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La Tunisie éternelle, la Tunisie de Carthage restera toujours debout et vaincra le terrorisme
Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Forces Armées :
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 07 - 2015


Par le Colonel Boubaker BENKRAIEM *
L'ignoble attentat du Port El Kantaoui (Sousse) du 26 juin 2015, trois mois après celui du musée du Bardo, aurait pu être évité si les mesures sécuritaires annoncées par les pouvoirs publics, suite à la catastrophe du musée, avaient été appliquées illico presto. Cela ne peut être expliqué que par un manque d'expérience manifeste. De même, ce carnage aurait pu être évité si chacun avait rempli son rôle et assumé sa part de responsabilité car l'on est en droit de se poser la question suivante : comment un hôtel qui a investi plusieurs milliards dans ce projet, et suite à l'attentat du Bardo, n'a pas pensé investir quelques dizaines de milliers de dinars dans un projet sécuritaire alliant capacités humaines et moyens technologiques ? D'autre part, les hôtels, même de standing moyen, nous ont habitués à disposer, de jour et en permanence, des gardiens sur la plage pour :
1- empêcher les intrus de se mêler aux touristes ou de les indisposer,
2- veiller à la quiétude des touristes,
3- protéger les touristes de toute mésaventure, etc.
Cela dit, tout gardien a pour mission d'empêcher tout intrus à s'installer sur la plage de l'hôtel et on se demande où étaient ces gardiens ce jour-là et à ce moment-là ?
Quant à l'explication de cet engouement et de cet attrait des jeunes Tunisiens pour le terrorisme, le jihadisme, plusieurs éléments sont à prendre en compte :
1- Le système éducatif : composé du triptyque famille, école et société, il est, en partie, la cause de tout ce que notre pays est en train de connaître et de subir comme attentats terroristes : la famille, ayant, depuis longtemps, et pour des raisons économiques et sociales, démissionné de son rôle éducatif parental (très peu de dialogue avec les enfants qui se sentent marginalisés), est responsable du changement de comportement, de pensée, de la relation avec les parents et de l'autonomie, à un âge assez précoce, des jeunes ; l'école ne donne pas à cette jeunesse la formation morale, civique et patriotique nécessaire et n'insiste pas, suffisamment, sur l'amour et la défense de la patrie, sur l'historique de la lutte pour l'indépendance et sur le sens du drapeau d'une part; d'autre part, la faillite du système éducatif qui fait l'impasse sur les humanités et qui n'accorde aucune place à l'art, qui condamne la danse, supposée être réservée uniquement aux filles, les jeunes ne trouvent pas assez d'espaces sociaux leur permettant d'apprécier et de bien vivre leurs temps libres. Le fait d'avoir des clubs de quartier pour jeunes avec une dotation de jeux de société, une petite bibliothèque et des journaux et quelques appareils électroniques et des clubs culturels, le tout sous la responsabilité d'un bon encadrement, permet aux jeunes de se retrouver dans un espace agréable, ailleurs que dans les cafés ou sinon dans la mosquée. Les clubs culturels avaient un grand rayonnement et ont permis la découverte de brillants talents aussi bien dans le théâtre et la peinture, que dans la musique et les jeux de société (échecs).
2- Notre enseignement n'accorde pas beaucoup d'importance à la formation civique, patriotique, morale et toutes les questions annexes s'y rapportant,
3- L'inflation des diplômes : que ce soit le baccalauréat ou la maîtrise, les facilités accordées pour l'obtention du bac au cours des vingt-cinq dernières années(la bonif.de 25/100 du livret scolaire a été néfaste pour le niveau du lycéen) nous ont donné des bacheliers d'un niveau assez faible et en conséquence des maîtrisards qui n'étaient pas mieux lotis, ce qui fait que ce dernier diplôme n'était prisé ni par les entreprises ni par la fonction publique et c'est la raison pour laquelle le nombre de chômeurs se développait d'année en année. C'est ce qui explique cette frustration, cette insatisfaction et ce désespoir des diplômés du supérieur qui, ajoutés au mutisme des pouvoirs publics qui n'avaient créé aucun canal de communication avec eux, n'ont pas permis aux jeunes de percevoir un certain espoir, synonyme de garantie pour l'avenir.
