La région de Béja occupe la première place nationale dans la production piscicole en eau douce, avec un total de 750 mille 500 tonnes, en 2008, ce qui représente plus de la moitié de la production nationale globale et 68% des exportations tunisiennes.Les plus importantes variétés d'élevage dans les barrages de la région de Béja consistent en carpe, sandre, mulet doré, rotengle, anguille, barbeau et silure glane. Le pic de production est enregistré entre octobre et janvier.Laquelle production est, essentiellement, orientée vers l'étranger, notamment, l'Allemagne. Une partie est commercialisée dans les marchés locaux, à Tunis, Beja, Testour, Oued Zarga et Mejaz El Bab. La région de Béja est tout indiquée pour la pisciculture, compte tenu de la richesse de ses ressources hydriques et l'importante capacité de rétention d'eau dans les barrages et lacs collinaires, estimée globalement à 562 millions de m3. De plus, elle dispose d'un potentiel d'eau mobilisable de 565 millions de m3 ce qui représente 35% des ressources d'eau dans la région du Nord-Ouest. Les barrages Sidi Salem, Sidi El Barrak et kassab sont les principaux sites de production avec une surface globale de 9 mille ha. Ils accueillent 100 pisciculteurs et autant de barques modernes. Ces sites constituent un environnement propice pour l'élevage de poisson à haut rendement. A titre d'exemple, le mulet se multiplie dans les barrages 5 à 7 fois plus que dans son environnement naturel. Par ailleurs les prix de cette variété de poisson sont très abordables sur les marchés locaux. Globalement, l'élevage larvaire de poisson s'est, considérablement, développé en 2006-2007 pour atteindre plus d'un million 867 mille larves. Au cours des deux dernières décennies, l'introduction de nouvelles variétés a contribué au développement du secteur et a doté les sites de production d'une qualité et d'une productivité équivalentes à celles dans les sites mondialement connus à l'instar des lacs Marmara en Turquie et Assad en Syrie. En outre, des textes réglementant le secteur ont été promulgués pour la protection des ressources et la rationalisation de leur exploitation à travers, notamment, l'établissement de normes de pêche et la création de groupement professionnel. Le projet de développement de la pisciculture en eau douce à Béja a été lancé en 1991, dans le cadre de la coopération tuniso- allemande, à la lumière d'une étude exhaustive sur la situation économique à Sidi Salem et les zones environnantes dont celle d'Oued Zarga, Mzougha, Mkhachbia et Slouguia. L'étude a démontré la faiblesse de la consommation du poisson dans les zones rurales, vue la distance qui les sépare du littoral. Désormais, la pêche en eau douce dans la région de Béja est devenue une activité économique et sociale rentable pour les habitants des zones situées autour des barrages. Une formation a été dispensée aux pisciculteurs parmi ces populations. Des équipements nécessaires à cette activité leur ont été distribués. Le poisson d'eau douce est d'une valeur nutritive supérieure car riche en protéine et acide gras polyinsaturé de type Oméga 3, bénéfique pour la prévention des maladies cardio-vasculaires. Il est, également, riche en minéraux notamment l'iode, le phosphore, et le potassium.