Le célibat gagne de plus en plus les jeunes. Il y a renoncement affiché au mariage devenu onéreux dans certains milieux où l'on s'accroche encore aux traditions. C'est dans le milieu citadin que cela se vérifie le plus. De telles pesanteurs sont rares dans nos campagnes où le mariage garde tout son attrait et où les noces célébrées aux moindres frais conservent leur éclat d'antan. L'été est la saison des mariages par excellence. Lors de ces dernières années, il y a l'intermède Ramadan qui impose une pause dans la célébration des noces qui redémarrent tout juste après. Les habitudes diffèrent entre une région et une autre et entre le milieu citadin et la campagne. Ces mêmes mœurs ont, en outre, subi des changements en profondeur avec les nouvelles exigences de la vie et ses contraintes, surtout celles d'ordre matériel qui reste malgré tout déterminant à tous les niveaux. Il est de ce fait la pierre angulaire dans la future institution matrimoniale. Celle-ci n'est plus de nos jours ce qu'elle a toujours été. Elle n'est plus cet engagement sacré qui unit le couple pour la vie quelles que soient les conditions qu'on aura à affronter. Dès le départ, on définit les contours de «l'entreprise», car il s'agit désormais bel et bien d'une entreprise où rien ou presque n'est laissé au hasard, surtout si les parents s'y mettent pour tracer la voie à suivre. On est toujours de ce côté-là à la recherche du meilleur parti. Cela ne date pas d'aujourd'hui, mais s'affirme davantage, notamment dans le milieu citadin assez traditionnaliste. On veut s'assurer de l'avenir de sa fille, surtout si cette dernière présente des atouts et des avantages physiques et matériels, notamment quand elle travaille et se trouve bien rémunérée. C'est on ne peut plus légitime, même si parfois une telle perception pourrait être la cause de l'échec de l'entreprise escomptée. On cherche le meilleur parti ! Cette attitude peut s'observer chez les garçons, aussi, dont la plupart cherchent à s'unir avec une fille qui a son propre boulot et qui est capable de supporter une part des charges du futur ménage. Cela se conçoit dans un certain sens pourvu que cela ne soit pas d'une manière ou d'une autre un moyen pour tirer profit de la situation matérielle de la femme dont plusieurs croulent aujourd'hui sous les charges, alors que leurs époux dépensent leur argent ailleurs. Cette nouvelle donne a tout chamboulé dans les esprits pour rendre l'union sacrée quelque peu décourageante. Les raisons ne manquent pas, surtout par ces temps où le chômage bat son plein et ou seule une bourse bien garnie pèse dans la balance des choix. Ces derniers sont faits à partir de critères matériels et uniquement ces critères parmi une certaine catégorie sociale où on ne jure que par l'argent. C'est ainsi que certaines familles préfèrent unir leurs filles à des contrebandiers ou à des trafiquants de n'importe quel produit prohibé ou non, mais ayant un compte en banque rassurant, qu'à une personne qui gagne sa vie honnêtement. Ce sont ces nouvelles mœurs qui déterminent de nos jours les choix qu'on fait pour s'allier à tel homme et non à un autre. Cela ne concerne pas tout le monde mais cela existe et prend de l'ampleur. Une certaine observation de la rue vous permet de constater bien des choses qui confirment ce que nous venons d'avancer. Il est ainsi évident que l'entreprise mariage n'est plus aisée et ne fait que se compliquer davantage. Ceci explique d'ailleurs le renoncement de beaucoup de jeunes à se hasarder sur cette voie. Et par ricochet, nous avons aujourd'hui des milliers, voire des dizaines de milliers de célibataires aigris et avancés dans l'âge. Côté filles, comme côté garçons. A force de retarder l'échéance, faute de moyens, on finit par s'habituer à son état de célibat et le préférer à celui de couple où on n'est pas sûr de trouver son compte. Par ailleurs, la moyenne d'âge des nouveaux mariés selon les plus récentes statistiques va au-delà de trente-cinq ans pour les garçons et trente ans pour les filles et elle ne cesse d'augmenter. Cela s'observe notamment dans les villes où la vie en couple hors cadre du mariage gagne du terrain. Cette situation pose problème, notamment pour ce qui est du vieillissement de la population. Certes, on n'en est pas encore là, mais cela ne tardera pas de se faire sentir lors des prochaines années d'autant que parmi les familles, on opte pour un nombre minimum d'enfants. Fini le temps des familles nombreuses où on pouvait compter jusqu'à huit, voire dix rejetons. Renoncement au mariage Cela dit et en dépit de l'évolution que connaît la société, le mariage traditionnel très coûteux a la vie dure dans certaines régions du pays où on est pointilleux sur la question, surtout en ce qui concerne la parure en or et pierres précieuses que le fiancé devra offrir à sa future moitié. Toutefois, il y a parmi les couples qui se mettent d'accord pour ne pas se compliquer la vie et simplifier autant que faire se peut les formalités pour compresser au maximum les dépenses en optant pour le mariage civil avec une cérémonie à la Mairie où on signe le contrat et on offre des douceurs pour les invités. Ces mariages se multiplient de plus en plus, mais on demeure attaché à certaines traditions desquelles on refuse de se départir surtout du côté des parents qui veulent que la fête ait lieu coûte que coûte. Par contre, dans le milieu rural, on est loin d'être aussi exigeant et intransigeant qu'en milieu citadin. La simplicité de la vie quotidienne dans son milieu rend le mariage moins onéreux. L'essentiel est que le couple se forme et puisse faire son petit bonhomme de chemin dans la vie. Les noces sont généralement célébrées après les moissons, notamment dans les régions céréalières. Du côté familial, on est moins regardant sur la situation matérielle du futur époux d'autant que les rapports entre les parents des deux côtés facilitent beaucoup la réalisation de l'entreprise. On fête le mariage comme il se doit, mais à des frais sans commune comparaison avec ceux des villes où on fait appel à des troupes musicales et souvent dans des salles de fête ou des hôtels qu'on loue aux prix fort. Dans le milieu rural, il y a aussi cette sorte de solidarité spontanée qu'on retrouve notamment lors des mariages et qui permet au couple de résoudre beaucoup de questions d'ordre matériel. Cela explique d'ailleurs que le mariage dans ce milieu garde encore son attrait et est moins craint qu'il ne l'est en ville où tout devient prohibitif, à moins que les esprits changent et que les gens comprennent que les temps ont changé et que l'on doit s'y adapter.