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Entre Sami El Fehri et Ennahdha, ça sent le roussi
Publié dans Business News le 30 - 10 - 2019

La ferveur de la campagne électorale, les coups bas, les guerres larvées et celles déclarées, semblent laisser place à une logique de règlements de compte entre les différents protagonistes. La Tunisie s'apprête à entamer une nouvelle ère de sa transition, une nouvelle configuration qui verra le paysage politique muter. Entre temps, une opération de nettoyage s'opère dans les couloirs du pouvoir, alors que pour certains médias l'heure est à la revanche tant attendue…

L'opinion publique suivait, mardi, avec intérêt, le feuilleton des démissions/limogeages, commentant largement les desseins qui ont motivé de telles manœuvres. Dans la foulée, on apprenait que le parquet près du pôle judiciaire économique et financier a décidé d'émettre une interdiction de voyage à l'encontre de Sami El Fehri et son épouse pour suspicion de corruption dans l'affaire de Cactus Prod.
Le patron de la chaîne El Hiwar Ettounsi dérange depuis un moment. Ses attaques frontales contre le chef du gouvernement, Youssef Chahed, candidat éconduit à la présidentielle, et le mouvement islamiste Ennahdha, laissaient présager des représailles.
L'interdiction de voyage émise par le pôle financier a touché plusieurs personnes notamment la mandataire judiciaire de Cactus Prod. Selon, Sofiène Selliti, porte-parole du pôle, la décision intervient après l'avancement de l'enquête dont s'est saisi le parquet à la suite d'une plainte déposée par le Chargé du contentieux de l'Etat. La plainte visait la mandataire judiciaire de Cactus Prod (société confisquée) pour suspicion de corruption via la signature de contrats « illégaux ».

L'affaire de la société de production Cactus Prod traine devant la justice depuis 2011. Au lendemain de la révolution, des dépassements commis par la société sous l'ancien régime ont été épinglés. Des dépassements qui auraient causé de grosses pertes financières à l'Etablissement de la Télévision tunisienne publique. Dans cette affaire, plusieurs personnes sont accusées. En plus de Sami El Fehri, on trouve sur le banc des accusés l'ancien ministre-conseiller auprès de la présidence de la République, Abdelwahab Abdallah, le beau-frère de l'ex-président Ben Ali, Belhassen Trabelsi et pas moins de cinq directeurs généraux de l'Etablissement de la Télévision tunisienne.
Tôt ou tard Sami El Fehri était conscient qu'il sera rattrapé par cette affaire et qu'elle demeurera une carte de pression que lui sortiront ses détracteurs, au moment propice. A l'annonce de l'interdiction de voyage visant le patron d'El Hiwar, certains observateurs n'ont pas manqué de faire le parallèle avec les déboires subis récemment par Nabil Karoui. D'ailleurs, certains annonçaient depuis des mois que Fehri sera envoyé au bûcher dès la fin des élections. Des menaces à peine voilées qui tendent à se confirmer… Les dossiers sont ressortis des tiroirs poussiéreux et la justice se met en branle comme par enchantement.

Quelques heures après l'interdiction de voyage, la riposte a été rapide et incisive. Tard dans la soirée de mardi (vers 1h15), la chaîne El Hiwar annonce qu'elle entamera la diffusion d'une série d'enquêtes sur les relations financières du mouvement Ennahdha ainsi que l'implication de la famille de son chef Rached Ghannouchi dans des entourloupes. Une première bande annonce a été diffusée et au vu de son contenu, cela promet de faire du buzz en l'occurrence en ce qui concerne le financement du mouvement et la mainmise de la famille du cheikh. La série d'enquêtes devra d'ailleurs débuter par un épisode consacré aux « dépassements de Rafik Abdessalem (gendre de Ghannouchi) lorsqu'il était à la tête du ministère des Affaires étrangères ». D'habitude prolixe sur les réseaux sociaux, Sami El Fehri n'a pipé mot après la décision le visant, mais il semblerait que les enquêtes dont le tournage a démarré le jour même soient sa réponse-riposte.

Du côté d'Ennahdha, c'est Samir Dilou qui est monté au créneau accusant Sami El Fehri d'avoir déclaré la guerre contre le mouvement, pensant comme l'a fait Nabil Karoui être sa cible, « à tort ». Pour Samir Dilou, il n'en est rien. Ennahdha est totalement innocent, fustigeant par-là les attaques de Fehri durant toute la campagne des législatives et présidentielle. « Je ne sais pas ce qu'il essaie de prouver ! », s'est-il exclamé. Dans la dialectique qu'adopte Samir Dilou, Ennahdha se transforme en victime d'une chaîne qui tente de la discréditer en cette période délicate, où le mouvement n'aspire qu'à l'apaisement en vue de former un gouvernement…
L'avocat Taieb Bessadok en charge de l'affaire Rafik Abdessalem (Sheraton Gate) a exprimé son contentement qu'une chaîne puisse creuser dans un dossier en cours depuis 2012 et exposer les dépassements commis par Ennahdha ; dépassements qu'il s'attellera à prouver lors du premier épisode.

Mais alors faudrait-il qu'Ennahdha se pose toujours en victime, pour décrédibiliser une investigation qui éclairera l'opinion publique sur ses agissements. Quand bien même y aurait-il embrouille, quand bien même le torchon brûlerait entre les islamistes et la chaîne El Hiwar, il existe certaines vérités qui ne peuvent être enfouies trop longtemps. La vive réaction de Samir Dilou le prouve, Ennahdha n'a pas intérêt qu'un média aille fouiner dans ses zones d'ombres et faire sortir ses squelettes des anciens et des plus récents placards. Sami El Fehri a appuyé là où ça fait le plus mal. Et s'il y aura guerre, les médias n'en sont pas à leur première avec les islamistes et à la précédente, ces derniers y ont même laissé des plumes… plein de plumes.


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