La chambre des conseillers a adopté, lors d'une séance plénière tenue, jeudi, sous la présidence de M. Abdallah Kallel, président de la chambre, un projet de loi relatif à la création de l'Institut national des grandes cultures.Dans sa reponse M. Abdessalem Mansour, ministre de l'agriculture et des ressources hydrauliques a indiqué, que l'Institut dont la création a été ordonnée par le chef de l'Etat (Conseil ministériel du 12 mai 2008) sera un trait d'union entre la recherche scientifique et l'agriculteur, mettant en exergue le rôle de cette institution dans la valorisation et la vulgarisation des résultats de la recherche scientifique. Il a ajouté que l'Institut sera une composante du pôle technologique du nord ouest et contribuera au développement du secteur céréalier dont le rôle est déterminant dans la réalisation de la sécurité alimentaire. L'Institut va conclure des contrats-programmes avec les structures professionnelles agricoles, les CRDA (commissariats régionaux au développement agricole) et les agences de formation et de vulgarisation agricole. La chambre des conseillers a ensuite adopté un projet de loi relatif au financement du système de repos biologique dans le secteur de la pêche. Le chef de l'Etat avait ordonné, lors du conseil des ministres du 19 décembre 2008, de prolonger la période du repos biologique de 3 mois dans les zones de pêche menacées et de créer un fonds pour son financement. Le repos biologique consiste à arrêter toute activité de pêche durant une période ne dépassant pas les 3 mois renouvelables dans des zones maritimes menacées par la surexploitation ou la réduction de ses richesses halieutiques. Le financement du repos biologique sera assuré, entre autres, par le biais d'une taxe à la charge des producteurs et exportateurs des produits de pêche quel que soit le régime fiscal auquel ils sont soumis. Le ministre a mis l'accent sur la nécessité pour les pêcheurs de mettre de respecter l'application, dans les plus brefs délais, le dispositif du repos biologique, d'autant que l'exploitation de la richesse halieutique dans le golfe de Gabès a dépassé de 30% la moyenne d'exploitation tolérée. S'agissant des côtes nord et du centre, M.Mansour a affirmé que l'exploitation a atteint son maximum dans ces zones. Il a fait savoir que la production halieutique en Tunisie a connu une régression continue au cours des trois dernières années, passant de 110 mille tonnes en 2006 à 105 mille tonnes en 2007, à 100 mille tonnes en 2008 et à 90 mille tonnes en 2009, selon les projections. Abordant les échanges commerciaux, le ministre a indiqué que les exportations des produits de la pêche ont atteint environ 250 millions de dinars en 2008 avec des importations de l'ordre de 73 millions de dinars au cours de la même année. Il a rappelé que la pisciculture en Tunisie représente seulement 3% de la production totale de poissons, soit 3 mille tonnes sur un total de 100 mille tonnes en 2008. Cette part, a-t-il poursuivi, est estimée à 30% dans certains pays méditerranéens tels que l'Espagne et l'Italie. Le ministre a souligné que la Tunisie ambitionne de produire pas moins de 15 mille tonnes de poissons d'aquaculture, à l'horizon 2016.