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Pitié, ne me tue pas !
Publié dans Business News le 15 - 04 - 2020

Aujourd'hui est un bon jour. Il est venu me demander pardon. Il m'a envoyé un message sur ma messagerie. « Pardon, mes gestes ont dépassé mes pensées. Ne m'en veux pas ». Aujourd'hui, je n'ai plus mal. Aujourd'hui, je suis en vie.
Il est loin le temps où il s'agenouillait, les yeux humides de larmes, en mettant tout son cœur à me demander pardon. Il va falloir que je m'accommode de ces excuses. Ce sont des excuses quand même, s'il demande pardon c'est qu'il sait qu'il a fauté. « Je ne recommencerai plus. Plus jamais ça », avait-il promis la première fois. Il a été faible. Que puis-je faire ? C'est un homme malgré tout, et un homme a droit à l'erreur.

La première fois, je m'en suis relevée. Mon œil au beurre noir, j'ai dû annuler ce rendez-vous professionnel que j'avais mis des semaines à avoir. Je n'ai pas vu mes collègues pendant une semaine et je ne suis pas sortie de chez moi. Personne ne doit savoir, tout ceci restera entre nous. Il ne recommencera pas. Ce n'est qu'un homme après tout, et un homme sait ce qu'il fait.

Aujourd'hui, le maquillage est mon meilleur ami. Je suis jeune, ma peau cicatrisera. J'ai l'habitude. Avec le temps, j'ai appris à camoufler ces bleus sur mon visage et ces ecchymoses sur mes bras. Personne ne verra rien, personne ne saura rien. Je l'ai sans doute cherché quelque part. J'ai haussé la voix, je me suis emportée. Ce n'est qu'un homme après tout. Les hommes sont faibles. Mais ils peuvent être si forts….
« C'est le père de tes enfants ». On m'a toujours appris à tout faire pour sauvegarder mon « bonheur conjugal » (هني على روحك) Les apparences du moins. Qu'est-ce que le bonheur conjugal finalement ? C'est un toit au-dessus de la tête, des enfants nourris et en bonne santé physique et un homme qui rentre à la maison chaque soir. Peu importe dans quel état il rentre. Ce n'est qu'un homme après tout et les hommes ont tous les droits.

Je lui demande, mais il ne veut rien entendre. Est-ce qu'il m'entend du moins ? « Pitié, ne me frappe pas. Arrête. Ne me tue pas ! » Ma tête cogne contre la table basse. En tombant, j'essaye de m'agripper au divan pour amortir ma chute. Rien n'y fait. Le coup est trop violent. Faites que les enfants n'entendent rien, faites qu'ils ne nous voient pas. J'aurai du mal à trouver une nouvelle excuse. Demain, j'aurai la force de tout ranger, de nettoyer les tâches de sang. Les voisins sont habitués au bruit, ils n'interviennent plus. Ce ne sont pas leurs problèmes. Qui appeler ? Qui pourra te porter secours ? Au fond, c'est ma faute, je l'ai bien cherché. Je n'aurai jamais dû le contrarier, je n'aurai jamais dû faire ça, je n'aurai jamais dû hausser la voix. Je n'ai que ce que je mérite. Il fait noir, je ne vois plus rien, je ne ressens plus rien. Est-ce la fin pour moi ? Ce n'est qu'un homme après tout. Et un homme, ça a le droit de cogner.

Amis lecteurs, ceci n'est qu'une œuvre de fiction. Pour moi du moins. Mais pas pour les centaines, voire milliers, de femmes qui se font violenter en Tunisie chaque année (6500 entre 2017 et 2018 selon les chiffres du ministère de la Femme). Pour celles qui sont confinées avec leur bourreau, pour celles qui souffrent en silence en pensant avoir quelque chose à se reprocher.
Une goutte dans l'océan des violences, le nombre réel des victimes n'étant pas connu étant donné que la majorité ne dit rien, ne réagit pas et ne porte pas plainte de peur des représailles.
Mes pensées à vous toutes mesdames, ne vous murez pas dans le silence. Ce n'est qu'un homme après tout et un homme ça ne reste pas impuni…


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