4- Le manque d'encadrement de la jeunesse et de l'enfance, que ce soit par la famille ou par les organisations sociales (associations de jeunes, scoutisme, clubs sportifs, etc.)
5- Le manque de communication avec la jeunesse, ou plutôt l'inexistence de communication de l'Etat avec les jeunes, lesquels se sentent exclus de la société,
6- L'absence de considération pour la jeunesse : cette jeunesse a fait plus que ses aînés, elle a réussi là où les anciens ont échoué puisqu'elle a pu provoquer le changement politique tant attendu et ce, grâce à la révolution qu'elle a, seule, menée et réussie et cela on ne peut, en aucun cas, le nier. Mais les vieux routiers de la politique ont oublié, et par égoïsme, lors de la création des partis politiques, lors des campagnes électorales, lors de l'établissement des listes des candidats pour l'ANC ou l'ARP, de faire appel à ces jeunes en vue de les faire participer à la vie politique. Et c'est la raison pour laquelle ces jeunes se sentant frustrés, marginalisés et tout simplement ignorés et oubliés, ont tourné le dos à la vie politique.
7- L'inexistence d'espoir pour la jeunesse qui, après avoir terminé ses études supérieures ou secondaires, et n'ayant pas trouvé d'emploi, s'est trouvée abandonnée à son sort. L'Etat n'a prévu aucun organisme qui peut les aider à garder le moral, à maintenir le contact avec eux, à être patients et leur donner espoir en l'avenir. Il n'a fourni aux chercheurs d'emploi ni suffisamment de prêts, ni d'aide financière, ni promesse tranquillisante.
8- L'oisiveté et le chômage : ce sont les deux traîtres situations qui, bien exploitées par des imams peu scrupuleux et surtout intéressés par la manne financière que peut leur engendrer ce recrutement bon marché, encouragent ces jeunes qui ont été facilement manipulés et qui ont reçu, auparavant, un lavage de cerveau renforcé par des versets de Coran, à opter pour le jihad et le sacrifice suprême qui leur garantissent jannatil ferdouess et le tour est joué.
Tout cela n'explique aucunement qu'un jeune, à la tête bien faite et non seulement bien pleine, quoique hanté par le vide de son existence, et ayant une conscience bien développée lui permettant de différencier entre le bien et le mal, se laisse embrigader, par des illuminés ou par des obscurantistes, ces faussaires de la religion, pour accomplir des actes terroristes aussi abominables.
Mais quand on cherche à connaître les différentes étapes suivies par ce jeune qui, très rapidement recruté, a été, en un laps de temps très court, formé dans quelque camp retranché, en Tunisie ou ailleurs pour se trouver en Syrie, en Irak ou dans son propre pays, nous remarquons que dans quatre-vingt-dix pour cent des cas, sa première destination a été une mosquée réputée pour ses prêches spéciaux et tenue par un *remarquable* imam. Mais ce qui est paradoxal, c'est que tous les gouvernements post-révolution nous ont informés, comme si cela n'était pas grave, que plusieurs dizaines de mosquées n'étaient pas encore sous contrôle et que ces mosquées sont connues pour être takfiristes. Et le comble, on a laissé faire !!! Où sommes–nous ? Mais pourquoi ces mosquées n'ont pas été quotidiennement infiltrées par nos agents, pourquoi les prêches n'ont pas été secrètement enregistrées et présentées à un juge, pourquoi la justice n'a convoqué aucun de ces imams, pourquoi pendant des années et des années, on a laissé faire et à quoi sert, maintenant, le fait d'annoncer que les mosquées takfiristes sont la cause et l'origine du terrorisme ? Qu'avons–nous fait pour les en empêcher? Pourquoi les associations de la société civile, jadis si alertes et si actives, sont restées silencieuses ? Si l'Etat n'a pas été capable de mettre le holà dès le début, il est normal que ces imams, se sentant en sécurité ou protégés, continuent leurs basses besognes et ainsi l'endoctrinement qu'ils ont donné à nos jeunes eut des résultats catastrophiques puisque la Tunisie, le pays d'Ibn Khaldoun, de Tahar El Haddad, de Hached et de Bourguiba est, maintenant et malheureusement, reconnue comme étant le premier pays exportateur de terroristes!!! Si, au début, certains gouvernements étaient complaisants avec ces imams, les gouvernements suivants, technocrates ou apolitiques n'ont rien changé à la donne et ont laissé la situation pourrir. Et les résultats de ce laxisme, on les a bien vus au musée du Bardo en mars et à l'hôtel Marhaba (Sousse) en juin 2015.
