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Leçons non retenues des producteurs !
Tomates destinées à la transformation
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 08 - 2015

Cet été n'est pas celui des maraîchers. Après le coup dur subi par les cultivateurs de pastèques et de melons, est venu celui des producteurs de tomates dont la production dépasse de loin la capacité d'absorption des usines de transformation. Les patrons de ces dernières imposent leur propre loi avec des prix en deçà de ceux décidés en commun accord avec les différents intervenants, à leur tête le gouvernement. Les agriculteurs sont les premiers responsables de leurs déboires parce qu'ils ne sont jamais parvenus à s'organiser et se poser en partenaire capable de faire entendre sa voix.
La saison de transformation des tomates bat son plein depuis la mi-juillet. Cela va continuer jusqu'aux alentours du 15 ou 20 août. Après c'est la chute.
Mais auparavant, durant ce mois de pleine production, qu'est-ce qui se dégage déjà des estimations et des avis des producteurs ainsi que de ces queues devant les unités de transformation? Pour cette saison, on est une fois de plus avec une production qui dépasse de loin les capacités de transformation des différentes usines dans le pays.
Contrairement à l'année dernière où la production était moyenne, on est de nouveau devant le problème crucial de la surproduction. Les estimations avancées donnent un chiffre avoisinant les 900 mille tonnes, voire plus. Impossible aux usines de pouvoir tout absorber. Cela pose un gros problème pour les producteurs qui une fois de plus se font prendre au piège pour se lancer tête devant, notamment dans les régions du Centre et du Cap-Bon. Du côté du Nord-Ouest, les superficies plantées sont conformes aux moyennes observées durant la dernière décennie. Et l'on peut dire qu'il y a peut-être moins, dans la mesure où on a préféré à la tomate la culture des pastèques et des melons avec les problèmes qu'on connaît pour ces deux produits, touchés eux aussi par la surproduction. Décidément, cet été est celui de la grande offre en produits maraîchers !
Cela dit, et pour revenir à la tomate, il y a lieu de signaler que les producteurs ont le moral au plus bas, surtout ceux dont le produit vient déjà à maturité et ne peut plus attendre avec la chaleur caniculaire qui sévit depuis deux semaines.
Devant les usines, des dizaines de camions font la queue, parfois sur plus d'un kilomètre, attendant leur tour pour décharger des tomates déjà avariées à un taux élevé. Il arrive qu'on attende quarante-huit heures avant de pouvoir livrer sa marchandise.
Les pertes pour les agriculteurs sont énormes, dans les champs et du fait de la longue attente devant les unités de transformation.
Grosses pertes !
Du côté des exploitants on ne sait plus où donner de la tête devant l'urgence de se débarrasser d'un produit périssable, mais aussi en raison de la sentence sans appel des transformateurs. Ces derniers n'hésitent pas à réduire de dix, voire vingt pour cent du poids pour cause de pourrissement des fruits trop mûrs qui deviennent purulents et dont on voit les traces sur les routes. On ne peut ni contester ni mettre la moindre remarque.
On doit tout bonnement accepter le verdict, qui n'est pas à tous les coups injuste. Mais ce qui l'est vraiment, c'est le comportement de certains transformateurs connus pour leur rapacité (et ils sont très nombreux) à l'égard des producteurs en leur proposant un prix plus bas que celui officiellement décidé.
Ces transformateurs semblent en train de prendre une certaine revanche sur ces mêmes cultivateurs qui avaient la saison passée imposé leurs propres prix en raison d'une production qui était en deçà de la demande. Retournement de situation pour pas mal d'agriculteurs qui n'ont jamais retenu les leçons ni essayé de s'organiser pour éviter de se retrouver dans un tel désarroi. Alléchés par le nouveau prix des tomates destinées à la transformation, ils se sont laissés aller vers leur propre faillite, surtout pour les plus petits d'entre eux.
Jamais nos cultivateurs ne sortiront d'un pareil état s'ils ne se mettent pas dans la tête de s'organiser et de former un corps capable de s'imposer sur la scène économique. Leur organisation est loin de se poser en partenaire social et économique crédible, tant qu'elle sera dans l'état où elle se trouve.
C'est à elle que revient le rôle de mettre de l'ordre dans les rangs des exploitants agricoles pour les accompagner dans leurs différentes activités. En agriculture, on navigue à vue et on se comporte comme on se comportait dans années 1980. Aucune évolution sur ce plan n'est perceptible.
Les maraîchers d'été en ont fait les frais cet été et il en sera toujours de même à l'avenir.
La moindre des actions à entreprendre d'urgence est de faire appel à l'Etat pour qu'il intervienne auprès des patrons de ces usines de transformation pour qu'ils respectent leurs engagements sur le prix décidé d'un commun accord entre les différentes parties prenantes.
Ces mêmes transformateurs ont pendant trois ans imposé à tout le monde leur vue et ont refusé toute révision de ce même prix. Pourtant, ils n'ont pas hésité à augmenter celui des conserves à plus de 40%!
Le prix homologué pour le kilo de tomate qu'on impose au producteur varie de 110 à 120M alors qu'il est de 147M.
C'est la loi du plus fort sans doute. Mais le tort, tout le tort est du côté des agriculteurs qui n'ont jamais su donner à leur activité le rang qui est le sien.
L'agriculture fait travailler plus de 15% de la population active et même davantage. Car le maraîchage exige une main-d'œuvre nombreuse et durant des mois. Pour la tomate, par exemple, pas mois de cinq mois de travail, sans compter les premiers travaux de labour, d'épandage d'engrais et de piquetage des plants.
Et je peux vous assurer qu'une plantation de 100 ha de tomates fait travailler davantage d'ouvriers qu'une usine de transformation de taille moyenne.
Dans les champs, on travaille pendant au moins cinq mois, alors que cette unité, au bout d'un mois et demi tout au plus, ferme ses portes pour ne laisser que 10 à 15 ouvriers pour l'emballage et les livraisons.
Les agriculteurs qui se plaignent aujourd'hui parce qu'ils voient venir leur perte n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes, eux qui n'ont jamais cherché à mettre de l'ordre dans leurs rangs et à faire valoir leurs droits auprès des transformateurs et de l'Etat.


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