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Saïed, Fakhfakh, Ennahdha et la guerre de positions
Publié dans Business News le 29 - 01 - 2020

Au compteur d'Elyes Fakhfakh, il reste une vingtaine de jours avant la fin des délais constitutionnels pour la formation du gouvernement. Au-delà, plus moyen de parler de gouvernement. On fait table rase des derniers mois et on recommence depuis le début. Le risque y est, surtout que le nouveau candidat a posé des conditions qui lui compliquent, aujourd'hui, la tâche. Et pas qu'un peu.

Ennahdha n'est vraiment pas content. Après sa déconfiture lors de l'épisode Habib Jamli, voilà que le mouvement se trouve acculé à devoir se contenter des conditions sans retour d'Elyes Fakhfakh. Le nouveau désigné a été clair. Il est là et il tire sa légitimité de celle du président de la République. De ce fait, il fera tout en coordination avec le chef de l'Etat et ses choix s'aligneront sur ceux de Kaïs Saïed.
Ennahdha vainqueur, malheureux, des législatives se voit évincé de sa position de premier du peloton. Le parti de Rached Ghannouchi a laissé filer sa chance de mener le jeu politique et n'a d'autre choix que de négocier ferme quitte à aller vers des élections anticipées. A ce stade, c'est pile ou face.

Elyes Fakhfakh a choisi de ne s'entourer que des partis ayant plus ou moins soutenu le candidat Saïed au deuxième tour de la présidentielle, évoquant la mise en place d'un gouvernement de compétences politiques dans la lignée de la pensée révolutionnaire. Pensée chère au chef de l'Etat. C'est en cela qu'il a opté pour l'exclusion de Qalb Tounes des concertations. Les Qalb Tounes sont bien évidemment montés au créneau, dénonçant des pratiques « anti-démocratiques » et frisant l'inconstitutionnalité.
Mais le grand holà est venu d'Ennahdha qui s'est mis à défendre Qalb Tounes et à conditionner son aval définitif au gouvernement Fakhfakh par la participation de son « ennemie » d'hier. Certains s'étonnent de la position du mouvement islamiste qui n'a eu de cesse de dénigrer, publiquement du moins, Qalb Tounes. Sauf qu'en politique il faut opter pour une vision multidimensionnelle. Depuis le début du feuilleton gouvernemental, il y a de cela quelques mois, il était clair qu'Ennahdha n'avait pas grande confiance en ses présumés alliés, en particulier Attayar et Echaâb. D'ailleurs, à ce jour, les acteurs de ce sous-épisode postélectoral, ne ratent pas une occasion de se lancer des piques.
Et puis surtout, Ennahdha ne digère pas le fait qu'Elyes Fakhfakh, soutenu dans son entreprise par Kaïs Saïed, sape la légitimité des élections législatives en faisant primer celle du second tour de la présidentielle. On perçoit la chose comme étant un coup porté au système politique qui place au centre du pouvoir, celui législatif.

Le message du chef du gouvernement désigné était clair pour Ennahdha. Il y a une réelle volonté de gommer les résultats des élections législatives et de faire que le chef de l'Etat soit le véritable détenteur des rênes du pouvoir. Noureddine Bhiri n'avait-il pas qualifié Elyes Fakhfakh de Premier ministre de Kaïs Saïed. Chez Ennahdha, on exige donc que les concertations concernent tous les blocs parlementaires « afin de garantir un appui politique important et de parvenir à la formation d'un gouvernement d'union nationale ». Qalb Tounes étant le deuxième parti représenté au parlement, Ennahdha voit en son exclusion une manière pour la présidence de la République, par le truchement de Fakhfakh, d'affaiblir la légitimité des résultats des législatives.
Les choses s'emballent et le bras de fer se précise, lorsque le conseil de la Choura a clairement recommandé au bureau exécutif d'être prêt à toutes les éventualités, notamment, la tenue d'élections anticipées. Le mot est lâché. Autrement dit, « si vous pensez que nous craignons la dissolution du parlement et de nouvelles élections, vous vous trompez ».. D'ailleurs, plusieurs cadres nahdhaouis ont écumé, ces derniers jours, les plateaux pour critiquer frontalement la démarche d'Elyes Fakhfakh.

Autre fait marquant, vendredi dernier le bloc parlementaire d'Ennahdha avait soumis un projet de loi portant amendement de la loi électorale en vue d'augmenter le seuil électoral à 5%. Hier, le bureau de l'ARP a demandé l'examen urgent de ce projet de loi. Ennahdha assurerait ses arrières dans l'éventualité d'élections anticipées. Le seuil électoral est à 3% actuellement. L'instauration d'un seuil de 5% sera au bénéfice des grands partis. Si cet amendement venait à être adopté, le paysage parlementaire serait tout autre lors des prochaines élections. En dessous des 5%, les députés des « petits » partis seraient exclus de la répartition des sièges sur la base des meilleurs restes.
Ennahdha ne veut rien laisser au hasard, surtout après ses multiples déconvenues. Il s'agit pour le mouvement de s'assurer une place indétrônable dans le paysage politique. Son chef Rached Ghannouchi dit et répète que son parti est « la colonne vertébrale de la politique en Tunisie » et que rien ne se ferait sans lui. Ceci n'est pas tout à fait faux dans la situation actuelle, le risque étant que le gouvernement Fakhfakh n'obtienne pas la confiance.

Dans cette guerre de positions, Ennahdha s'attaque au chef de l'Etat en faisant pression sur son candidat. Candidat qui s'est précipité à annoncer ses partenaires, s'enfermant dans cette configuration, sans penser, parait-il, aux éventuelles conséquences d'une défection de dernière minute. Sans Ennahdha, le gouvernement Fakhfakh tombera à l'eau. Partant de ce constat, Ennahdha pourra le pousser à faire de grandes concessions, en demandant par exemple la part du lion dans son gouvernement, celui du président, à n'en pas douter. Chose qui est aux antipodes de ce qu'envisage Fakhfakh. De plus, il y a les autres partenaires qui formulent aussi des exigences. Dans les jours à venir le bras de fer ira en s'intensifiant.


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