Les habitants s'inquiètent du silence de la délégation spéciale de la municipalité face aux dépassements observés dans la cité Depuis la révolution, la ville de La Marsa est confrontée à plusieurs problèmes qui sont responsables de la pollution sonore et environnementale et de l'enlaidissement progressif de la cité. Inquiets du phénomène de densification urbaine qui a ouvert la voie à tous les dépassements, les habitants sont en train d'assister, impuissants, à la défiguration progressive de leur ville. Un collectif d'associations s'est constitué afin de tirer la sonnette d'alarme. Sur initiative du collectif groupant quinze associations de La Marsa, une réunion publique s'est tenue le samedi 13 juin 2015 à la maison de la culture Fadhel-Ben Achour en vue de débattre de la situation alarmante dans laquelle se trouve la ville de La Marsa. La réunion a enregistré la présence de plus de 650 personnes dont trois députés et le président de la délégation spéciale, leur donnant l'occasion d'exprimer leurs vives préoccupations face à la dégradation de l'environnement urbain de La Marsa, par la prolifération de constructions en infraction et d'occupations des espaces publics, la circulation et le stationnement anarchiques et autres. Les intervenants ont tour à tour mis les autorités devant leurs responsabilités pour la passivité manifestée face au non-respect délibéré de la Loi par certains constructeurs, élevant parfois même et sans scrupules des étages entiers non autorisables et ne se souciant que de leur propre profit. A l'issue de la réunion, un manifeste a été rédigé et validé à l'unanimité des présents. Les salons de thé squattent les trottoirs Aujourd'hui, le collectif d'associations a du pain sur la planche. En effet, depuis la révolution, la ville de La Marsa est confrontée à trois problèmes majeurs : la prolifération des constructions en infraction avec la réglementation en vigueur, l'occupation invasive des trottoirs et des espaces publics et la circulation et le stationnement anarchique et dense à l'origine des embouteillages. Selon Yadh Zahar, professeur des universités, directeur du laboratoire VDEC (Villes durables et environnement construit) et Président de l'ADPE (Association de développement et de protection de l'environnement), la suppression par la Troïka, le lendemain de la révolution, de la tutelle directe des conseils municipaux sur la police municipale et sur le corps de contrôle des infractions a considérablement amoindri les pouvoirs du président de la municipalité, ouvrant la voie à toutes les formes de dépassements possibles et imaginables. Des promoteurs immobiliers n'hésitent pas à faire entorse à la réglementation en vigueur, en construisant des complexes immobiliers sans respecter ni le coefficient d'urbanisation foncière, ni la hauteur réglementaire. Par ailleurs, le nombre des constructions anarchiques a considérablement augmenté dans la ville de La Marsa, au grand dam des habitants de la ville. Constructions anarchiques Des villas de maître ont été construites dans la forêt de Gammarth, alors qu'il est strictement interdit de construire dans cet endroit, classé domaine public forestier. Une villa a été construite récemment sur la plage Sidi-Abdelaziz alors que celle-ci fait partie du domaine public maritime. Aujourd'hui, les habitants s'inquiètent du silence des services municipaux face à de tels dépassements. Le collectif des associations a fini par pousser un cri d'alarme, en publiant un manifeste dans lequel il exhorte la délégation spéciale de La Marsa à mettre un terme aux constructions anarchiques en adoptant les mesures coercitives prévues par la loi (scellés, arrêtés de démolition,...). Il ne s'agirait pas de la seule solution selon, Mme Radhia Ben Mrad présidente de l'Association de sauvegarde de la ville de La Marsa, urbaniste et membre du collectif d'associations, qui juge qu'il est temps d'impliquer activement la société civile dans l'élaboration et la prise de décisions concernant l'avenir de la ville. « Nous voulons que l'association devienne un membre du conseil municipal et soit investie d'un pouvoir décisionnaire », a-t-elle souligné, à ce propos. Un autre problème préoccupe les citoyens, à savoir l'occupation des trottoirs par les propriétaires des salons de thé. Plusieurs autorisations sont accordées par la municipalité à ces derniers qui, au lieu d'occuper provisoirement et partiellement le trottoir, s'installent durablement sur l'ensemble du trottoir. « Nous assistons à beaucoup de dépassements, notamment à l'entrée de la ville où les trottoirs qui font à peine 1 à 2 mètres de large ont disparu », a relevé le président de l'ADPE. L'autre jour, parce qu'il n'y avait pas de place sur le trottoir et que les voitures étaient garées en stationnement interdit, une vieille dame a été contrainte de marcher sur la chaussée et a été percutée par un automobiliste venant à vive allure de Tunis. On assiste à de nombreux dépassements dans la ville de La Marsa. Il est temps de prendre des mesures radicales. « Le gouverneur a été sollicité pour venir constater la situation dans la ville de La Marsa et pour faire appliquer la loi». Ce coup de force de la société civile se poursuivra « tant que des mesures radicales ne seront pas prises ». Au pied de guerre contre l'anarchie Sur initiative d'un collectif groupant quinze associations de La Marsa, une réunion publique s'est tenue, le samedi 13 juin 2015, à la maison de la culture Fadhel-Ben Achour en vue de débattre de la situation alarmante dans laquelle se trouve la ville de La Marsa. La réunion a enregistré la présence de plus de 650 personnes dont trois députés et le président de la délégation spéciale, leur donnant l'occasion d'exprimer leurs vives préoccupations face à la dégradation de l'environnement urbain de La Marsa, par la prolifération de constructions en infraction et d'occupations des espaces publics, la circulation et le stationnement anarchiques et autres. Les intervenants ont, tour à tour, mis les autorités devant leurs responsabilités pour la passivité manifestée face au non-respect délibéré de la loi par certains constructeurs, élevant parfois même et sans scrupules des étages entiers non autorisables et ne se souciant que de leur propre profit. A l'issue de la réunion, un manifeste a été rédigé et validé à l'unanimité des présents (voir ci-après), traduisant la demande pressante à la Délégation spéciale, au gouvernement et à l'Assemblée de mettre fin à cette situation et exprimant leurs détermination à rester mobilisés pour poursuivre l'action, et pour que La Marsa retrouve son aura. Les citoyens de La Marsa