« Le plus important est de comprendre de quoi on a besoin pour réformer les medias », a indiqué M. Sahbi Ben Nablia, consultant en communication dans une déclaration à Investir en Tunisie, en marge d'une table ronde organisée vendredi 10 février à Tunis, sur la situation et les perspectives des medias tunisiens. M. Ben Nablia a dégagé 2 tendances majeures des medias. Une qui pousse vers l'avant ou essaye de légitimer les lois afin de répondre aux attentes de la Tunisie postrévolutionnaire et une deuxième manifestée par les gens qui essayent de créer des lois afin de maquiller ce qui a été fait sous le régime de Ben Ali. « Ceux qui opèrent dans le champ médiatique aujourd'hui sont les gens qui ont connu le code de la presse des années 1980. Malheureusement, cette tendance peut tirer les medias vers l'arrière. Et ça c'est grave. L'important maintenant est de ne pas avoir peur de dire les choses que nous devons dire. Pour réformer les medias, on doit se concentrer sur 3 choses, à savoir la législation, le professionnalisme et l'éthique. Les gens qui investissent dans les medias ont besoin d'être protégés. Les journalistes n'ont pas besoin d'un patron qui leur dicte d'écrire ou de ne pas écrire ça c'est le règle de l'auto-régulation. Par contre, les journalistes sont appelés à donner une information juste et correcte ». M. Ben Nablia a fait savoir que la loi est la consultation publique. Il faut que la loi soit travaillée sur plusieurs niveaux. Les journalistes ne devraient pas attendre que le gouvernement leurs fasse des lois. C'est fini pour un gouvernement qui donne le pouvoir. Par conséquent, les journalistes devraient intervenir, plus particulièrement, dans la prise de décisions. Il faut voir ce qui leur manque justement. Quels sont leurs besoins ? Il faut comparer les lois internes avec celles prises sur le plan arabe, méditerranéen et européen. Il faut que les medias poursuivent ces débats et interpeller les journalistes à intervenir. La meilleure solution est que la loi émane des gens des medias bien que les les journalistes n'aient pas suffisamment de connaissance en termes de culture juridique. C'est à ce propos, qu'il faut définir la liberté d'expression puisqu'il y a une confusion entre la concentration et la convergence ». M. Mohamed Kolsi, président du Conseil de la concurrence, a indiqué que le code du journalisme ne respecte pas la loi de la concurrence. Sur l'obligation de recruter six personnes par la presse électronique et de 20 journalistes permanents par la presse papier, M. Kolsi a relevé que ces mesures n'encouragent pas les médias dont la majorité sont des PME : « Les medias ne sont pas obligés de publier leurs tarifs publicitaires. Les medias sont libres dans la fixation des prix ». De son côté, Mme. Amel Mzabi, présidente du syndicat tunisien des dirigeants de médias insisté sur la nécessité de revoir les lois afin de servir l'intérêt des medias : « Il ne faut pas légiférer sans communiquer avec les gens du secteur et consulter les structures concernées ».