Il n'est pas inutile de rappeler que tous nos maux proviennent des mesures et décisions irresponsables prises par le ministre de l'Intérieur du premier gouvernement post-révolution qui, n'ayant aucune expérience ni du pouvoir, ni des affaires de l'Etat, ni de l'administration, a été convaincu de dissoudre, sans demander l'autorisation du parlement, un organisme fondamental à la survie de l'Etat, représenté par la Direction de la sûreté de l'Etat, et a mis tout son personnel, des cadres qualifiés et de grande valeur, à la retraite. L'idéal aurait été de remercier le commandement et de maintenir tout le personnel. Ce que les hommes de pouvoir ne veulent pas comprendre, c'est que le premier responsable de toute organisation, direction ou service administratif, technique ou spécialisé, c'est l'Autorité politique, c'est-à-dire le ministre. C'est lui qui fixe les priorités, qui donne les ordres et qui doit répondre quand ses hommes font des erreurs. Aussi, si cet ordre était inapproprié et a abouti à de mauvais résultats, c'est au ministre qui a donné l'ordre de s'expliquer et non aux éxécutants. Tous les pays du monde disposent, dans leur organigramme, et sous différentes appellations, d'un service, d'une direction ou d'une centrale qui s'occupe de la sûreté de l'Etat et de sa pérennité. Beaucoup d'autres attentats auraient été déjoués si cette direction, grâce à ses spécialistes et à ses compétences, était en activité. Pourquoi nous ne voulons pas la rétablir ? Pourquoi on hésite tant et on perd trop de temps quand il s'agit de choses sérieuses et urgentes ? Pourquoi on ne veut pas rappeler les cadres compétents dont notre pays a grandement besoin ? Pourquoi toutes ces hésitations incompréhensives, dans cette période délicate que nous traversons, s'agissant de la proposition de rappel de ces capacités et de ces compétences dont la formation a nécessité de nombreuses années. On ne comprend pas l'ambiguïté que mettent les pouvoirs publics quand la question se rapporte à des cadres ou agents qui ont servi le pays sous le régime prérévolution. Il y a lieu de rappeler, encore une fois, que tous ceux qui ont servi la Tunisie sous les régimes de Bourguiba ou Ben Ali ne sont pas forcément des corrompus, des incompétents ou des incapables. Au contraire, la majorité de ces cadres dont le patriotisme, le nationalisme et le niveau sont indiscutables, ont servi le pays avec dévouement, fidélité et compétence. La preuve est qu'ils ont permis au pays de continuer à vivre normalement durant plusieurs mois alors que le pays était, presque, sans gouvernement suite au départ du président de la République le 14 janvier 2011 et ils ont eu le mérite d'éviter que le pays ne sombre et avec lui la révolution.
Si nous voulons sauver notre pays, si nous souhaitons conserver le modèle de société que nous avons choisi, si nous désirons rester attachés à nos valeurs, si nous voulons combattre le terrorisme et l'anéantir, nous n'avons pas le droit d'ignorer les compétences nationales dans les domaines pointus et difficiles tels que le renseignement, les opérations de lutte antiterroriste et la fonction publique, spécialités réservées aux cadres supérieurs de la police et de la garde nationale ainsi que ceux de l'Armée et de l'Administration. Ceux-ci sont nombreux à vouloir reprendre, bénévolement, du service pour défendre notre souveraineté, notre indépendance et notre liberté. J'espère que les hauts responsables politiques ne l'oublieront pas. L'Etat n'a pas le droit de les ignorer, car il doit exploiter leur expérience, leurs connaissances, leur savoir-faire et leur grande capacité de servir, encore et toujours la patrie.
