Sans financement de l'Etat, 285 sociétés sur un total de 350 à la tête desquelles ont été désignés des administrateurs judiciaires et des juges séquestres risquent d'être fermées, en vertu du décret n° 13 de l'année 2011, datée du 14 mars 2011. L'Ordre des Experts Comptables de Tunis a tiré la sonnette d'alarme lors d'une conférence de presse organisée mercredi 15 juin 2011 sur la confiscation des biens de Ben Ali et sa famille. L'OEC a appelé à cette occasion à fournir un budget pour les administrateurs judiciaires pour bien gérer la situation des milliers d'employés et s'approvisionner en marchandises. L'objectif est de garantir la pérennité des entreprises tunisiennes qui étaient en possession du président déchu et des membres de sa famille, préserver les postes d'emploi et assurer la protection des créanciers. Les principaux défis font l'objet de l'examen des membres de l'ordre des experts comptables de Tunisie. Les actifs et les engagements de ces entreprises, qui offrent 100 mille emplois directs et indirects, s'élèvent respectivement à 5 milliards de dinars et à 3 milliards de dinars. Ilhem Soufi a précisé que les administrateurs judiciaires rencontrent des difficultés dans l'accomplissement de leur mission. A savoir la gestion des entreprises citées, notamment celles dont les passifs excèdent les actifs. D'où, a-t-elle ajouté, les problèmes qu'elles rencontrent en matière de règlements des fournisseurs et de paiement des dettes fiscales ainsi que des salaires, en l'absence de sources de financement. S'agissant des solutions permettant de dépasser ces difficultés, Mme Soufi a proposé l'exploitation des avoirs mis sous séquestre pour pouvoir gérer les affaires de ces entreprises. Il y a également lieu d'élaborer une stratégie, dans les meilleurs délais, pour la gestion et la structuration des entreprises au cas par cas afin de préserver la pérennité de l'activité et des emplois. Il faut réfléchir aux possibilités d'introduire en bourse les sociétés dont la situation financière est bonne pour mieux leur assurer la transparence. Une bonne gouvernance et un meilleur rendement sont également une autre solution préconisée par Anis Wahbi. Pour surmonter les problèmes sociaux que ces entreprises connaissent, il a proposé, par ailleurs, de faire participer les employés au capital de l'entreprise. Il est en outre prévu de mettre en place un autre comité, autre que le comité de confiscation afin de décider du nouveau statut que ces entreprises prendront (holdings, privatisation, cession,....), a indiqué Salah Dhibi.