Le Président Zine El Abidine Ben Ali a souligné que la voie pour la garantie de l'invulnérabilité de la Tunisie et du bien-être de son peuple passe, inévitablement, par la persévérance dans le travail,l'abnégation, l'attachement à redoubler d'efforts et d'imagination créatrice, le dévouement dans la consécration de la paix sociale et la consolidation des traditions de dialogue et de consensus. Présidant, vendredi, la cérémonie de la célébration de la fête du travail, le chef de l'Etat a indiqué que la Tunisie compte sur ses propres moyens, sur ses ressources humaines ainsi que sur l'esprit de patriotisme élevé et sur le sens noble de la responsabilité qui anime ses organisations professionnelles, ses entreprises économiques et ses travailleurs intellectuels et manuels. Il a exprimé sa satisfaction des résultats positifs auxquels ont abouti les négociations sociales dans le secteur privé et dans la fonction publique, formant l'espoir de voir ces pourparlers se parachever dans les plus brefs délais. Il a, en outre, annoncé la décision de majorer le salaire minimum garanti dans les secteurs agricole et non-agricole, souhaitant voir ces majorations, toutes catégories confondues, constituer la meilleure incitation au redoublement des efforts, à l'amélioration de la productivité, au renforcement de l'aptitude des entreprises à affronter la concurrence extérieure, à gagner le pari de l'exportation et à conserver leur potentiel d'emploi. Il a réitéré, à cette occasion, l'appel à l'ensemble des travailleurs et des chefs d'entreprises pour qu'ils persévèrent dans la promotion de leurs rendements, l'amélioration de leur productivité et le relèvement de leurs compétences humaines à de meilleurs niveaux, afin d'être à la hauteur de la vive concurrence qui prévaut, aujourd'hui, entre les nations, dans le domaine de l'industrie de l'intelligence et du savoir-faire, et permettre au produit national d'acquérir la valeur qui doit être la sienne, aux plans de la qualité, des coots et de la commercialisation. Le Président de la République a rappelé, dans le même contexte, sa décision de faire organiser, au cours de cette année, un dialogue national sur le thème de la productivité, avec la participation des diverses parties concernées, en vue de recueillir des suggestions pratiques qui puissent aider à identifier les voies et moyens susceptibles d'améliorer la productivité, d'élever le rythme de la production et de promouvoir les rendements. L'année 2008, a souligné le Chef de l'Etat, a été marquée par le versement de la première tranche du programme triennal de majorations salariales sur lequel a débouché le denier round des négociations sociales dans les secteurs public et privé, ce qui a permis aux travailleurs de bénéficier d'augmentations de salaires annuelles régulières et continues, sans aucune interruption, depuis le Changement jusqu'à ce jour. C'est aussi, a ajouté le président Ben Ali, ce qui a fait de la Tunisie, grâce à cette politique sociale équitable et constante, un modèle unique au monde, tout particulièrement en cette conjoncture mondiale dominée par la crise financière et économique. Il a, en outre, rappelé qu'il a ordonné, la même année, de nouvelles majorations des salaires minima. Ainsi, le salaire minimum interprofessionnel garanti se trouve augmenté de 140 pc environ depuis le Changement, et le salaire minimum agricole garanti de 154 pc environ, durant la même période, outre l'amélioration des conditions de travail au sein des entreprises et l'ouverture de nouvelles perspectives de promotion professionnelle et sociale au profit des travailleurs, dans les divers secteurs. Le chef de l'Etat a indiqué, dans ce contexte, que les majorations salariales ont été étendues à toutes les catégories de travailleurs, y compris ceux non couverts par des conventions collectives sectorielles ou par des statuts particuliers. Ce sont là, a-t-il relevé, des mesures qui consacrent la politique sociale tunisienne équitable et constante au bénéfice des travailleurs, et qui a placé la Tunisie à un rang éminent parmi les trente premiers pays au niveau mondial, et au premier rang aux niveaux arabe et africain, au regard du niveau des salaires minima enregistrés en 2007, comme l'atteste le classement du Bureau International du travail (BIT) pour l'année 2009. Le Président Ben Ali a par ailleurs souligné que la Tunisie traverse, aujourd'hui, une phase délicate, pleine de défis d'ordre financier et économique qui ont eu des incidences négatives sur le pays, affectant le rythme de croissance en général et atténuant la