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La crise du coronavirus, et après ?
Publié dans Business News le 19 - 04 - 2020

La Tunisie, à l'instar de la moitié de l'humanité, est soumise à des mesures de confinement, et les vies économique et humaine sont les victimes d'un virus dévastateur, le Covid-19. La Tunisie enregistrera une récession économique de 3,8% et un chômage de 18,8% sous l'effet de la pandémie, estime l'expert en économie et ancien ministre des Finances Hakim Ben Hammouda. Comment préparer l'après-pandémie en exploitant rapidement les enseignements, qui en ressortent, pour retrouver une dynamique sur les plans social et économique à la hauteur des attentes et des aspirations? Pour étudier cette question, le Forum Ibn Khaldoun a organisé mardi 7 avril 2020 une visio-conférence.

Le conférencier Dr Rabie Razgallah, fondateur d'une entreprise tuniso-canadienne qui a développé une expertise internationale en matière de gestion des épidémies, a animé un débat autour des démarches suivies pour lutter contre la pandémie et les opportunités qui ressortent de cette crise.
Selon l'étude présentée à l'issue du débat, la politique de confinement, si elle trouve une totale justification pour le court terme compte tenu de la soudaineté de l'épidémie et de la faiblesse des moyens en matière de dépistage et de traitement, est difficile à maintenir.
Financièrement, elle a un coût très élevé sur le Budget de l'Etat dont l'équilibre en 2020 suppose, outre une augmentation, aujourd'hui incertaine, de la pression fiscale, la mobilisation de plus de 11 milliards de dinars d'emprunts intérieurs et extérieurs. Economiquement, elle se traduit par une forte baisse de la production et des implications négatives sur le cash-flow des entreprises et sur le revenu des ménages.
Socialement, le confinement est une épreuve très difficile à assumer par une population dont le quart environ vit dans des logements de 1 à 2 pièces dans le milieu urbain, où plus du tiers s'adonne à des petits métiers dans le commerce, la réparation, l'artisanat, les transports relevant du secteur informel et ne dispose pas d'épargne suffisante pour amortir les chocs et soutenir un confinement prorogé.
Quelle stratégie adopter pour stopper la machine infernale de la contamination tout en minimisant le coût de la pandémie sur l'économie tunisienne ? Comment peut-on exploiter les nouvelles opportunités qui s'en dégagent ?

Le renforcement de la résilience du système de santé
L'étude recommande de renforcer la veille scientifique pour suivre les efforts déployés dans le monde afin de pouvoir y contribuer au mieux dans les limites des moyens des instituts, des centres et des laboratoires de recherche d'une part, et pour être en mesure, si nécessaire, d'adapter, à temps, la politique de maitrise de la crise sanitaire et lui conférer davantage d'efficacité.
Autre recommandation : renforcer la capacité hospitalière de réanimation et de traitement du virus Covid-19 en augmentant, si nécessaire, les crédits budgétaires alloués tout en impliquant dans la stratégie de maitrise du fléau le secteur privé et en particulier les médecins de famille et en recourant à la médecine de proximité.
Il est recommandé de maintenir la politique préventive, tout en passant, dans les meilleurs délais, du confinement total à un confinement sélectif et ciblé, géographiquement et sectoriellement, en fonction de la maitrise du taux de transmission du virus, de l'augmentation de la capacité de réanimation et de dépistage ainsi que du respect des directives en matière de distanciation sociale, de gestes barrières et de la généralisation du port du masque.
Le recours aux nouvelles technologies est vivement recommandé dans la mesure où il pourrait aider à améliorer le traçage des malades pour rendre possible leur isolement et leur traitement au moindre cout.
La gestion de la crise économique en Tunisie
Selon l'étude, trois aspects méritent de faire l'objet d'une attention particulière étant donné leur impact sur le processus de développement en 2021 et les années d'après. Ils se présentent comme suit :
Le secteur du tourisme et des transports
Parmi les secteurs lourdement affectés figure celui du tourisme et des transports. La situation de ces deux secteurs risquerait d'être dramatique étant donné qu'ils emploient directement plus de 300.000 personnes, contribuent à plus de 12 % du PIB et procurent près de 16 % des exportations de biens et services (plus de 9 milliards de dinars en 2019).
Une réflexion profonde sur les stratégies qui s'imposent et sur les restructurations qu'elles impliquent, est recommandée pour préserver ce secteur dont l'importance, intrinsèque et induite, n'est plus à démontrer tant au niveau de la dimension économique et sociale qu'au niveau de la dimension civilisationnelle.
Il est recommandé de profiter de cette « pause » pour mettre à niveau, rénover les unités hôtelières en utilisant au maximum les produits de l'artisanat tunisien et adapter la capacité hôtelière aux exigences du tourisme de proximité.
L'investissement direct étranger
L'investissement direct étranger est incontestablement un important levier, non seulement en matière de croissance et de création d'emploi, mais aussi sur le plan du transfert technologique.
Compte tenu des appels de relocalisation lancés de plus en plus dans les pays traditionnellement exportateurs de capitaux, l'étude recommande d'accorder à cet aspect une grande priorité en mettant en place, éventuellement, des mécanismes de soutien et d'encadrement pour ne pas donner des arguments aux partisans de la relocalisation.
Les aspects socio-économiques
L'approfondissement des aspects socio-économiques de la crise sanitaire sur les plans économique et social doit, à l'évidence, constituer un axe important de l'action de réflexion et d'études afin d'augmenter la capacité de la Tunisie à faire face aux chocs futurs Il faut se rendre à l'évidence que de nombreux secteurs mettraient du temps à se relever.
La Tunisie gagnerait à engager rapidement les études pour préciser les redéploiements requis aussi bien sur les plans stratégiques que sur le plan des politiques et des programmes d'actions pour optimiser la nouvelle mouvance qui se profile.
L'étude recommande d'accélérer les programmes d'insertion des catégories sociales à faible revenu dans l'économie formelle en moyennant la mise en place de régimes simplifiés sur le plan fiscal et sur celui des cotisations sociales ainsi que l'engagement de vastes campagnes de sensibilisation.
S'agissant de la réduction du gaspillage et de la lutte contre la contrebande et la spéculation, il est recommandé d'approfondir la réflexion concernant l'institution d'un revenu minimum universel, financé par une partie des transferts sociaux, en tant que levier de rationalisation de l'allocation des ressources et puissant instrument de lutte contre la pauvreté.
« Cette crise est une chance pour dépasser les tiraillements »
La crise du coronavirus pourrait être une formidable chance pour la Tunisiens pour mettre fin aux tiraillements, dépasser les doutes, reprendre confiance en leurs cadres et leur force de travail, ce qui amène à retrouver un nouveau souffle et passer à une vitesse supérieure. Tel est le principal message qui se dégage du débat.
La mobilisation de tous est nécessaire, pour créer une synergie entre l'Etat, les entreprises et les établissements publics, le secteur privé dans sa diversité, les organisations nationales et la société civile, pour entretenir l'élan salvateur de solidarité envers les personnes et les entreprises les plus exposées et pour se forger une forte volonté transcendant les problèmes et les difficultés.
« La tâche ne sera pas aisée. Elle suppose d'importants efforts de restructuration, de réforme, d'investissement et des sacrifices pour le court terme. Elle implique, aussi et surtout, beaucoup d'humilité pour apprendre de nos erreurs et pour mieux tirer profit des expériences des autre pays, qu'ils soient développés, émergents ou en développement » préconise l'étude en guise de conclusion.


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