• Tendance Quelques jours ont suffit pour que les donnes changent sur la place de Tunis. Pour mémoire, le CGF a souligné, la semaine dernière, que la Bourse évoluait à deux vitesses. Aujourd'hui, elle l'est toujours, mais avec une petite différence : les protagonistes ont inversé leurs rôles ! Les actionnaires de Carthage Cement et d'ENNAKL, qui étaient sur un nuage le weekend dernier, ont subi la loi du marché, avec de sévères corrections. Il s'agit des deux plus grands perdants depuis le lundi : ‐22,90% pour le concessionnaire d'automobiles, à 14,420 DT, et ‐15,47% pour le cimentier à 3,060 DT. Par contre, les autres valeurs de la cote, longtemps et, parfois, lourdement sanctionnées, se sont reparties à la hausse, sous l'effet de publications trimestrielles, globalement, satisfaisantes. Le TUNINDEX a, ainsi, retrouvé le territoire vert, en gagnant 1,27% à 4 987,33 points, son plus haut historique. Le leasing reste le thème porteur pour le marché actions tunisien. Les cinq sociétés du secteur continuent à surperformer, avec une production en nette croissance et des carnets de commandes qui demeurent bien garnis. La meilleure progression est à mettre à l'actif d'Attijari Leasing, +93,9% au niveau de son PNB à 8,345 MDT. Pour les bancaires, le PNB de la plupart des établissements de crédits a évolué dans une fourchette allant de 5,0% à 20,0%. Les deux cas extrêmes concernent la STB, la seule banque à enregistrer une stagnation, et l'ATB qui a vu son PNB s'envoler de 22,2% à 73,087 MDT. Côté assureur, le trimestre était moyen. Ce sont les nouvelles venues à la cote, SALIM et Tunis Ré qui se sont illustrées. Depuis le début de l'année, le chiffre d'affaires de SALIM a évolué de 16,6% à 18,667 MDT. Pour le réassureur national, Tunis Ré, ses acceptations ont crû de 15,0% à 27,213 MDT. Les sociétés immobilières affichent des performances de toutes les couleurs. Elles ne semblent pas dans la même phase du cycle économique. SITS a repris le chemin de la croissance depuis le mois de septembre 2009, et affiche des ventes de 9,759 MDT. SIMPAR, et bien qu'elle a annoncé une baisse de ses revenus pour 2010, est parvenue à augmenter son chiffre d'affaires de 24,8% à 9,213 MDT. Seule ESSOUKNA semble amorcer un cycle baissier, avec des ventes en recul de 47,8% à 5,086 MDT. Le secteur Biens de Consommation reste bien orienté, avec des résultats positifs. Les investisseurs surveillaient, en particulier, les laboratoires pharmaceutiques dont les cours accusent de lourdes pertes depuis le début de l'année. L'activité a redémarré au cours du deuxième quart, et ADWYA a pu remédier au recul enregistré durant l'hiver. Le niveau des ventes a gagné 270 points de base à 27,156 MDT. En ce qui concerne la SIPHAT, elle reste sur une note moyenne, et exprime des difficultés au niveau officinales. Les Holdings se sont bien comportés, avec PGH qui a vu son chiffre d'affaires semestriel augmenter de 24,0% à 568,921 MDT. SPDITSICAF et Placements de Tunisie SICAF ont bien saisi la hausse des cours de certaines lignes, et ont réalisé des plus values importantes. Le secteur industriel a affiché des indicateurs disparates. La société Les Ciments de Bizerte est, toujours, en manque de carburant, avec la baisse de l'activité de 0,4% à 45,845 MDT. A signaler, la baisse de la production de SOTUVER (‐12,5% à 13,017 MDT) était attendue, en raison des travaux d'entretien menés par la société durant 45 jours. Pour les Autos et Equipementiers, toutes les sociétés sont dans le vert. Seule la GIF a accusé un ralentissement, en raison de la définition d'une nouvelle politique commerciale. De même, les Services aux Consommateurs ont affichés des performances mitigées. TUNISAIR a déçu avec un CA en recul. SOTETEL et SOTUMAG stagnent, et MONOPRIX excelle, avec des ventes qui s'établissent à 101,184 MDT, en hausse de 15,3%. • Actualités de la semaine Notation, ATB Fitch Ratings a confirmé à « BBB+ » les notes de défaut émetteur à long terme en devises et en monnaie locale attribuées à l'ATB, ainsi que ses notes à court terme en devises et en monnaie locale à « F2 ». La perspective des notes à long terme en devises et en monnaie locale est stable. Fitch a confirmé la note intrinsèque « D » et la note de soutien extérieur « » de la banque. Transfert au continu, Tunis Ré Le titre Tunis Ré sera transféré, à partir du lundi 26 juillet 2010, du fixing au continu (groupe 11). • Valeurs à suivre -El Wifack Leasing continue sur sa lancée, en affichant, au 31/12/2009, un PNL en hausse de 43,6% à 5,690 MDT, et un résultat net en croissance de 68,8% à 2,456 MDT. Ces réalisations, parmi les meilleures du secteur, ont été achevées suite à l'amélioration de la production (+34,8% à 65,961 MDT), la réduction du coût de financement de 60 points de base à 5,6%, et à la stabilisation du coût du risque grâce à un portefeuille clientèle de bonne qualité. Le taux des créances accrochées, 2,85% seulement, est de loin le meilleur parmi ses pairs. El Wifack Leasing se distingue par une stricte politique de provisionnement des actifs classés, lui permettant d'atteindre un taux de couverture de 100,0%. Pour le S1 2010, le leaseur a confirmé ces performances, avec des approbations qui se sont inscrites à la hausse de 54,6% à 64,523 MDT, et