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Covid-19 : l'économie tunisienne en apnée
Publié dans Business News le 09 - 03 - 2020

C'est la panique mondiale face à l'épidémie du Coronavirus. Et son ampleur commence à inquiéter sérieusement. Car son impact n'est plus simplement sanitaire - l'épidémie s'étant transformée en pandémie - mais économique. En attendant l'actualisation des données sur les perspectives économiques mondiales du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) vient de publier son rapport économique intermédiaire sur les perspectives économiques mondiales 2020-2021. Son intitulé donne déjà le ton. « Coronavirus : l'économie mondiale menacée ».
Ses conclusions sont sans ambages : « La croissance était faible mais se stabilisait avant que le coronavirus Covid-19 ne fasse son apparition. Les restrictions à la circulation des personnes, des biens et des services, et les mesures d'endiguement de l'épidémie telles que les fermetures d'usines ont réduit sensiblement l'activité manufacturière et la demande intérieure en Chine. Les répercussions sur le reste du monde s'accentuent, qu'elles soient liées aux voyages d'affaires et de tourisme, aux chaînes d'approvisionnement, aux produits de base ou au recul de confiance ». Dès lors, il faut bien comprendre que la Tunisie n'est nullement à l'abri de cet avis de vent fort sur l'économie mondiale qui risque de se transformer en bourrasque sinon tempête.
Le vent fort signifie « une dégradation temporaire » pour l'OCDE durant laquelle l'économie mondiale connaitrait un brutal mais bref fléchissement, à commencer par la Chine puis sur les autres économies. « En partant de l'hypothèse que le pic épidémique sera atteint en Chine au premier trimestre 2020 et que dans les autres pays, l'épidémie se révélera plus modérée et circonscrite, la croissance mondiale pourrait être inférieure d'environ ½ point de pourcentage cette année au chiffre attendu dans les Perspectives de novembre 2019.
La croissance annuelle du PIB mondial devrait en conséquence baisser globalement à 2.4 % en 2020, en partant du chiffre déjà faible de 2.9 % enregistré en 2019, et elle pourrait peut-être même être négative au premier trimestre de 2020 », indique le rapport de l'OCDE. Cependant, la reprise sera plus vigoureuse en 2021. Il convient d'imaginer dans ces conditions l'impact sur l'économie tunisienne. En tout cas, il faudra faire le deuil des prévisions établies par le gouvernement sortant d'une croissance économique de 2,7% en 2020.

C'est d'ailleurs ce que suggère le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, dans un entretien au quotidien le Maghreb lorsqu'il déclare qu'en raison de la pandémie du Coronavirus, le taux de croissance économique du pays demeurerait stable à 1%, un rythme sensiblement égal à celui de 2019. Maintenant, il reste à savoir si cette estimation du chef du gouvernement a pris en compte l'hypothèse basse de l'OCDE d'une détérioration passagère de l'économie mondiale ou l'hypothèse plus pessimiste d'un « Scénario d'effet domino » où « les effets observés en Chine se reproduisent avec la même intensité dans les économies avancées, portant un coup sévère à la confiance, aux voyages et dépenses ». Sur cette base, la croissance mondiale, selon l'OCDE, chuterait non pas à 2,4%, mais à 1,5% en 2020, c'est-à-dire de moitié par rapport aux prévisions initiales. Quant à la reprise, elle sera beaucoup plus lente en 2021.
Cette conjoncture tombe au plus mal pour Elyes Fakhfakh. Cependant, pourquoi avait-il à en faire étalage si tôt alors que les attentes vis-à-vis de son gouvernement sont si importantes ? Ne s'est-il pas rendu compte qu'il a, peut être, du coup mis fin à l'état de grâce dont jouit normalement chaque gouvernement en début d'exercice. En tout cas, en prévoyant un statu quo de la croissance en 2020, le chef du gouvernement signifie implicitement que les mesures annoncées comme les priorités immédiates contenues dans son programme d'action risquent d'être mises en attente. Le plus curieux, c'est que le chef du gouvernement ne fournit aucune alternative. Autrement dit, il n'y a pas de plan B. Il faut avouer que la marge de manœuvre budgétaire du gouvernement est bien mince sinon inexistante. Certes, il pourrait laisser filer le déficit budgétaire et non pas l'astreindre à 2,7% du PIB en 2020. Or cette option n'est possible qu'à la faveur d'un recours accru à l'endettement. Ce qui revient à vouloir guérir un mal, le ralentissement de la croissance, en accentuant un autre mal, latent, celui de l'endettement et de son effet implicite la charge de remboursement.

Il est vrai que le gouvernement détient encore une opportunité budgétaire. La charge de compensation de l'énergie inscrite au budget 2020 va nécessairement se réduire à la faveur du recul du prix du baril de pétrole constaté depuis le début de l'année et qui a enregistré un effondrement depuis quelques jours en raison de la pandémie et surtout de l'échec des négociations, en vue d'une réduction de la production mondiale de pétrole, entre l'Opep et la Russie. Néanmoins, le gouvernement se garderait bien de ne pas exploiter cette marge budgétaire pour distribuer de la consommation alors qu'il a la possibilité, aujourd'hui, de remettre à zéro les compteurs de la politique de subvention de l'énergie. En revanche, il gagnerait bien à s'engager dans une stratégie de promotion de la destination tunisienne d'investissement à un moment où les multinationales envisagent de plus en plus de relocaliser leurs productions ou de diversifier leurs sources d'approvisionnement.
Une autre solution existe. Malheureusement, elle n'est pas du ressort du gouvernement. En effet, face au risque d'un ralentissement de la croissance, la Fed, la banque centrale des Etat-Unis, a abaissé d'un-demi point de pourcentage son taux directeur. La Banque centrale européenne n'a pas voulu prendre immédiatement une telle mesure, attendant la fin de cette semaine et la réunion de son Conseil des gouverneurs pour entériner un tel choix.

La Banque centrale de Tunisie (BCT) agira-t-elle dans ce sens en réduisant elle aussi, autant que faire ce peut, son taux directeur. La détente aussi bien de l'inflation que de l'inflation sous-jacente à la fin de 2019, la baisse notable du déficit courant, la consolidation des réserves de change, la baisse du volume global de refinancement de la BCT sur le marché monétaire constituent des éléments qui pourraient amener l'institut d'émission à détendre sa politique des taux d'intérêt. Pourtant, l'autorité monétaire semble vouloir rester droite sur ses sabots. Le Conseil d'administration de la BCT, réuni au début du mois dernier, a jugé que le niveau actuel du taux directeur reste approprié et décidé de la maintenir inchangé.
La banque des banques changera-t-elle d'avis cette fois-ci ? Le gouvernement Elyes Fakhfakh n'attend que cela pour respirer.


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