Au cours d'un meeting populaire organisé samedi 02 février 2013 à Korba, la secrétaire générale du parti Al Jomhouri, Maya Jeribi, a évoqué cette absence de dialogue et de concertation avec le pouvoir qui veut créer le vide et refuse de coopérer avec toute partie qui cherche à sortir le pays de l'impasse. Mme. Jeribi a indiqué que la troïka au pouvoir ne cesse d'étendre sa mainmise sur les postes clés de l'administration, de la diplomatie, de l'information : « Nous dénonçons de ce fait ces nominations partisanes qui confirment une confusion manifeste Parti-Etat. Nous mettons en garde contre cette dangereuse dérive ». Maya Jeribi a salué tous les enseignants présents et leurs revendications continues pour améliorer leur situation sociale : « Ce sont nos maîtres qui nous ont appris à lire et à écrire. Ils méritent une grande considération ». Elle a, également, déploré cette violence politique qui sévit dans le pays : « Ces comités ou ligues de protection de la Révolution, adeptes de la violence veulent instaurer, en fait, un climat de peur et d'intimidation à l'approche des élections législative et présidentielle. L'enjeu de tous ces dépassements et dérives du pouvoir en place n'est autre que les élections ». Ces ligues ont perturbé vendredi le meeting de Kaurouan alors qu'ils étaient présents durant ce meeting de Korba tout en suivant avec un grand intérêt le discours de Maya Jeribi . Ces représentants ont même pris la parole lors du débat bien qu'ils contestent le projet présenté par la SG du parti. Ceci dit, Maya Jribi, a appelé à construire une Tunisie moderne loin du fanatisme et du jihadisme : « Nous devrons nous mobiliser contre ces fanatiques et ces visites multipliées des prédicateurs islamistes qui essaient de véhiculer une pensée étrangère à notre culture et aux nobles préceptes de l'Islam. Notre pays a d'autres soucis. Il est en pleine crise économique due à la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens, à l'augmentation du chômage et à l'absence de perspectives politiques. Le dernier remaniement ministériel a échoué. Il est bloqué et seule la formation d'un gouvernement de coalition ou de compétences pourra sauver le pays. Mais cela exige la neutralité des ministères de souveraineté et l'accord sur une feuille de route claire et la garantie d'un climat politique stable. On doit accélérer le déroulement des élections, car notre pays a besoin d'une nouvelle vision pour retrouver sa vitesse de croisière. Notre parti salue les forces de l'ordre pour leur patriotisme, leur dévouement et leurs revendications en vue d'instaurer une sécurité républicaine ». Said El Aidi, membre du bureau politique d'Al Jomhouri, a précisé que l'ambiance morose n'incite guère au travail : « L'urgence c'est de nous entendre dans le bons sens pour que le pays retrouve sa vitesse de croisière. Il faudrait nous placer ainsi loin des tiraillements politiques avec des mécanismes clairs, précis et transparents. C'est possible si chacun prend ses responsabilités pour réussir cette deuxième phase transitoire. L'intérêt du pays exige un programme clair et réaliste qui répond aux attentes de notre peuple. Ceci nous amène à pencher plus sur l'emploi et le chômage qui guette le pays. La nation est en crise. Elle a besoin de l'unité de toutes ses forces en vue d'édifier un Etat démocratique ». Zied Tlemçani, figure très connue du football tunisien, devait annoncer lors de la clôture de ce meeting les raisons de son adhésion au parti : « La Tunisie vit une nouvelle histoire. Nous ne voulons plus revivre ce que nous avons vécu pendant la dictature Ben Ali. La fenêtre ouverte par le 14 janvier m'a permis de m'intéresser à la vie politique. Aujourd'hui, j'ai décidé d'adhérer à Al Jomhouri parce qu'il est capable de mettre en place des structures pour écouter notre peuple, d'élaborer des programmes qui répondent à leurs attentes mais surtout de les convaincre et de leur offrir l'alternative ». M.Y Crédit Photo : Rached Berrazagua