des mises en force en progression de 41,2% à 46,236 MDT. Le PNL semestriel s'élève à 3,863 MDT, +69,4% par rapport à la même période en 2009. Sur le plan boursier, le titre a gagné, depuis le début de l'année, 64,58% à 22,300 DT, et se négocie 20,03x ses bénéfices 2010 et 2,85x ses capitaux propres 2010, contre, respectivement, 17,01 x et 3,06x pour le secteur. Cette prime s'explique, par le potentiel montré par le leaseur. L'exploitation du réseau bancaire de son actionnaire, la STB, est programmée pour la fin de l'année, et une implantation en Libye, selon le management, est très probable. Dans ce cas, une augmentation de capital par souscription n'est pas à exclure. Par ailleurs, El Wifack Leasing prépare sa deuxième sortie sur le marché obligataire. A signaler que le leaseur a créé une SICAR, pour profiter des avantages fiscaux, et une société de promotion immobilière qui a commencé déjà son premier projet à Djerba. Ainsi, CGF reste à «Conserver ». -L'exercice 2009 a, été, globalement, positif pour la STB. Le résultat net a augmenté de 19,5% à 31,670 MDT, et le PNB a progressé de 11,0% à 244,786 MDT. La banque a tiré cette croissance de l'amélioration de ses marges d'intérêts et sur commissions. La consolidation de l'activité d'octroi de crédits, de 6,8% à 4727,911 MDT, a permis de compenser la baisse du TMM et de hausser la marge d'intérêt de 7,9% à 163,859 MDT. La STB a, également, mis l'accent sur l'amélioration des services afin d'augmenter ses commissions. Le pari est réussi puisque la marge sur commissions a atteint, fin 2009, 51,340 MDT, +14,9% par rapport à une année auparavant. Côté dépôts, les réserves de la banque demeurent très importantes, à 4291,679 MDT, soit 7,0% de plus qu'en 2008. Cependant, cette dynamique de croissance semble perdre de la vitesse sur les six premiers mois de l'année. Le PNB est resté stable à 110,430 MDT. La baisse du taux directeur de la BCT, et la régression des revenus des placements, notamment en devises, sont les principales causes. En revanche, la progression de la marge sur commissions est une satisfaction, en hausse de 9,4% à 26,650 MDT. Les dépôts et les crédits ont crû au même rythme, respectivement, +12,3% à 4798,671 MDT et +12,2% à 5163,753 MDT. La réduction du taux des CDL, actuellement à 19,5%, et l'amélioration du taux de couverture pour atteindre le seuil des 70,0%, mais qui est, actuellement, à 53,6%, sont les chantiers prioritaires pour la banque. Cela devrait absorber une partie non négligeable de ses bénéfices 2010. La STB se négocie 9,28x ses bénéfices 2010 et 0,73x ses capitaux propres vs un P/E de 14,50x et un P/B de 1,95x pour le secteur. Ces niveaux de valorisation sont parmi les plus attrayants de la place. CGF reste positive, à long terme, sur le titre, et réitère son opinion «Achat». -La TUNISAIR, a, enfin, publié ses chiffres relatifs à l'exercice 2009 avec des résultats en ligne avec nos attentes. Dans un contexte économique difficile pour le secteur du tourisme suite à la crise économique et à l'annulation des pèlerinages Omra et Hadj, le chiffre d'affaires 2009 est ressorti à 948,659 MDT, en baisse de 9,9%. En dépit du recul de l'activité, TUNISAIR a réussi à accroitre son résultat net de 66,6% à 54,646 MDT. Cette performance a été réalisée grâce à une bonne maîtrise des charges financières (en baisse de 34,5%) et un gain de change d'environ 11,745 MDT. D'un point de vue opérationnel, la compagnie aérienne a su contracter ses charges d'exploitation de 11,1%, en particulier, suite à la baisse du prix du carburant et a affiché un EBIT de 36,393 MDT, en appréciation de 26,4%. TUNISAIR a affiché une hausse de son EBITDA de 26,8% à 117,801 MDT, représentant 11,7% de son CA 2009 vs 8,8% en 2008. TUNISAIR a connu une importante hausse de sa DFN de 85,5% à 222,949 MDT. Néanmoins, la compagnie porte‐drapeau reste dotée d'une structure financière solide avec un gearing de 38,0% et un ratio DFN/EBITDA de 1,89x, lui permettant d'élaborer le financement du renouvellement de sa flotte dans les meilleures conditions. Sur l'ensemble du semestre 2010, le CA a essuyé un repli de 4,9% à 394,065 MDT, en raison des perturbations des vols liées au nuage de cendres du volcan islandais. En plus de la contraction de l'activité, les dépenses du carburant ont augmenté de 33,7% à 98,771 MDT, suite à la remontée du cours du brut. La dette brute a crû de 71,8% à 471,593 MDT. Le titre se négocie 5,26x ses bénéfice 2010 vs un P/E 10 de 18,73x pour le marché. La vraie question pour la TUNISAIR, est‐ce que ses niveaux de valorisation historiquement bas reflètent les pires scénarios liés à la chute de l'activité et perte de parts de marché (l'accord sur l'open sky), l'efficience opérationnelle (la dégradation du coefficient de remplissage et la volatilité des cours du brut) et le financement de la nouvelle flotte (pression sur les cash‐flows de la compagnie). Le CGF pense que la valorisation actuelle intègre l'ensemble de ces éléments, mais, visiblement, les investisseurs ont toujours un sentiment défavorable pour la compagnie porte‐drapeau et continuent à la sanctionner en appliquant une forte décote sur le marché Opinion «Conserver» réitérée. Pour télécharger l'analyse complète de la semaine boursière, veuillez cliquer ici…