Néji Ghandri dévoile la stratégie d'AMEN BANK pour Accompagner les entreprises    Lancement en Tunisie de la Commission "Petites Industries et Métiers du Luxe" du GPF    l'ambassade de Tunisie à Doha appelle ses ressortissants au calme et à la vigilance    La Tunisie se solidarise avec le Qatar et l'Iran, prévient contre des projets de discorde visant la région    L'Iran dit ne pas avoir « l'intention » de poursuivre ses frappes si l'entité sioniste « arrête son agression »    Hausse des températures et vents renforcés au Sud... À quoi faut-il s'attendre ?    Nouveau métier en Tunisie : ''Accompagnant de vie'', une formation avec emploi garanti !    Après les frappes américaines, le Qatar prend les devants et ferme son espace aérien    Tunisie Telecom accompagne le Championnat du Monde U17 de Beach Handball à Hammamet    Bureaux d'emploi : du renouveau en 2026 pour mieux servir les Tunisiens    Poissons morts à Slimane : l'alerte rouge pour la Méditerranée !    Tennis – WTA 500 d'Eastbourne: Ons Jabeur éliminée dès le 1er tour    L'Iran revendique des frappes sur les bases américaines au Qatar et en Irak    Conflit social à la CPG : l'UGTT appelle à deux jours de grève    Accidents de la route: 70 nouveaux radars pour lutter contre l'excès de vitesse    OTJM : 97% des jeunes médecins ont boycotté le choix des centres de stage    L'excellence tunisienne en marche : l'équipe nationale de Kendo en route vers le Japon    Cellules souches humaines: promesses biologiques, espoirs médicaux et enjeux éthiques    Tunisie désignée à la tête du Centre régional Afrique du Nord de l'Africa CDC    Bahreïn ferme temporairement son espace aérien    La soirée tuisiennene à Rome : une belle réussite    Un activiste poursuivi pour avoir dénoncé le manque d'eau à Mezzouna après le drame du lycée    Fermeture du détroit d'Ormuz : Ridha Chkoundali alerte sur les conséquences pour la Tunisie    Quand le régime s'essouffle, la justice frappe    Ons Jabeur renoue avec le succès et vise plus haut à Eastbourne    Athlétisme – 3000 m steeple : Rihab Dhahri en or à Varsovie    Mondial des clubs: trio arbitral argentin pour le match de l'EST-Chelsea    Zakaria Dassi Directeur général du CIFFIP : « vers la révision du programme de la filière mathématiques »    Affaire de la CPG : peines de prison et lourdes amendes pour Lotfi Ali et d'anciens responsables    Amen Bank réaffirme son rôle de leader dans le financement de la transition énergétique des entreprises tunisiennes    Hyundai Tunisie lance son application mobile 'MyHyundaiTunisia'    Location estivale, ce business qui échappe au fisc    Le chef de la diplomatie iranienne à Moscou : Poutine hausse le ton et affiche son soutien à Téhéran    Depolmed: Un programme stratégique d'assainissement contribuant à la dépollution de la Méditerranée et à la préservation des côtes tunisiennes    Amnistie des chèques sans provision : le président de la commission des finances préconise la prudence    69e anniversaire de l'Armée nationale: El Mehdeth, une nouvelle saga en plein désert    FIFAK 2025 : une 38e édition sous le signe de la liberté et de la solidarité avec la Palestine à Kélibia    Coup d'envoi aujourd'hui de la 25ème édition du Festival de l'Union des Radios et des Télévisions Arabes    Spécial « Débattre et délibérer »    La Tunisie condamne l'agression contre l'Iran et dénonce un effondrement du droit international    La Tunisie au dernier rapport l'UNESCO sur l'industrie du livre en Afrique    Marathon de la construction et de l'édification : une course qui fait courir… les moqueries    Face au chaos du monde : quel rôle pour les intellectuels ?    Festival arabe de la radio et de la télévision 2025 du 23 au 25 juin, entre Tunis et Hammamet    Ons Jabeur battue au tournoi de Berlin en single, demeure l'espoir d'une finale en double    WTA Berlin Quart de finale : Ons Jabeur s'incline face à Markéta Vondroušová    Skylight Garage Studio : le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    Festival Au Pays des Enfants à Tunis : une 2e édition exceptionnelle du 26 au 29 juin 2025 (programme)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La mort a été plus rapide que les secours !
