Une bande armée s'attaque à une agence bancaire pour rafler, sous la menace, pas moins de cent mille dinars (dont une vingtaine en euros). Les assaillants courent encore. L'un d'eux aurait été arrêté hier après-midi. Toute la police, à commencer par celle d'El Gorjani, est aux trousses des fuyards... Détails Stupeur et stupéfaction générales, vendredi à Sousse, provoquées par le hold-up spectaculaire perpétré en plein centre-ville et au clair du jour. La nouvelle s'est répondue dans tout le Sahel et ailleurs comme une traînée de poudre, suscitant les commentaires les plus vrais et les extrapolations les plus fantaisistes. Que personne ne bouge ? La cible de l'attaque est l'agence d'Amen Bank de Sousse. Moment paradoxalement choisi : le milieu de l'après-midi. Alors que l'agence concernée fonctionnait normalement. De part et d'autre des guichets, le personnel d'accueil était absorbé par ses opérations routinières. Tandis que les clients attendaient passiblement chacun son tour pour se faire servir. Le calme et la quiétude généraux devaient être subitement rompus par l'irruption fracassante de quatre gaillards colosses, coagulés et brandissant quatre coutelas ! Intimant l'ordre à tous de ne pas bouger de leurs places et de se taire, se tenant les mains en l'air, pour parer à toute tentative de manipuler leurs portables ou le téléphone fixe ! Deux d'entre eux se sont mis à garder la porte d'entrée pour empêcher tous ceux qui auraient tenté de se retirer des lieux, risquant ainsi d'ameuter les passants et de provoquer l'alerte. Tandis que les deux autres se sont dirigés en flèche vers le box de la caisse pour ramasser toutes les liasses de billets de banque s'y trouvant. Selon Mohamed Ali El Aroui, chargé de la communication au ministère de l'Intérieur, le butin s'élève à quatre-vingt mille dinars tunisiens et à l'équivalent de vingt mille dinars en euros. Une attaque éclair au clair du jour ! Quelques courtes minutes ont été suffisantes pour permettre aux malfrats de réussir leur audacieux coup et prendre leurs jambes à leurs cous... Ceci avant de s'embarquer dans leur estafette et prendre la poudre d'escampette. Selon certains témoins se trouvant au moment «M», par coïncidence, aux alentours de l'agence bancaire de Sidi Abdelhamid, le véhicule «Berlingo» incriminé a disparu devant leur regard, roulant à tombeau ouvert. Ses occupants ne portaient pas de cagoules. Histoire évidemment de ne pas attirer l'attention de ceux qui les croisaient. Sitôt l'alerte donnée, une armada de policiers ont investi les lieux. Les uns ont encerclé tout le quartier, tandis que les autres ont gagné les locaux de l'agence pour entamer leur enquête, écouter les témoignages du personnel et du public ayant affreusement vécu l'événement. Ceci avant de faire procéder à la reconstitution des faits, en présence du procureur de la République. Un élément arrêté ? Aux dernières nouvelles et selon certaines sources non officielles, les assaillants étaient au nombre de cinq et non de quatre. L'un d'eux était armé d'un fusil de chasse de calibre 16. Nous avons également appris en dernière minute que la police a pu intercepter l'un des bandits. Nous n'avons pu joindre à temps Mohamed Ali El Aroui pour vérifier la teneur de toutes ces nouvelles. Nous avons, pour notre part, tenté d'approcher certains membres du personnel de la banque attaquée, pour recueillir leurs témoignages, motus et bouches consues ! Il semble qu'un mot d'ordre dans ce sens a été vite donné par leur hiérarchie. C'est la brigade de la police judiciaire de Sousse-Ville qui a pris en charge l'enquête au départ. Ensuite, un mandat rogatoire a été délivré par la justice à la direction des affaires criminelles d'El Gorjani, où l'enquête suit activement son cours. Une course effrénée est lancée par les diverses unités de police, pour arrêter la course des fugitifs. Nous reviendrons sur l'affaire dès que des éléments nouveaux auront surgi.