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Halte à la désindustrialisation du pays ! 300.000 emplois partis en fumée !
Publié dans Business News le 15 - 02 - 2020

Rien n'y fait ! La lutte pour la conquête du pouvoir reste enfermée dans des querelles claniques et personnelles.
Tout se passe comme si la question centrale était la constitution d'un gouvernement répondant tout à la fois à des critères d'obédience, de technicité, et de cooptation. La responsabilité gouvernementale en tant que telle est toujours conçue comme l'addition de dispositions individuelles et non comme un tout mettant en œuvre un programme collectif. On ne peut donc pas être surpris par le jugement d'une opinion décontenancée qui se contente au bout du compte d'impressions fugaces pour apprécier la performance de tel ministre ou de tel autre, ou bien encore des aptitudes supposées tel ou tel candidat ! Une sorte de subjectivité collectivement partagée, faite de jugements de valeur à l'emporte-pièce, subjectivité qui continue à se substituer à une réflexion lucide sur l'action gouvernementale et ses performances réelles. Des conciliabules à n'en plus venir, des arrangements et des accommodements instables sur fond de déloyauté et de félonie communément partagées.
Ces prétendus ministrables comme leurs mentors n'échappent pas aux mêmes règles du jeu politique actuel organisées autour d'une duplicité tolérée, d'une sournoiserie et fourberie inavouées mais acceptées. Si la nuance est de mise, la scène politique n'en reste pas moins une vaste tartufferie ! Mais comble d'ironie, ce sont les mêmes qui fustigent le manque de confiance généralisé, qui dénoncent le climat social délétère, qui s'alarment du désintérêt croissant pour la chose politique.
Un énième gouvernement sans programme annoncé ni priorités affichées, sans perspective d'aucune sorte ni même le moindre objectif atteignable. En somme un gouvernement de compétences partisanes sans le moindre plus petit dénominateur commun, autre que celui de gérer l'existant. Pas étonnant que l'opinion en soit réduite à encenser et glorifier l'action de tel ministre, et à discréditer et flétrir l'action de tel autre, sans jamais véritablement être en mesure de juger de l'action collective, de la politique générale conduite, d'apprécier les résultats à l'aune de promesses faites. Ni programme, ni bilan ! Il y aura bien une feuille de route, mais celle-ci sera concoctée sur un coin de table après la formation du nouvel attelage, autour d'objectifs attendus mais imprécis et sans l'ombre d'un début de chiffrage. Pathétique et affligeant cette pantomime politique !
Pendant ce temps-là, la dérive récessive s'accélère et se propage silencieusement et insidieusement !
Mais où sont donc passé les chantres de l'entrepreunariat, de la promotion de l'initiative privée, de la défense des PME PMI ? Le tissu productif manufacturier se désagrège et se disloque peu à peu : Une calamité supplémentaire.
S'il est toujours possible de réduire un déficit, combler une perte, il est en revanche bien plus difficile et long de d'édifier voire de reconstruire une base industrielle. Personne, -ou si peu-, n'en a cure ! Sauf les intéressés mortifiés mais obligés qui sont amenés de plus en plus nombreux à faire valider des plans de licenciements !
Pas l'ombre d'un papier d'alerte, pas la moindre véritable enquête ! Pourtant il suffit de feuilleter les tableaux publiés par l'INS pour se rendre compte du drame qui se joue en silence.
L'espace imparti à cet article ne permet pas reproduire les tableaux autour de la démographie du tissu industriel.
Mais force est de constater que les mortalités sont désormais bien plus nombreuses que les naissances.
Les sept secteurs majeurs: -IAA (agro-alimentaire), IMM (mécanique) IEE (électrique), IMCCV (construction), ITH (textile et cuir), ICC (chimique), ID (divers)- qui comptaient près de 486.000 emplois dans 5750 entreprises en 2010 sont pour ainsi dire agonisants ! Outre l'effondrement de l'extraction et du traitement des phosphates, les industries manufacturières ont perdu près 10 points dans le PIB passant de 26% au début des années 90 à 16% aujourd'hui. Si les indicateurs de valeur de production comme d'investissement sont renseignés et témoignent à eux seuls du recul de ces industries, on ne trouve pas trace des volumes de perte d'emplois. Un chiffrage très approximatif situerait ces pertes d'emplois autour de 300.000 ! Tout de même pas un détail !!!
On ne trouve trace nulle part ni à L'INS, ni au Ministère de l'industrie, ni auprès des diverses structures d'études aux intitulés plus pompeux les uns que les autres, de la moindre analyse un peu fine qui explicite les causes de ce recul continu et dévastateur d'une industrie manufacturière qui a longtemps joué un rôle majeur tant en terme de croissance que de consolidation d'ensemble du tissu économique. A l'évidence un travail dans ce sens s'impose !
Une désindustrialisation d'autant plus préoccupante qu'elle aggrave les déséquilibres économiques et financiers.
Intuitivement, et à défaut d'un diagnostic étayé et argumenté, on peut repérer le faisceau de facteurs et de circonstances qui ont conduit et conduisent encore à ce déclin quasi irrémédiable sans pour autant être fatal.
Le désarmement des tarifs douaniers, l'ouverture de l'économie aux importations massives de produits venant en concurrence frontale avec les productions locales, le faible degré d'intégration, le désengagement étranger (loi 72), la faiblesse récurrente de l'investissement capitalistique d'innovation, ont tôt fait de réduire à peu de chose, les dits « avantages compétitifs » de cette industrie. Si ce secteur vital a résisté quelques temps c'est pour l'essentiel dû au différentiel de coût de production et singulièrement du coût salarial par unité produite.
Sans les avoir vus venir, les concurrences asiatiques, puis celles de pays de l'Est ont réduit à presque rien les dits les éléments de compétitivité. On ne peut être que frappé par cette image quasi-inchangée d'un tissu industriel statique, à près de 30 ans de distance. Ce déclin ne semble pas émouvoir un tant soit peu nos élites.
Il est vrai que les temps changent. L'air du temps est aux technologies de l'information et aux nouveaux « travailleurs du clic et double clic » sans que pour autant le moindre horizon crédible n'ait été défini !
Troubles de la mémoire, causes refoulées d'un espoir industriel déçu ! Qu'à cela ne tienne, en avant toute vers la nouvelle économie, son intelligence artificielle, et sa Start-up Nation… les vieux chevaux peuvent bien mourir !

*Hadi Sraieb, Docteur d'Etat en économie du développement


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