines de milliers de nouvelles bactéries dans un millilitre d'eau». «Ce sujet nous préoccupe, car comme vous le savez au niveau du ministère de la Santé, la détection d'un cas serait une catastrophe pour la Tunisie sachant que nous avons éradiqué cette maladie depuis des décennies. Le ministère a donc multiplié les contrôles environnementaux de l'eau potable, des eaux usées, etc. La bactérie pouvant venir soit de l'eau potable soit d'une nourriture souillée par une eau contaminée», a-t-il indiqué. Il a souligné cependant pour rassurer les citoyens que «les eaux qui proviennent des circuits de distribution, en l'occurrence la Sonede, sont très bien contrôlées et assainies par de l'eau de javel» et donc «que si l'eau est traitée, on n'a pas de quoi avoir peur». Ainsi, il a appelé à éviter l'eau qui provient de sources non sécurisées, notamment de vendeurs ambulants, ainsi que de bien laver les légumes et de se laver les mains plusieurs fois.
En réponse à une question posée par l'animatrice, le responsable a précisé que généralement, cette maladie se propage dans les quartiers populaires surpeuplés qui ne sont pas bien propres. Il a également noté qu'une commission est en train de suivre la situation épidémiologique en Algérie, et que dès qu'il y a un cas de décès inhabituel, il y a une intervention en temps réel. « Si tous les intervenants accomplissent leurs devoirs, tout ira bien», a-t-il dit.