Il existe encore des sceptiques qui hésitent encore à s'inscrire sur les listes électorales. Ils se sentent perdus. Le manque de visibilité et de clarté les agace. Le trop plein de questions secondaires, voire marginales et inutiles, les perturbe. A travers leurs interrogations, la lassitude est perceptible. La Constituante va gouverner pendant combien de temps ? Quand l'élection présidentielle aura-t-elle lieu ? Faute d'éclaircissement, le citoyen va jusqu'à anticiper. Il veut savoir dès maintenant pour qui il va voter. Or, il reste un peu plus de deux mois à l'échéance électorale, donc suffisamment de temps pour que la brume se dissipe et que les candidats se font connaître. En s'inscrivant, le citoyen exprime sa volonté d'aller aux urnes le 23 octobre 2011, de chercher à connaître les candidats qui vont le représenter dans l'Assemblée constituante et de contribuer à l'édification d'une société moderne et viable. La clôture demain, dimanche 14 août 2011, des listes électorales et la publication le 20 août des listes définitives doivent donner des indices révélateurs sur le degré de conscience et de maturité des Tunisiennes et des Tunisiens et sur leur capacité à souscrire à la transition démocratique. Il faut espérer que la solidarité et la liberté retrouvée pourront inciter les Tunisiennes et les Tunisiens à se prendre en charge, à agir en adultes et à vouloir décider de leur sort, loin de toute tutelle. Les jeunes et la gente féminine sont les plus concernés par l'enjeu électoral. La Constitution qu'ils adopteront par l'intermédiaire des personnes qu'ils auront élues démocratiquement jettera les bases d'institutions solides et transparentes. Elle consacrera la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Elle établira l'indépendance des médias afin qu'ils jouent pleinement leur rôle de quatrième pouvoir. Il convient de souligner que le vote est à la fois un droit et un acte volontaire. Le citoyen est libre de refuser d'aller aux urnes et de ne pas s'intéresser à la vie des partis et aux affaires de la cité. Mais, sa démission aura des conséquences fâcheuses dans la mesure où sa défection et celle de ses semblables ouvre la voix à d'éventuelles dérives, à des dépassements et à la prise du pouvoir par de nouveaux dictateurs possibles. Est-il besoin de rappeler que la corruption et le régime oppresseur sont favorisés dans une large mesure par la passivité et la nonchalance du citoyen lui-même ? L'avenir de la Tunisie est entre nos mains. C'est une grande responsabilité. Le tout est une question de bon sens et de conviction. Ne décevons pas les générations futures après avoir réussi la plus belles des révolutions. M. BEDDA