Les problématiques du développement régional se posent encore en Tunisie. Comment peut-on réduire les disparités régionales ? Les solutions pour combler le fossé restent minimes. Qui en est responsable ? Comment peut-on atteindre cet équilibre ? Quelle stratégie le gouvernement transitaire doit-il adopter ? « Le premier responsable de ce déséquilibre ne peut jamais être financier. Le recul est dû essentiellement à la mauvaise gouvernance », a indiqué M. Abderrazak Zouari, ministre du Développement régional lors d'une rencontre tenue vendredi 15 avril 2011, au siège du Cepex. Le rendez-vous a été organisé par l'association Aiesec de Carthage. Le thème débattu tourne autour de «L'entreprenariat et le développement régional». « Si on arrive à instaurer une bonne gouvernance et une bonne pratique, on aurait dû achever plusieurs réalisations », a indiqué le ministre. Or, il n'existe que des associations acceptées par les gouverneurs. L'équilibre n'est pas maintenu et c'est naturel vu les différences et les écarts qui se trouvent entre les régions», a-t-il ajouté. Le développement régional en Tunisie s'est limité à la réalisation de chantiers, de pistes agricoles, d'électrification ou d'amélioration de l'habitat. Il est nécessaire d'avoir une vision de développement régional qui considère en priorité les besoins réels de la région. Face à cette situation de déséquilibre entre les régions, il a été décidé de débloquer 251,3 millions de dinars supplémentaires pour des programmes d'infrastructures régionaux. Le montant des investissements régionaux atteindra de ce fait 1,483 millions de dinars. 80 millions de dinars seront consacrés à financer 10 millions de journées de travail, soit près de 42 700 emplois, dans différents chantiers entre avril et décembre 2011. Bien encore, sur les 251,3 millions de dinars, 18% iront aux régions côtières et 82% aux régions de l'intérieur. Avant le 14 janvier, les 10 régions côtières touchaient 82%, contre 18% en faveur des 14 régions de l'intérieur. Seulement 129,8 millions de dinars étaient prévus pour le développement régional dans la loi de finances 2011. « C'est le scandale de l'ancien régime », a-t-il indiqué. Le ministre a appelé, en outre, à la création d'un « tank funk », regroupant les économistes et les experts pour discuter et identifier les besoins réels de chaque région. « Le projet ne doit pas être décidé par le gouvernement mais plutôt tiré des besoins de la région », a-t-il insisté. Le ministre a appelé également à la création d'un fonds de 5 millions de dollars pour financer des projets et créer des sicars dans les régions. « On va demander à chaque banque de parrainer une région », a précisé le ministre. Le ministère doit être proche des investisseurs. Un « site web » et un « call center » vont être créés dans les brefs délais. Assurer les bonnes pratiques de décentralisation est primordial. La création d'écoles spécialisées dans le coaching, l'amélioration de la formation et la mobilisation de la micro-finance sont aussi au programme. « Un délai d'attente de 7 mois pour financer un projet ne peut que le sanctionner. La démocratie ne peut jamais être créée dans la pauvreté », a assuré le ministre.