APRÈS LE REFUS D'UNE PRISE EN CHARGE PAR LA CNAM
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 06 - 2015

Après le rejet du dossier du jeune père d'enfants à plus d'une reprise, la mort a été plus prompte que les secours. Toutes les tentatives pour sauver le mourant ont fait hélas chou blanc! Le malade n'a pu être pris en charge par la Cnam pour une greffe du cœur. Les dépenses y afférentes, estimées à un milliard, ont été jugées exorbitantes pour une trésorerie trébuchante. Pourtant, la vie n'a pas de prix! Et la LTDH se met en colère!
Combien l'on aurait été comblé de bonheur si l'on avait eu à annoncer le départ à l'étranger (pour une greffe du cœur) d'un assuré social, un jeune père de famille de 36 ans, ayant mal vécu des semaines durant, artificiellement sous machine au service cardio de l'hôpital de La Rabta. Mais hélas! Voilà qu'aujourd'hui l'on annonce le pire que tout le monde médical voyait venir. Une fin qu'on savait incontournable en l'absence de secours urgents ailleurs, où le ciel est plus clément et les soins sont plus propices à la survie d'un tel mourant (voir notre papier du 10 juin courant intitulé «Sauvez notre père!»).
Oui, malheureusement, la mort a été plus rapide que l'administration, ses commissions et ses interminables réunions...
L'issue fatale !
Tous les «cœurs tendres» ont vibré et battu la chamade à l'unisson et se sont battus généreusement pour que le cœur voulu de rechange, prît le relais d'un cœur défaillant. Médecins traitants, personnel paramédical, entourage professionnel et familial du souffrant ont crié urbi et orbi et remué ciel et terre pour dégager de la mauvaise galère, le «condamné à mort» sursitaire. Mais hélas! Rien à faire! Etant dit et écrit que le souffrant quitterait son pavillon... les pieds devant au grand dam de ses deux petits enfants, n'ayant pu éviter cette issue fatale, malgré leur émouvant SOS, lancé sur nos colonnes dans une récente livraison.
La LTDH proteste !
A la Ligue tunisienne des droits de l'homme, la colère est à son comble. Là, le président de la ligue, M. Abdessattar Ben Moussa, et son équipe semblent décidés à intenter une action en justice contre les officiels ès qualités, ayant eu le pouvoir de mort et de vie sur le citoyen démuni...
«Le droit à la vie est un droit universel sacré», nous déclare le président de la LTDH. «Et il est du devoir de l'Etat de réunir les conditions nécessaires de soins pour garantir au citoyen démuni ce sacro-saint droit à la vie. Pour ne pas le laisser mourir, faute de pouvoir le secourir ailleurs, où les conditions sont propices à la survie». M. Abdessattar Ben Moussa ne mâche pas ses mots et désigne du doigt l'Etat qu'il considère entièrement responsable du cas évitable de ce trépas.
Le pouvoir de mort et de vie, chez qui ?
Cela dit, nous avons cherché à savoir plus sur ce cas, ayant connu une fin de non-recevoir, en frappant à la porte de la Cnam. Là, le porte-parole, M. Younes Ben Neja, nous vire sur le ministère de la Santé publique. Et on nous précise que la Cnam se contente d'instruire ce genre de dossier avant de le transmettre à une commission ad hoc auprès du ministre de la Santé. Cette commission est souveraine et a toute latitude de s'y prononcer. Et à la Cnam d'exécuter les décisions émanant de ladite commission.
Nous avons cherché à savoir plus sur ce dossier auprès du président de ladite commission. Nos démarches ont fait chou blanc.
Une banque d'organes sans organes
Nous nous sommes contentés de tendre l'oreille à M. Anis Klouz, directeur des recherches médicales et conseiller auprès de l'actuel ministre de la Santé. Tout en convenant que la vie n'a pas de prix, notre interlocuteur objecte que la vie a un coût. Pour un budget étatique qui gère la misère, il n'y a pas des milliards à dépenser pour des soins à l'étranger.
