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Transhumance, migration et dromomanie
Tribune
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 07 - 2015


Par Rached Trimèche
Un jour en Afrique l'homme s'écarta de la lignée des singes et se mit à marcher debout !
Il pouvait enfin cueillir plus facilement des fruits aux arbres et marcher plus longuement avec moins de fatigue. C'est le début du Voyage, pour l'homo erectus, car il fallait par instinct de survie aller à la rencontre de l'eau, de la chasse et de la pêche !
Le phénomène migratoire est à l'origine du peuplement de toutes les régions de la planète et remonte à la préhistoire et aux premiers déplacements humains.
Les Celtes arrivent en Europe et créent la civilisation indo-européenne. Christophe Colomb et Amerigo Vespucci ouvrent la voie de l'Amérique et les premières migrations de masse volontaires sont entre 1840 et 1914 !
Ledit «Juif errant» est en route depuis 4000 ans, depuis les Pharaons. Les Roms ou Tsiganes rejetés par les leurs sont toujours aussi nombreux en exode. Les minorités asiatiques traquées par les grands empires sont toujours en transhumance. Les tribus africaines ne cessent de se faire la guerre, pour survivre, et restent des gens du Voyage.
Arrivent les Guerres. Le mal des maux ! Combien d'Exodus ? Combien de chaloupes et de chalutiers ? Combien de trains de nuit et cales de cargos aux voyageurs interdits ? Combien de pleurs, combien de cris ? Combien de douleurs, souvent par la volonté d'un seul homme qui fera fuir les siens ! L'Histoire hélas est riche en César, Pol Pot, Staline, généraux et simples caporaux tueurs !
Ce n'est qu'après le XIXe siècle que débutèrent les migrations de masse dites « volontaires ». Des millions de personnes quittèrent l'Europe pour tenter de trouver une vie meilleure en Amérique du Nord et du Sud, en Australie, etc.
Au tournant du XXe siècle, plus d'un million d'immigrés quittent l'Europe !
Après la Seconde Guerre mondiale, les pays européens durent reconstruire leurs pays. Ils firent alors appel à la main-d'œuvre étrangère venue d'Europe de l'Est et d'Afrique du Nord. La tendance continua jusque dans les années 70. Le vieillissement de la population des pays riches entraîna des manques conséquents de main-d'œuvre active et le problème est résolu en faisant appel aux travailleurs étrangers.
Au lendemain de la guerre mondiale, en Europe, c'était le Rital italien, l'Espagnol et le Portugais qui osaient l'aventure des pays frontaliers pour «vivre un peu».
L'Est au verrou assuré ne laissait aux fuyards que la possibilité de mourir fusillés aux frontières s'ils arrivaient à oser traverser cette frontière.
Chaque région du monde est aujourd'hui concernée en tant que terre d'accueil, de départ et de transit. On assiste à une explosion de flux migratoires
Cette migration humaine compte aujourd'hui 200 millions de migrants de personnes ayant quitté leur pays pour se fixer dans un autre pays et ce nombre augmente de 2 % par an, sans parler des 40 millions de clandestins.
De son côté le HCR (Haut commissariat aux réfugiés), tente d'assurer à 60 millions de réfugiés une protection dans l'urgence.
Le flux financier de retour pour les pays de départ est estimé à 450 milliards de dollars en 2014.
Aujourd'hui, les régions de départ sont avant tout des pays du Sud, des Etats d'Asie du Sud-Est du continent africain, d'Amérique du Sud, d'Amérique Centrale ou d'Europe médiane.
Les réfugiés ne partent pas très loin. 80 % des réfugiés vivent donc en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est et en Chine. La plupart de ces Etats sont pauvres et abritent chacun au moins un million de réfugiés politiques.
On divise ces migrations en deux sous-catégories, les migrations économiques qui concernent des personnes en quête d'emploi et les migrations politiques qui concernent des réfugiés. Il existe aussi une troisième sous-catégorie de migration : l'émigration illégale qui concerne près de 40 millions de personnes dans le monde chaque année.
Nous sommes ainsi face à une autre transhumance maritime vers Lampedusa, la Malaisie ou les USA.
Reste le rêve, reste la vie !
Comment empêcher un zonard, un pauvre Sans-culotte, un hirsute dépouillé de ne pas rêver de Londres, de Boston ou de Paris et de quitter sa profonde Erythrée, sa Somalie ou sa Guinée pour espérer voir un jour, un jour seulement dirait le poète, l'autre côté de la médaille, le monde qui vit !
Affronter la mort et le danger n'arrêtera ni les grimpeurs des murs de Ceuta et Melilla, ni les nageurs de Cuba et encore moins les marins involontaires au large de Lampedusa !
Alors pourquoi Lampedusa aujourd'hui ? Pourquoi est-ce que l'Italie est-elle seule face à ce fléau résultant du dépeçage de la Libye par une attaque voulue et sa transformation en Afghanistan ?
Comment laisser mourir les boat people en quête de paradis ? Comment freiner les commerçants de la honte qui les transportent ? Comment arrêter tout cela ?
En fait, cela semble être la quadrature du cercle et pose moult questions.
Le monde se réveille en 2015 aux côtés d'une hydre à sept têtes dite Daech qui envahit le monde et qui tue sans frémir !
La genèse de l'hydre est hélas connue, tout comme ses commanditaires. Mais comment accepter le silence du monde face à la bête ?
Le meneur actuel du monde semble un grand équilibriste et en voulant plaire à tous ses alliés il laisse la bête immonde en liberté !
Le danger est simple et la solution aussi. Il ne faut plus chercher le pourquoi du comment de la chose, mais au contraire aller vers ces pays embourbés où à l'Agora des villages on vend les bondieuseries à tour des bras et où on distribue des poignées de dollars pour former de nouveaux mercenaires travestis en faux saints.
Il faut aller vers ces pays pour les aider à s'épanouir et non juste pour prendre leur uranium, pétrole ou gaz. Il ne faut surtout plus commercer avec les dictateurs de ces pays car ils vendront au diable leur âme, leur Etat et leur peuple.
Y a-t-il de nouveaux chefs puissants pour aller coopérer avec cette rive du Sud de la Méditerranée, vers la mer du Bengale et le détroit d'Ormuz par exemple ?
La seule et unique chose qui arrêtera cette marche vers le Nord, vers Lampedusa ou ailleurs, de ces voyageurs involontaires, c'est la prise de conscience des puissants du monde qui conjuguent G en 7, en 8 et même en 20, pour trouver le vrai point G de la solution, de la fraternité et de la collaboration !
C'est vrai que l'armement fait marcher les usines et les banques, mais que celui qui en profite arrête de se plaindre de recevoir des réfugiés ! Cette solution d'armer les pays en guerre est tout sauf LA solution.
Dromomanie
Reste la «Fuite des cerveaux», le «Brain Drain», le départ de travailleurs très qualifiés pour des pays étrangers. Selon l'Ocde (Organisation de coopération et de développement économiques), en 2007, plus de 50 % des personnes de haut niveau de formation et de qualification émigrant au Nord arrivaient des pays du Sud.
Arrive enfin le Voyageur, l'explorateur, l'ethnologue. On change de registre et de soif. Ici, c'est la soif du savoir qui nous pousse à aller vers l'Autre, ce frère inconnu si lointain et pourtant si proche.
Riches de l'école de la vie ne sommes-nous pas de vrais Ambassadeurs de paix pour rapprocher les hommes et peut-être diminuer leur exil, leur exode et leur souffrance ?


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