Le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar, a fait une déclaration surprise, lundi 30 juillet 2012. Au sujet de l'affaire de l'indemnisation, M. Ben Jaafar a tenu à se démarquer de ses partenaires au pouvoir. Dans un message clair, le président de l'ANC estime que c'est le devoir de la communauté nationale de reconnaître aux victimes les injustices et souffrances qu'elles ont subies : « Les réparations financières doivent faire partie d'un processus global de justice transitionnelle. Il y a des urgences qu'il faut traiter, mais cela doit se faire dans le cadre des secteurs spécifiques comme les affaires sociales ou la santé, ou encore l'emploi. Le pays passe par une période de transition délicate : ses moyens sont limités et les sources de financement sont réduites ». Dans une interpellation directe au gouvernement, M. Ben Jaafar se dit pressé de recevoir un projet de loi organisant la justice de transition : « La collectivité sera de toute façon appelée à contribuer mais nous savons comment cela fonctionne. On prend de la poche de l'un pour le donner à quelqu'un d'autre ». Il a ajouté qu'il est prioritaire de préserver les équilibres financiers. Toute intervention étrangère dans le processus de réparation serait un déshonneur pour la Tunisie, allusion aux déclarations de responsables faisant état de réparations payées par des pays amis.