Pour ce qui concerne la greffe du cœur, M. Klouz nous affirme que notre pays est parfaitement outillé pour assurer le succès de ce genre d'opérations. Mais c'est les «cœurs généreux» qui manquent dans nos banques d'organes de plus en plus appauvries par les campagnes tapageuses menées de temps à autre par certains médias à l'encontre du don d'organes. Avançant, d'une manière amplifiée, comme prétexte le phénomène de trafic d'organes. Ce qui n'a pas été sans dissuader, selon notre interlocuteur, les citoyens les plus généreux de signer, de leur vivant, leur accord pour qu'on dispose de leurs organes. Et au même toubib, nous avons posé la question : qu'a-t-on fait, de l'autre côté, pour contrecarrer cette campagne (à travers une campagne de sensibilisation) et remettre les pendules à l'heure ?
Bel élan de solidarité agissante !
L'entourage professionnel du trépassé n'est pas demeuré en reste et semble, lui aussi, déterminé à défendre bec et ongles le sien, par voie de droit, pour parvenir à délimiter les responsabilités de ceux qui ont condamné à mort et exécuté avec sang-froid celui que la science et la chance auraient pu sauver. M. Seifallah El Arfaoui, collègue et ami du défunt et chef de file des organisateurs de l'opération S.O.S., lancée à partir de Séjoumi (lieu d'implantation de leur entreprise industrielle d'attache) au profit du malade, nous déclare dans une colère noire : «En Tunisie, on "distribue" la survie à la tête du client! Que vaut l'argent par rapport à la vie d'un jeune père d'enfants? Si notre collègue avait derrière lui un gros bonnet, un ministre ou un député, toutes les plumes auraient signé l'O.-K. pour la greffe à l'étranger!». A préciser que la collecte d'argent organisée par les intéressés a permis de ramasser la somme de cinquante mille dinars, montant finalement remis à la famille du défunt.
Pourtant, la greffe a été promise en super «U» !
Quant à l'équipe médicale qui s'est dépensée pour que son patient soit opéré à l'étranger, elle nous dit avoir tout préparé à distance à l'hôpital Henri Mondor (à Paris). Là, on se disait prêt à admettre le malade en super «U» (super-urgence selon le lexique de la profession). C'est-à-dire qu'on était prêt à lui faire la greffe du cœur dans les quarante-huit heures qui auraient suivi son admission, avec le maximum de chances de réussite. Etant signalé qu'en Europe, les banques d'organes sont bien fournies et bien organisées de manière à ce que toute greffe soit opérée à temps et sans accroc. Parce que les vivants y sont généreux et tiennent à ce que la vie continue à travers eux après leur décès.
Le «oui» est la règle, le «non» est l'exception
Le médecin traitant du malade ayant rendu le dernier soupir entre ses mains nous a exprimé son profond regret d'avoir vu échouer toutes ses tentatives de sauver la vie à son protégé, malgré les trois dossiers médicaux on ne peut plus convaincants, soumis à la commission par le biais de la Cnam.
La cardiologue, tenant à garder l'anonymat, nous a confié que dans certains pays occidentaux, où la vie humaine est tout à fait sacrée, les législations en vigueur autorisent systématiquement la soustraction d'organes auprès des cadavres au profit des banques concernées. Ceci dans la mesure où l'éventuel donneur n'aurait pas, de son vivant, exprimé, par un écrit officiel, son refus de donner quoi que ce soit de ses organes.
Au final, l'on ne saurait clore sans dire que la vertu d'une société réside dans la valeur que celle-ci attache à la vie humaine. Et Molière a bien dit que «la naissance n'est rien où la vertu n'est pas». Oui, dans le pays de Molière et ailleurs, même le chat, lorsqu'il est en danger, met en état d'alerte toute une cité! Ici, c'est tant pis, tant que le chat appartient au voisin! Pas besoin d'un dessin...


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.