Que faire alors pour vaincre, assez rapidement, le terrorisme ?
Plusieurs principes, normes et actions sont nécessaires pour combattre cette hydre terroriste en vue de l'éradiquer assez rapidement. Ce sont :
1- L'unité nationale : l'union sacrée doit être totale, sincère et permanente entre toutes les composantes de la société tunisienne (partis politiques-organisations nationales et associations de la société civile). Quand il s'agit de lutte antiterroriste, tous nos différends doivent être mis de côté et il n'y aura ni calcul, ni gain, ni perte politique, ni de gauche, ni de droite, ni islamiste, ni centriste, mais tous des Tunisiens voulant en finir, et au plus tôt, avec le terrorisme,
2- Accélérer la réalisation de l'obstacle à nos frontières du sud-est : proposé depuis plus de deux ans, cet obstacle renforcera la défense et l'interdiction de nos frontières à toutes les intrusions. Nous avons tout intérêt à ce qu'il soit terminé dans les délais les plus brefs et les travaux peuvent se faire 24 heures sur 24, sous protection militaire la nuit et avec une pause, en été lors de la canicule, entre 10h et 18h.
3- Faire appel aux compétences nationales retraitées : qu'elles appartiennent aux forces de sécurité intérieure, de l'armée ou des services spéciaux civils et militaires ou de l'administration, ces compétences nationales serviraient comme volontaires le temps nécessaire à l'éradication du terrorisme. Elles ne seront pas rétribuées, à l'exception de tout ce qui se rapporte à l'exécution de leur mission.
4- La mise en branle des réseaux de renseignement : tous les retraités de l'administration seront concernés par cette importante mission de recherche du renseignement se rapportant aux cellules actives et surtout dormantes. Les personnels, à la retraite, de la garde nationale, de la police, de la douane et de l'armée, les anciens omdas, les anciens délégués, tous les retraités de ces corps seront inclus dans ces réseaux et agiront dans le cadre des délégations territoriales.
5- Le citoyen est le premier soldat, le premier policier, le premier garde national et le premier douanier responsable de la sécurité de son pays : dans son douar, dans son village, en ville ou dans la campagne, le citoyen est l'œil et l'oreille de l'Etat. Il doit rendre compte, au plus proche agent de l'autorité ou grâce à l'un des numéros verts, de tout ce qu'il observe, de tout ce qu'il entend, et de toute activité anormale dans sa localité. Son devoir est capital dans l'éradication du terrorisme et cela, il faut le rappeler chaque jour à la radio et à la télé.
6- Débusquer les terroristes de leurs trous : il ne faut plus attendre les terroristes mais il faut aller les chercher et les débusquer pour les arrêter ou les éliminer et cela sans aucun répit car il ne faut pas leur laisser le temps de se reposer et de reprendre des forces d'une part ; d'autre part, comme ils n'ont pas, avec eux, et en permanence, assez de logistiques, ils ne peuvent mener, longtemps, le combat.
7- Responsabiliser les médias : les médias ont un rôle très important à jouer. Ils doivent être partie prenante de cette lutte menée contre les terroristes. Ils doivent, absolument, éviter de donner les détails d'une opération, de décrire un attentat terroriste de telle manière qu'on peut comprendre une certaine apologie du terrorisme. Il ne faut pas montrer des images de nos morts ou leur famille en train de les pleurer, ou critiquer telle ou telle manœuvre, ou fournir tel ou tel renseignement qui peut être exploité par les terroristes. Le fait d'annoncer la découverte, en mer, du téléphone jeté par le terroriste de Sousse est une erreur qui aurait pu mettre la puce à l'oreille des participants à l'attentat pour les faire fuir. Il ne faut pas que nos médias cherchent le buzz ou le scoop quand il s'agit de lutte anti-terroriste. Par contre, ils doivent glorifier les succès de nos unités et de nos hommes.
