Deux journées durant, le siège de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat a abrité « Les Journées de l'Entrepreneuriat et de l'Innovation ». Un événement conjointement organisé par la centrale patronale et l'Agence de la Promotion de l'Industrie et de l'Innovation. Le contexte dans lequel ces journées sont organisées n'est autre que celui annoncé par les organisateurs, à savoir que « la Tunisie ambitionne d'entamer une nouvelle phase de son processus de développement industriel qui sera caractérisé par l'instauration des bases d'une structure de production à haut contenu technologique et à forte capacité d'innovation. Ce qui se matérialisera par une amélioration substantielle de la compétitivité de l'entreprise ». On s'adresse ainsi aux porteurs de projet, aux diplômés du supérieur, aux chefs d'entreprises, aux inventeurs et aux candidats au congé création qui « cultivent l'ambition de faire carrière en créant sa propre entreprise, et qui veulent mettre en pratique leur savoir en savoir faire ». Au-delà des slogans, les journées de l'entrepreneuriat et de l'innovation ont permis à un parterre de jeunes créateurs d'exposer leurs projets et leurs produits innovants. Et pour être encore plus pratique, des structures d'appui à la création d'entreprises ont mis leurs programmes à la disposition de ces promoteurs, histoire de vulgariser encore davantage ces offres et ces possibilités de financement. Comme toujours, le financement, demeure toujours le talon d'Achille d'une importante partie des PME tunisiennes et quasiment l'ensemble des projets innovateurs. Tout un panel de ces journées a été consacré aux « mécanismes d'accompagnement et de financement de projets ». Un panel au cours duquel beaucoup de banquiers, européens notamment, ont manifesté « leur disposition à accorder les financements nécessaires pour tout projet innovateur, conçu par des jeunes tunisiens ». Il y en a même parmi ces banquiers qui ont parlé «de financement de projets à haut risque. Les sociétés de garantie de risque issues d'institutions bancaires européennes sont prédisposées à s'engager dans cette couverture contre les risques auxquels il faut s'attendre avant de s'engager dans l'acte de l'investissement ». Et aux différents intervenants au cours de ces deux journées d'exposer un nombre illimité de programmes : le programme Sanad concocté par la banque KWF, le programme PASRI (programme d'appui au système recherche et innovation), ou encore les « Business Angels» aussi bien en France qu'en Tunisie, et on en passe. Des programmes qui sont en effet susceptibles d'apporter non seulement un financement, ce que d'ailleurs cherchent désespérément les jeunes promoteurs, mais aussi injecter différentes sortes d'encadrement et de conseil. Les jeunes tunisiens, promoteurs de nouveaux projets, innovateurs dans beaucoup de différentes mesures, ne cessent de frapper aux différentes portes susceptibles de leur ouvrir de nouveaux horizons. Certains de ces jeunes avec lesquels nous avons discuté, ont déjà participé à de similaires événements. Ce qui a changé selon eux, n'est pas vraiment grand-chose, mais du moins « actuellement, on a une certaine confiance quant à la sélection des projets les plus innovateurs et qui ont le mérite d'acquérir les financements nécessaires. Mais sur le terrain, il demeure toujours difficile de convaincre son banquier pour l'accord des financements ». On n'est pas près de sortir de l'auberge.