moyenne des échanges et des transactions des entreprises, en particulier, et notamment les entreprises exportatrices du fait de leurs rapports avec les marchés extérieurs. Il a rappelé, dans ce cadre, les mesures préventives prises au profit des entreprises économiques qui connaissent un ralentissement de leurs activités, et cela en vue de sauvegarder les emplois et d'aider ces entreprises à poursuivre leurs activités dans un contexte de stabilité et de quiétude. L'Etat a, en outre, consolidé l'encadrement des entreprises concernées, a-t-il ajouté, en prenant à son compte une partie des charges sociales et financières qu'elles assument, en cas de recours à la réduction des horaires de travail ou à la mise au ch »mage technique de leurs employés. Ce programme, a ajouté le Chef de l'Etat, comporte des mesures conjoncturelles à caractère financier, telles que l'assurance des exportations, les crédits de rééchelonnement, la réduction des taux de risques de change et des délais de recouvrement du trop perçu de la taxe sur la valeur ajoutée, outre d'autres mesures prises au profit de la formation, de l'amélioration du climat de la concurrence et du renforcement des opérations de commercialisation. Il a, par ailleurs, mis en exergue les efforts fournis en vue d'oeuvrer à restructurer les programmes d'emploi et d'insertion, à prendre soin de manière plus dense de ceux qui se trouvent au chômage depuis longtemps, et à conférer aux régions des prérogatives plus étendues en matière de conception et de mise en œuvre de ces programmes. Il a affirmé, dans ce contexte, que la question de l'emploi des jeunes, et tout particulièrement des diplômés de l'enseignement supérieur, reste une priorité constante, en même temps qu'un pari national dont toutes les parties concernées assument la responsabilité. Le Président Ben Ali a rappelé que l'Etat s'est employé à embaucher plusieurs promotions de diplômés universitaires et a instaurer un ensemble de mesures visant à inciter les entreprises à recruter un nombre accru de diplômés. En outre, le Fonds National de l'Emploi «21-21» a été chargé de prendre en charge une partie des salaires à verser aux dipl »més de l'enseignement supérieur, et de mettre au point un programme spécial de formation à leur intention, en matière de gestion et d'administration, pour les aider à créer des entreprises et des sources de revenus. Mettant en relief l'attention soutenue accordée aux secteurs sociaux et à la sécurité sociale, à travers le souci de faire en sorte que ce secteur préserve ses équilibres financiers, le Chef de l'Etat a affirmé que le nouveau régime d'assurance-maladie constitue une mutation qualitative au niveau du système de couverture sociale et sanitaire. Il a souligné, à cet égard, la nécessité qu'il y a, pour toutes les parties concernées, de conjuguer leurs efforts afin de préparer de manière judicieuse la réforme des régimes de retraite. Le Président Ben Ali a par ailleurs relevé les résultats encourageants enregistrés en matière de prévention des accidents de travail comme l'attestent, entre autres, la régression du taux d'accidents de travail qui, de 37 pour mille en 1997, a été ramené à 30 pour mille en 2008, et l'augmentation du nombre d'entreprises couvertes par les groupements de médecine du travail et les services médicaux du secteur privé, ces entreprises étant passées de 2.365 en 1997, à 11.500 en 2008. Il a appelé, dans ce contexte, les entreprises économiques à adhérer en plus grand nombre aux groupements de médecine du travail et à assurer la couverture de leur main-d'œuvre par les prestations de ce secteur, de manière à atteindre, à la fin du XIe Plan national de développement, le taux de 60 pc de la main-d'œuvre couverte par les dispositions du Code du travail. Dans le but d'encourager les petites entreprises à promouvoir la sécurité au travail, le Chef de l'Etat a ordonné de leur consentir des crédits avec un plafond de cinq mille dinars, à des conditions avantageuses, avec une subvention égale à 50 pc du montant du crédit. Il a, également, ordonné de réviser le mécanisme des crédits et subventions accordés aux entreprises par la Caisse Nationale d'Assurance-Maladie (CNAM), dans le sens de l'allégement de leurs conditions d'octroi et de l'abaissement du taux d'intérêt, en vue d'inciter ces entreprises à réaliser davantage de projets en matière de santé et de sécurité au travail. Il a annoncé, dans ce cadre, l'institution d'un «Prix de la santé et de la sécurité au travail» qui sera attribué annuellement aux entreprises qui se distinguent dans ce domaine.