Hier dimanche 02 juin 2013, les artères de Bizerte, celles qui, la semaine dernière, ont été totalement évacuées dans le cadre du plan d'éradication des commerces anarchiques, ont été prises d'assaut par des centaines de jeunes gens et de jeunes filles. Bizerte fait sa toilette. Mobilisés par les associations civiles, ils ont attaqué et éliminé les aspects disgracieux, hideux du paysage urbain défiguré par des années d'occupation illégale des rues de la ville. Munis du matériel adéquat, et dans un élan de joie débordante et communicative, ils ont frotté et lavé les trottoirs, repeint les portes, blanchi les murs et les grilles, laissant, en fin de matinée, un site totalement transfiguré et effacé des mémoires des Bizertins. Ces jeunes et ceux qui les ont encadrés, autant que les riverains ont ainsi adressé un signe à ceux qui seraient tentés de « revenir » qu'ils sont disposés à les contrer, afin que Bizerte garde à jamais un visage rayonnant retrouvé. D'un autre côté, il semble que les commerçants délogés du centre–ville continuent à clamer leur refus d'intégrer le nouvel espace mis à leur disposition et où plus de quatre cents stands ont été aménagés. Il convient de souligner que cet espace qui couvre près de 6000 m² offre des stands pour les articles électroménagers et électroniques et un espace extérieur pour le commerce de la fripe. A ce jour, près de 150 commerçants auraient rejoint leur nouvel espace de négoce, ce que nient leurs représentants. Par ailleurs, le gouverneur de Bizerte a annoncé que le conseil du gouvernorat est disposé à apporter à ceux qui souhaitent s'installer au nouveau marché de la station, une aide globale estimée à 300 mille dinars, retenue sur le budget du programme d'appui à la création de sources de revenus. A ceux qui ont accepté d'intégrer l'espace, le gouverneur a promis une subvention d'installation.