La décision du ministère du Commerce d'importer des moutons pour Aïd El Idha ne finit pas de susciter la controverse dans le secteur agricole. Le ministère du Commerce a récemment annoncé que des moutons seraient importés afin de garantir l'approvisionnement du marché et maîtriser les prix à l'occasion de l'Aïd El Idha 2013, et que ces derniers seraient exonérés d'impôts. Le nombre de ces ovins devrait s'établir à 30 000 dont 10 000 importés par la société Ellouhoum. Le reste sera assuré par des opérateurs privés. Le syndicat agricole réitère aujourd'hui son refus de toute importation de moutons. Au cours d'une récente conférence de presse, le nouveau président de l'UTAP (Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche), Abdelmajid Zar, a égrainé ses arguments contre une opération qu'il a qualifiée de fait de corruption. Il a rappelé que la même initiative prise l'année dernière s'est traduite par un échec puisque seulement 35% des 100 000 moutons importés ont été écoulés, et à des prix de vente proches de ceux appliqués sur le marché : « On ajoute à cela que la production nationale s'élève cette année à 912 000 têtes contre une demande estimée à 900 000 moutons ». Ce choix d'importation a, en outre, soulevé l'opposition d'un autre acteur du secteur. En effet le Syndicat tunisien des agriculteurs (SYNAGRI) a appelé, mercredi 11 septembre, le gouvernement à revenir sur cette décision. Selon le SYNAGRI, cette décision risque de porter préjudice à la filière de production nationale ainsi qu'à l'économie tunisienne dans son ensemble via la baisse des réserves en devises qui en résulterait. L'importation de moutons a également été critiquée par le ministre de l'Agriculture. Mohamed Ben Salem a appelé à modérer cette opération à 10 000 moutons afin de préserver la filière des viandes rouges et d'éviter les problèmes rencontrés l'année dernière à la même occasion.