8- Etre rigoureux dans nos prises de décision ainsi que dans leur exécution : nous ne savons pas rester, le temps qu'il faut, tout le temps qu'il faut, rigoureux dans l'application des décisions prises et plus le temps passe, plus la rigueur s'estompe, et ce, jusqu'au laxisme. C'est cette qualité qui nous fait, souvent, défaut et, à chaque fois, nous le payons cher.
9- Maintenir haut le moral de la population : des spots rappelant la grandeur de notre pays, de nos ancêtres et de nos grands hommes sont à diffuser, régulièrement, sur toutes les télés publiques et privées. De même, le rappel d'acte patriotique et nationaliste, l'encouragement aux citoyens qui doivent veiller, jour et nuit, à la sécurité et à la stabilité de notre pays, sont à rappeler d'une manière régulière.
10- Les jeunes et le service national contre le terrorisme : le moment est propice pour rappeler et, au besoin, obliger les jeunes à remplir leur devoir vis-à-vis du service national. Le pays est en guerre contre le terrorisme et tout citoyen qui se respecte et aime, un tant soit peu, sa patrie qui est en danger, ne doit pas hésiter, une minute, pour se présenter volontairement en vue de participer à la défense du pays et à l'éradication de cette hydre terroriste. Les partis politiques, les organisations nationales et les associations de la société civile doivent, aujourd'hui, se mobiliser, à cet effet, puisqu'ils ne l'ont pas fait par le passé. Il est bon de rappeler souvent, à nos jeunes, leur devoir : celui de régler leurs dettes, envers la patrie.
11- Eviter le cumul d'une fonction politique avec une fonction technique : les deux fonctions n'étant pas compatibles l'une avec l'autre, il y aurait lieu d'éviter de charger un cadre, même de grande valeur, de cumuler ces deux fonctions et ce, dans l'intérêt du service et pour plus d'efficacité.
Quand on analyse tout ce qui a été dit et écrit sur l'attentat sanglant de Sousse, commis par un seul homme et j'en doute sincèrement, on peut tirer de nombreux enseignements :
Je proposerai que, les choses étant ce qu'elles sont et le face-à-face avec les terroristes pouvant se répéter, le ministère de l'Intérieur reprenne la formation des éléments appelés à intervenir. La BAT dispose de cadres de valeur pour superviser cette formation. De même, un contrôle annuel sur la capacité opérationnelle doit être effectué sur ces personnels dont les résultats auront une influence sur l'avancement en grade et en échelons. D'autre part, il faut veiller à ce que le personnel des forces de sécurité intérieure doit avoir, en permanence, un physique, une attitude, et une présentation impressionnants. Les petites tailles peuvent servir dans des services sédentaires et on doit éviter cela lors des recrutements futurs.
Le terrorisme n'est pas familier au Tunisien et chaque opération, chaque attentat nous permet de tirer des enseignements, de gonfler à bloc nos hommes, d'améliorer notre manœuvre et de perfectionner nos ripostes. Nous devons traquer ces illuminés, leur couper les vivres en les isolant de la population et les débusquer de leur tanière en vue de les arrêter sinon les éliminer. Toujours sur la brèche, nos forces de sécurité intérieure et de notre armée doivent être toujours prêtes à intervenir dans les meilleurs délais. Leur dotation en équipements sophistiqués est indispensable. Etant donné la durée de la situation opérationnelle que vit notre pays depuis 2011, le commandement doit s'organiser pour permettre à ces forces de se recycler, de se reposer, et de s'entraîner, d'où un besoin urgent de renforcement.
L'union sacrée de tous les tunisiens, le soutien total à leurs forces de sécurité intérieure et à leur armée, la participation du citoyen dans le domaine du renseignement, la rigueur permanente lors de l'exécution des missions, et l'action responsable de tous les intervenants nous permettront de vaincre et d'éradiquer le terrorisme plus tôt que prévu. La Tunisie éternelle, la Tunisie de Carthage et de Kairouan, restera toujours debout et majestueuse et l'Etat tunisien demeurera fort, digne et respecté.
B.B.
Ancien sous–chef d'état major de l'Armée de terre,
Ancien Cdt de la Brigade saharienne


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