Sous le titre racoleur « le terrible bilan des mensonges islamistes », le journal français Marianne rapporte, dans son numéro 864 de cette semaine, la teneur d'une manifestation organisée, le samedi 9 novembre 2013, à Paris, par le collectif tunisien pour la défense des libertés. On y indique qu'intellectuels, économistes et militants ont dressé le bilan des mensonges islamistes. Le parti islamiste est ainsi accusé de bloquer le dialogue national, de s'accrocher au pouvoir et d'entretenir une insécurité dramatique dans le pays. L'auteure de l'article, Martine Gozlan, évoque des témoignages, des analyses de Tunisiens de France et leurs compatriotes arrivés pour raconter ce pays [la Tunisie] qui…dit non à la dictature d'Ennahdha. Et d'énumérer tous les graves impairs commis en deux années de pouvoir « spolié », le parti ayant été légitimement élu pour une seule et unique année. Le reportage avance cette forte métaphore puissante et subtile que sous le gouvernement nahdhaoui, le rouge solaire du petit pays le plus grand du monde arabe [est devenu] rouge sang : salafisme, assassinats politiques, maquis djihadistes, kamikazes. L'assemblée ne semble pas hésiter à faire tout l'étalage de toutes les erreurs des gouvernants et de dénoncer les innombrables et grossiers artifices statistiques et politiques déployés pour couvrir une direction calamiteuse. Les participants font l'amer constat de la déliquescence de la classe moyenne et la précipitation du pays dans la précarité, tout en rappelant le drame aggravé des diplômés du supérieur, ceux-là mêmes qui ont été à l'origine du soulèvement révolutionnaire, alors que nulle amélioration des conditions des régions défavorisées et oubliées n'a été constatée. Les intervenants de l'UGTT et de l'UTICA à cette rencontre estiment que la maturité politique existe bel et bien en Tunisie mais qu'Ennahdha et ses pitoyables alliés bloquent tout. Les participants n'ont pas voulu manquer cette occasion pour brocarder le fluctuant Moncef Marzouki, l'accusant d'avoir toujours été le compagnon de route des islamistes et d'avoir invariablement dédouané l'islamisme et ses crimes. Pour preuve, le spectre de l'ancien régime qu'il brandit souvent pour justifier l'apparition du salafo-djihadisme, alors que ce dernier a été notoirement adulé par Ennahdha dès son arrivée au pouvoir. Pour en sortir, un accord semble s'être établi entre les participants de passer absolument de la liberté en tant que mot, à la liberté comme concept et qu'il faille devoir sortir du national-religieux pour s'inscrire dans l'universel.