M. Antonio Nucifora, économiste principal de la Banque mondiale (BM) pour la Tunisie, au sein de la région MENA, a déclaré, en marge d'une séance d'audition tenue le 5 mars 2014 par la Commission des finances, de la planification et du développement à l'Assemblée nationale constituante (ANC), que la Tunisie vit un moment historique où elle peut choisir un nouveau modèle économique et sociétal pour devenir le « tigre de la Méditerranée ». Cela nécessite une nouvelle vision de développement du pays partagée par tous les Tunisiens, sur la manière de créer un environnement économique plus sain qui encourage l'investissement et la productivité, ajoute l'économiste. Il a précisé que la préservation de la stabilité macro-économique exige des réformes pour contrôler les dépenses publiques en vue de stimuler l'économie, attirer les investissements, améliorer la productivité et la compétitivité et stimuler la création d'emplois. L'expert a rappelé que, selon le rapport de la BM sur la Tunisie élaboré sous le thème « La révolution inachevée : générer des opportunités, de bons emplois et une prospérité partagée », publié le 4 mars 2014, la Tunisie est appelée à mettre en place une stratégie offensive d'export, à accélérer les négociations d'intégration commerciale avec l'Union européenne (UE), à booster l'agriculture et à s'attaquer à la dichotomie côte-intérieur (onshore-offshore). Le rapport a recommandé, également, de réformer le secteur bancaire, de moderniser le régime de faillite des entreprises et de traiter le dossier de l'endettement dans le secteur touristique. Le même document a préconisé de protéger les catégories sociales vulnérables à travers la réforme du système de compensation et la révision du code de la fiscalité. Il est également question de réviser le système d'éducation en conférant une plus grande autonomie au secteur de l'enseignement supérieur et en œuvrant à améliorer le rendement de la formation professionnelle.