La Révolution a inondé la Tunisie d'événements en tous genres, heureux et moins heureux. Le citoyen a pu voir le cœur de la capitale offrir parfois l'aspect d'un mini Hyde Park, ce célèbre quartier de Londres où des personnes libres, venues de divers endroits de Grande Bretagne et d'ailleurs, disent ce qu'elles pensent, manifestent, crient, hurlent, pérorent, s'égosillent sous le regard bienveillant des agents de sécurité. Ce même centre névralgique de Tunis abrite des spectacles désolants. Il se transforme souvent en manifestations, pacifiques au départ, mais qui dégénèrent aussitôt en échanges d'agressivités mal contenues entre policiers et manifestants, avec usages de pierres, de matraques, de bombes lacrymogènes, d'agressions contre les propriétés privées, les commerces, les véhicules… Ce genre de méfaits se traduit par des blessés plus ou moins graves, de probables infirmités et des pertes considérables. Le dernier drame en date est survenu un certain vendredi 6 mai 2011. Des journalistes, reporters et photographes, ont été molestés dans la foulée et suite à une réaction très musclée de la part des forces de l'ordre. Il ressort de l'enquête effectuée après les affrontements que même la police a été infiltrée. Un communiqué a fait état de l'arrestation de six jeunes qui se faisaient passer pour des policiers et qui étaient en possession de matraques et de bombes lacrymogènes identiques à celles utilisées par les services de l'ordre. Le désordre n'est-il pas à son comble ? S'y ajoutent ces bras de fer entre les autorités d'une part et les fronts tireurs de l'autre, partis politiques, syndicats confondus, travailleurs revendicateurs, lycéens et étudiants attirés par l'école buissonnière, casseurs, braqueurs, vendeurs anarchiques, le tout dans le désordre total. La grogne gagne les commerçants que le marché parallèle étouffe et les "taxistes" que les clandestins dérangent au plus haut point… La Tunisie de la lumière et de la clarté serait-elle en passe de sombrer dans l'obscurité et la grisaille ? Il est grand temps que ce laisser-aller cesse, que le retour au calme et au travail soit la priorité des priorités et que la sécurité reprenne le dessus ! M. BEDDA