L'amélioration du rendement des entreprises du bâtiment et des travaux publics exige la participation effective de toutes les parties prenantes comme les banques et le système de la formation professionnelle. Exonérer les entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP) des pénalités relatives au retard de réalisation des projets programmés dans le domaine de la construction qui s'étalent du 14 janvier 2014 au mois de juin dernier : tel est l'une des recommandations urgentes formulées lors d'une journée d'étude organisée le 16 juin dernier sur les problématiques vécues par le secteur du bâtiment et des travaux publics depuis quatre ans. Il s'agit aussi de constituer une commission d'étude et d'élaborer un arrêté pour la révision exceptionnelle des prix des marchés qui concernent les travaux, à l'instar de ce qui a été fait en 2008. Une autre proposition pertinente a été formulée, en l'occurrence la mise en place d'un observatoire du secteur du BTP, qui sera un instrument efficace destiné à collecter et à traiter toutes les données relatives aux aspects politiques, sociaux et économiques dudit secteur. Des mécanismes devraient être identifiés en vue de résoudre les problématiques constatées et d'aider les responsables concernés à la prise de décision et à la planification stratégique. Les banques doivent collaborer davantage Il s'est avéré que plusieurs projets d'infrastructure ont enregistré un retard au niveau des travaux, dû à plusieurs difficultés auxquelles des entreprises ont été confrontées. Ces points faibles sont principalement d'ordre financier, foncier et sécuritaire. Les entreprises n'ont pas pu, en effet, bénéficier de nouveaux crédits pour poursuivre la réalisation des projets qui leur ont été confiés. Les difficultés des expropriations sont aussi à l'origine de ces retards qui ont des impacts négatifs sur les entreprises mais aussi sur la qualité de la vie des citoyens. Les participants à la journée d'étude proposent plus de souplesse au niveau des procédures des marchés des travaux publics et de considérer les entreprises concernées comme des partenaires à part entière dans la réalisation des projets. Il serait bénéfique, de même, de renforcer la coopération avec l'Algérie dans ce domaine pour bénéficier des multiples avantages offerts comme ceux concernant les matériaux de construction vendus à prix préférentiel, en plus de l'expertise et de la main-d'œuvre. Par ailleurs, le secteur bancaire est appelé à participer davantage aux projets à travers l'octroi des prêts aux entreprises de BTP pour qu'elles puissent améliorer leur situation financière et poursuivre leurs activités. Les banques doivent être informées des difficultés rencontrées par ces entreprises qui ont un rôle de premier ordre dans le recrutement et l'emploi des diplômés de l'enseignement supérieur. Le système de formation professionnelle est appelé, de son côté, à fournir la main-d'œuvre spécialisée et compétente pour satisfaire les besoins exprimés par les entreprises qui ont toujours été favorables à une réforme en profondeur du système de la formation professionnelle. L'organisation de sessions de recyclage permettra l'adaptation des diplômés aux nouveaux besoins du secteur. Les entreprises du BTP sont disposées, en tout cas, à contribuer à la formation, à l'apprentissage et au recyclage des jeunes dans ce secteur, en collaboration avec les centres de formation professionnelle. Mieux encore, il est possible de recruter — dans le cadre de mécanismes spécifiques — des ingénieurs, des architectes et des techniciens au sein des entreprises dont le taux d'encadrement n'est que de 4% selon les dernières statistiques. Les diplômés du supérieur pourraient être encouragés en vue de créer des micro-entreprises dans le secteur en les chargeant, par exemple, d'effectuer les opérations de maintenance périodique de l'infrastructure qui est actuellement du ressort des entreprises publiques.